Florent Schmitt

Florent Schmitt

Date de naissance 28.9.1870 à Blâmont, France

Date de décès 17.8.1958 à Neuilly-sur-Seine, Hauts-de-Seine, France

Florent Schmitt

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Florent Schmitt
Florent Schmitt prix de Rome en 1900.

Surnom Le sanglier des Ardennes
Naissance Blâmont, Meurthe-et-Moselle
 France
septembre 1870 28 (28-09-1870) (1982 ans)
Décès Neuilly-sur-Seine
France
août 17 1958
Activité principale Compositeur
Style
Musique classique
Lieux d'activité Paris, Lyon, Nancy
Années d'activité 1904-1957
Collaborations Maurice Ravel, Gabriel Fauré, Émile Vuillermoz, Louis Aubert, Charles Koechlin, et Jean Huré
Formation Conservatoire de Paris
Enseignement Conservatoire de Paris
Récompenses Commandeur de la Légion d'honneur

Florent Schmitt est un compositeur français, né à Blâmont le 28 septembre 1870 et mort à Neuilly-sur-Seine le 17 août 1958.

Biographie

Florent Schmitt étudia à Nancy puis au Conservatoire de Paris où il fut élève de Massenet et Fauré. En 1900, il reçut le Premier Grand Prix de Rome pour sa cantate Sémiramis. En 1904, Schmitt acheva son grandiose et tonitruant Psaume XLVII, qui lui valut le succès lors de sa création. Pour Norbert Dufourcq, « L'apparition en 1906 du Psaume XLVII a été l'événement le plus important de la musique française depuis Pelléas. » L'humour vache du Sanglier des Ardennes, libre et franc, voire rude et sa facétie à la Satie sexprimaient aussi en titres mystificateurs : Suite en rocailles, Çançunik, Suite sans esprit de suite, Fonctionnaire MCMXII inaction musicale, Sonate libre en deux parties enchainées, Habeyssée, etc.

Marqué dans sa jeunesse par les mouvements symboliste et impressionniste autant que par Chopin, il développa une esthétique opulente, appuyée sur un savant contrepoint. Lemploi deffets de percussion primitive l'apparente avant la lettre aux recherches de la musique russe moderne. Son art sans demi-teinte fut à limage de son caractère dont lesprit caustique n'excluait nullement la bienveillance. En 1924, la création à l'Opéra du ballet Le Petit Elfe ferme-l'il révèla un délicieux peintre de l'enfance tandis quAntoine et Cléopâtre (1920), Salammbô (1925) et le somptueux Oriane et le Prince dAmour (1938) consacraient lorientaliste inspiré et le symphoniste héritier des classiques purs. Membre de la Société des Apaches, Schmitt fut cofondateur en 1909 de la Société Musicale Indépendante avec Maurice Ravel, Gabriel Fauré, Émile Vuillermoz, Louis Aubert, Charles Koechlin, et Jean Huré. Il fut le directeur du Conservatoire de Lyon de 1921 à 1924, chroniqueur du journal Le Temps de 1929 à 1939.

Personnalité assez rude, indépendante, ennemie des dogmes et des systèmes, avec une fécondité rare due à sa longue vie, il composa dans tous les domaines excepté l'opéra. Sa musique vigoureuse, caractérisée par un dynamisme rythmique et une ligne mélodique sensuelle, possède un langage harmonique riche et suave d'inspiration aussi bien classique que romantique. L'exotisme apprécié à l'époque se ressent dans plusieurs de ses compositions, tel le lyrique poème symphonique La Tragédie de Salomé, dédié à Igor Stravinski et honoré par Diaghilev. Ces deux uvres furent les plus appréciées avec son Quintette pour piano et cordes qui recueillit l'admiration, entre autres, d'un Georges Enesco. Sa Deuxième Symphonie fut créée par Charles Münch quelques semaines avant sa mort.

Florent Schmitt fut nommé membre de l'Académie des Beaux-Arts en 1936, reçut le Grand Prix musical de la ville de Paris en 1957. Mais cet artiste majeur du XXe siècle qui a laissé une uvre monumentale est aujourd'hui encore méconnu du grand public français. Sa grande indépendance et son faible attachement à la renommée et aux suiveurs de modes ne sont pas étrangers à ce fait. Aujourd'hui, on peut considérer qu'il a fortement marqué l'histoire de la musique française de la première moitié du XXe siècle, au même titre que Debussy, Ravel et Roussel. Il est reconnu comme l'un des piliers du répertoire musical pour le quatuor de saxophones.

Il est enterré au cimetière parisien de Bagneux.

Polémique

En dehors de son activité musicale, Florent Schmitt est aussi soupçonné de positions favorables à l'Allemagne nazie, dans les années trente puis sous l'OccupationRéf. nécessaire.

