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Musicien

Otis Redding

Otis Redding

Date de naissance 9.9.1941 à Dawson, GA, Etats-Unis d Amérique

Date de décès 10.12.1967 à Madison, WI, Etats-Unis d Amérique

Otis Redding

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Otis Ray Redding, né le 9 septembre 1941 à Dawson (Géorgie) et mort le 10 décembre 1967 dans un crash d’avion dans le lac Monona (Wisconsin), est un des plus grands chanteurs américains de musique soul et de Rhythm and blues.

Otis Redding est parvenu à faire de sa musique profondément enracinée dans la culture noire américaine, une musique universelle. À cet égard, il jouit d’une remarquable popularité à travers le monde comme l’attestent les nombreuses reprises, de son vivant ou posthumes, par des artistes d'horizons multiples : des Rolling Stones à Aretha Franklin en passant par Etta James, les Moody Blues, Janis Joplin, Tina Turner, Johnny Hallyday, Michael Bolton, les Black Crowes ou Papa Wemba. Plusieurs artistes de renom lui ont par ailleurs rendu hommage en chanson comme Eddie Floyd (Big Bird), Wilson Pickett (Cole, Cooke & Redding), Arthur Conley (Otis Sleep On), The Doors (Runnin' Blue), Paul Young (Now I Know What Made Otis Blue), Magma (Otis), Jay-Z et Kanye West (Otis), etc.

Biographie

Débuts

Né dans la ville de Dawson, en Géorgie, Otis passe toute son enfance à Macon (Géorgie) dont il deviendra plus tard le maire d’honneur. Son père gagnait sa vie sur la base de l'armée de l'air et cumulait un temps partiel de révérend. Comme pour beaucoup de chanteurs noirs-américains, l’influence religieuse de la famille se sentira dans ses futures chansons.

Très vite, Otis doit quitter l’école pour subvenir aux besoins de sa famille. Il est, entre autres petits boulots, batteur pour les groupes de gospel du dimanche matin, pour six dollars la matinée.

Redding grandit, il reste longtemps à Macon auprès de sa famille et de sa femme Zelma. Sa rencontre avec Johnny Jenkins bouleverse sa vie. Ce guitariste noir survolté qui joue de la guitare à l’envers (préfigurant le jeu explosif de Jimi Hendrix) lui propose de rejoindre son groupe, les Pinetoppers[1]. Otis Redding n’est encore qu’un membre parmi d’autres et Johnny Jenkins est la star de la scène rhythm and blues locale.

Carrière

L'association avec Johnny Jenkins permet à Otis Redding de rencontrer l’agent de celui-ci : Phil Walden. Redding convainc la maison de disques grâce à These Arms of Mine, ballade soul qui permet au chanteur d’exprimer avec succès le trémolo de sa voix. Ce sont ces ballades qui assurent les succès de Redding dans un premier temps (That’s What My Heart Needs, Pain in My Heart, jusqu’au langoureux I’ve Been Loving You). Toutefois, les titres plus durs et plus rythmés, où les cuivres prédominent, connaissent un succès moindre.

Avec Mr. Pitiful, les choses changent pour le chanteur. Le titre lui permet de rentrer dans le Top 10 des chansons rhythm and blues. Selon la légende, Otis Redding, surnommé Mr. Pitiful à cause de sa voix mélancolique, aurait créé cette chanson en quelques minutes avec l’aide de son arrangeur Steve Cropper.

En 1965, sort Otis Blue, l’album le plus complet de la carrière du chanteur comprenant notamment Respect (qui sera l'immense succès d'Aretha Franklin), I’ve Been Loving You, Ole Man Trouble, et de nombreuses reprises comme Satisfaction des Rolling Stones, Shake de Sam Cooke, My Girl de Smokey Robinson, ou Down in the Valley de Solomon Burke.

Avec Try a Little Tenderness, Otis Redding unifie dans une même chanson ses deux genres familiers, la ballade et la soul survoltée ; commençant par une ballade, le titre se termine à grand renfort de cuivres et de chœurs.

Sa collaboration avec Carla Thomas, en 1967, donne notamment les chansons Lovey, Dovey et Tramp, enchaînant insulte sur insulte. Au mois de juin de la même année, Redding se produit et se fait remarquer au très influent festival international de musique pop de Monterey.

Après une opération de la gorge, Redding peut à nouveau chanter. Au mélancolique Fa-fa-fa-fa-fa (Sad Song), symbole de ses années « pitiful » et mélancoliques, répond le truculent The Happy Song. Dans un mélange de genres étonnant, Otis Redding veut d’ailleurs reprendre beaucoup de ses chansons en accélérant les ballades et en bridant ses chansons endiablées. Il n’en aura pas le temps.