La vie tout entière de Florent Schmitt est rythmée par les voyages qui sinscrivent dans le cadre de son activité musicale : Italie, Suisse, Autriche, Espagne, Maroc, Grèce, Turquie, Orient[1]. Parmi ses voyages, il sest aussi rendu en Allemagne pendant les années trente puis sous lOccupation où il a été membre de la Section Musicale du Comité FranceAllemagne, créé en 1935. Il a assisté à une réunion de Musiciens Français et Allemand organisée à Vienne, en décembre 1941 pour rendre hommage à Mozart, et a été le co-président dhonneur de la Section Musicale du Groupe Collaboration à partir de décembre 1941[2].

À la Libération, pour avoir prêté son nom au Groupe Collaboration[3], des poursuites judiciaires ont été engagées contre Florent Schmitt pour indignité nationale. Cependant, après enquête, sétant toujours positionné d'un point de vue musical, ces poursuites ont été classées sans suite. Toutefois, il a été condamné dans le cadre de l'épuration professionnelle : le 7 janvier 1946, le Comité national dépuration des gens de lettres, auteurs et compositeurs a prononcé contre lui une peine dinterdiction déditer ou de faire jouer ses uvres dune durée dun an, interdiction partant du 1er octobre 1944[4].

Florent Schmitt a expliqué son voyage en Allemagne par la volonté de revoir son fils, resté prisonnier dans le stalag XXIII de Pirmasens depuis juin 1940. Il a justifié son appartenance au Groupe Collaboration par son souci de défendre la musique française. Sa position lui permettant également de signer des pétitions en faveur de musiciens israélites tels que la cantatrice Magdeleine Grey, le pianiste François Lang, le compositeur Fernand Ochey ou de soutenir ses amis Paul Dukas, Alexandre Tansman ou Arnold Schönberg qu'il appréciait et défendait vigoureusement[5]. Il a indiqué son absence dimplication politique[6].

À la suite d'un article qui signalait que Florent Schmitt avait provoqué un scandale en criant « Vive Hitler ! » lors d'un récital de Kurt Weill, le 26 novembre 1933, le Conseil d'administration du lycée de Saint-Cloud a proposé que l'établissement, qui portait le nom du compositeur depuis 1968, soit rebaptisé[7]. Le Conseil Régional d'Île-de-France a accepté cette demande en 2005 après une dizaine d'années de polémiques, et lui a attribué le nom d'Alexandre Dumas.

Honneurs

Chevalier de lOrdre de Léopold, Commandeur de la Couronne de Roumanie, Schmitt était membre de la Société musicale indépendante depuis 1909, de lAcadémie royale de Belgique depuis 1932 et présidait la Société nationale de musique depuis 1938. En 1952, il a été promu Commandeur de la Légion d'honneur. En 1957, un an avant sa mort, il se vit décerner le Grand Prix musical de la ville de Paris.

Principales uvres

  • Musique orchestrale :
3 symphonies : Symphonie concertante pour orchestre et piano, Deuxième Symphonie, Janiana, symphonie pour cordes
Enfants
Introït, récit et congé pour violoncelle et orchestre
Kermesse-Valse tiré de l'éventail de Jeanne, (ballet, collectif, 1926)
Le Palais hanté
Légende pour saxophone alto (ou alto ou violon) et orchestre
Musique de scène pour Antoine et Cléopâtre, deux suites d'orchestre
Musique en plein air
Ronde burlesque
Rêves
Scherzo vif, pour violon et orchestre
Scènes de la vie moyenne
Sélamlik, divertissement pour musique militaire
Çançunik
Dionysiaques, pour orchestre d'harmonie militaire
Salammbô (musique de film, dont seront tirées trois suites d'orchestre)
  • Musique de chambre :
Pour presque tous les temps, pour flûte et trio avec piano
Quatuor pour saxophones
Quatuor pour flûtes
Quatuor à cordes
Quintette avec piano
Sonate libre en deux parties enchaînées pour violon et piano
Sonatine en trio pour flûte, clarinette et clavier
Trio à cordes
Nombreuses pièces pour vents, piano, piano à quatre mains ou deux pianos.
  • Musique vocale :
Nombreuses mélodies et choeurs
Le chant de nuit, pour solistes, chur et orchestre
Messe pour quatre voix et orgue
Psaume XLVII, pour soprano, chur, orgue et orchestre (1906)
  • Ballets :
La Tragédie de Salomé (1907)
Oriane et le prince d'amour

Notes

  1. Florent Schmitt précurseur et contestataire, Académie des Beaux-Arts, 1970, n°3.
  2. Philippe Burrin, La France à lheure allemande 1940-1944, Le Seuil, 1995, pp. 61, 353 et 412.
  3. Herbert Lottman, L'Epuration 1943-1953, Fayard, 1986, p. 428.
  4. Herbert Lottman, LÉpuration 1943-1953, Fayard, 1986, p. 428.
  5. "Politique magazine, n°6, Février 2003, p.3"
  6. Bibliothèque nationale de France, Questionnaire Schmitt, pièce 1-4.
  7. Site du lycée Alexandre-Dumas de Saint-Cloud

Liens externes

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