Accident mortel

Le 10 décembre 1967, l'accident est survenu alors que le bimoteur privé d'Otis (un Beech 18) s'apprêtait à atterrir à l'aéroport de Madison, après un vol en provenance de Cleveland, avec à son bord les membres des The Bar-Kays. L'avion s'écrase à la surface gelée du lac Monona (Wisconsin), le musicien Ben Cauley est le seul survivant[2]. Otis est mort, trois ans presque jour pour jour après la mort de Sam Cooke, l’une de ses grandes idoles, avec les Beatles et Bob Dylan. Peu après sa mort, Robby Krieger des Doors lui rend hommage dans la chanson Runnin' Blue (en), et le chanteur William Bell avec le titre A Tribute to A King.

Succès posthumes

De nombreux tubes sortiront après sa mort, comme Match Game et (Sittin' On) The Dock of the Bay qu'il n'a pas pu achever, le sifflottement sur la fin de la chanson occupe la place d'un dernier couplet qu'il n'avait pas encore écrit. Si cette chanson est aujourd’hui celle que le grand public associe le plus volontiers au nom d’Otis Redding, ce n’est pas seulement à cause de la mort tragique de l’auteur, survenue quelques jours après son enregistrement, mais pour certains il s’agit d’un virage pop qu’aurait pu prendre la carrière de l'artiste, au sommet de sa gloire.

Hommages

Ses fils Dexter et Otis Jr. ont fondé avec leur cousin Mark Locket le groupe de funk/disco The Reddings à la fin des années 1970. En 2002, une statue a été érigée en son honneur à Macon (Géorgie), où il a passé son enfance. Un pont et une bibliothèque de la ville portent son nom. Le batteur-compositeur Christian Vander du groupe Magma lui a dédié la chanson Otis sur l'album Merci (1985). Son nom est cité parmi ceux de chanteurs disparus, dans le texte de la chanson-titre de l’album Ex-fan des sixties, écrit et composé par Serge Gainsbourg pour Jane Birkin et sorti en 1978. En 2011, la voix du chanteur sert de rythme dans la chanson Otis qui apparaît dans l'album Watch the Throne des rappeurs Kanye West et Jay-Z. Chris Gibson des Gibson Brothers est l’instigateur du spectacle « Les Rois de la Soul », qui rend hommage, entre autres artistes de soul, à Otis Redding. Ce spectacle qui tourne en Europe depuis 2011 est animé par une pléiade d’artistes qui le présenteront au public dans toute la France en 2015.

Postérité

Otis Redding fait partie de la liste des 100 plus grands artistes de tous les temps selon le magazine Rolling Stone[3].

Discographie

Albums

Albums posthumes

  • 1968 : The Dock of the Bay
  • 1968 : The Immortal Otis Redding
  • 1968 : The Whisky A Go Go
  • 1969 : Love Man
  • 1970 : Tell The Truth
  • 1972 : The Otis Redding Story (Atlantic-ATCO. France. Double album)
  • 1972 : The Otis Redding Story. VOL. 2 (Atlantic-ATCO. France. Double album)
  • 1986 : The Ultimate Otis Redding
  • 1992 : Remember Me
  • 1992 : The Very Best of Otis Redding
  • 1992 : The Monterey International Pop Festival
  • 1993 : Good to Me
  • 1993 : The Definitive Otis Redding
  • 1995 : The Very Best of Otis Redding Volume II
  • 1998 : The Otis Redding Anthology
  • 1998 : Love Songs
  • 1999 : In Concert-Live
  • 2008 : Live in London and Paris
  • 2013 : The Complete Stax/Volt Singles Collection
  • 2014 : The King of Soul
  • 2015 : Soul Manifesto: 1964-1970 (coffret 12 CD)

Notes et références

  1. (en) « Otis Redding », sur Rock&Roll Hall of Fame
  2. « SUPERSOUL », sur www.otisredding.fr (consulté le 7 septembre 2018)
  3. 100 Greatest Artists of All Time, Rolling Stone

Voir aussi

Bibliographie

  • Régis Dubois, Otis Redding (biographie), L'Harmattan, 2002.
  • Peter Guralnick, Sweet soul music : rhythm and blues et rêve sudiste de liberté, éditions Allia, Paris 2003.

Liens externes

Dernière modification de cette page 24.02.2019 23:05:34

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