Euripides

Euripides

Date de naissance 10.10.4790 à Salamis Island, Grèce

Date de décès à Pella, Central Macedonia, Grèce

Euripide

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Modèle:Av. J.-C.

Euripide -
Genre tragédie

Euripide (en grec ancien / Euripídês), né à Salamine vers 480 av. J.-C., mort en Macédoine en 406 av. J.-C., est un des trois grands tragiques de l'Athènes classique, avec Eschyle et Sophocle. Certains auteurs antiques lui attribuent 95 pièces, mais selon la Souda, il n'en écrivit pas plus de 92, dont 18 ou 19 conservées dans leur intégralité ; il existe également des fragments, certains de longueur importante, de la plupart des autres pièces. Nous avons de lui plus de pièces que d'Eschyle et Sophocle réunis, ce qui est dû au hasard, mais aussi au fait que sa popularité augmentait alors que la leur déclinait. Il connut un immense succès durant l'époque hellénistique. Il était connu parmi les écrivains de l'Athènes classique pour sa sympathie sans égal envers toutes les victimes de la société, femmes incluses. Ses contemporains l'ont associé à Socrate, et en ont fait le porte-parole d'un intellectualisme décadent. Les deux personnages se trouvent fréquemment raillés par des poètes comiques comme Aristophane. Alors que Socrate fut traîné en justice pour être finalement exécuté au motif d'une « corruption des murs », Euripide a choisi l'exil volontaire à un âge avancé, en Macédoine, où il meurt.

Euripide est à l'origine d'innovations qui ont profondément influencé le théâtre, particulièrement par sa représentation des héros traditionnels et mythiques comme des personnes ordinaires faisant face à des circonstances extraordinaires. Il a fait, par cette nouvelle approche, figure de pionnier, et des écrivains ont plus tard adapté à la comédie ces développements, dont certains sont caractéristiques du roman de chevalerie. Il fut aussi « le plus tragique des poètes », se concentrant sur les motifs profonds de ses personnages d'une façon inédite[1],[2]. Il fut « l'inventeur de [] la cage théâtrale où se déroule l'Othello de Shakespeare, la Phèdre de Racine ou le théâtre d'Ibsen et de Strindberg, [] emprisonnant des femmes et des hommes qui se détruisent mutuellement par l'intensité de leurs amours et de leurs haines » [3], et il est également le prédécesseur d'auteurs comiques aussi divers que Ménandre et George Bernard Shaw.

Biographie

Sources

La vie d'Euripide est mal connue, les sources anciennes étant tardives et reprenant sur son compte des éléments douteux, souvent colportés par les poètes comiques dont il fut la cible[4] : on possède ainsi une Vie, écrite par un auteur anonyme, mêlant de nombreuses légendes à des faits crédibles ; un chapitre des Nuits Attiques dAulu-Gelle[5] consacré à Euripide ; trois épigrammes funéraires de lAnthologie palatine[6].

Pour Justina Gregory, les détails biographiques proviennent presque entièrement de trois sources invérifiables[7] :

  • le folklore, employé par les anciens pour donner de la consistance à la biographie des auteurs ;
  • la parodie, employé par les comiques contemporains pour ridiculiser les poètes tragiques ;
  • les indices « autobiographiques » glanés de ses pièces.

Débuts

Selon la tradition, Euripide naît à Salamine le jour même de la bataille du même nom, en 480, d'une famille athénienne réfugiée sur l'île pour échapper aux Perses. Son nom viendrait de l'Euripe, canal où se joue la bataille qui voit la Grèce se délivrer de ses ennemis.

Son père, Mnésarche, était un commerçant au détail qui vivait dans un village proche d'Athènes. Après qu'un oracle lui eut annoncé que son fils était destiné à remporter des « lauriers de la victoire », Mnésarche insista pour qu'il suive un entraînement en vue d'une future carrière d'athlète. Il servit durant un temps comme danseur et porteur de torche dans les rituels consacrés à Apollon Zosterios.

Aristophane insinue à de nombreuses reprises dans ses pièces qu'il est de basse extraction, ce que confirme Théophraste. Néanmoins, sa culture montre une éducation coûteuse[7], auprès de sophistes comme Prodicos de Céos ou Protagoras, ce qui n'aurait guère été possible si sa mère avait effectivement vendu des herbes, comme le veut une tradition qui le raille.

Euripide participe également à des jeux gymniques, et est couronné aux jeux théséens[8].

Contemporain de Socrate, il est aussi son ami. Selon un poète comique, Téléclidès, le philosophe fut le coauteur des pièces d'Euripide[9]. Selon Aristophane, le prétendu auteur collaborateur était un acteur renommé, Céphisophon, qui partageait également la maison du tragédien ainsi que sa femme[10], tandis que Socrate enseignait à une école entière de plaisantins comme Euripide :

They sit at the feet of Socrates
Till they can't distinguish the wood from the trees,
And tragedy goes to POT;
They don't care whether their plays are art
But only whether the words are smart;
They waste our time with quibbles and quarrels,
Destroying our patience as well as our morals,
And making us all talk ROT[11].

Carrière théâtrale

Euripide était le plus jeune des trois grands tragédiens, qui étaient presque contemporains : sa première pièce fut jouée treize ans après la première pièce de Sophocle, et trois ans seulement après le chef-d'uvre d'Eschyle, l'Orestie. L'identité des trois personnages est nettement soulignée par une considération patriotique sur leurs rôles respectifs lors de la grande victoire grecque sur la Perse à la bataille de Salamine : Eschyle y combattit, Sophocle était juste assez âgé pour célébrer la victoire dans un chur de garçons, tandis qu'Euripide naquit le jour même de la bataille[7]. Une grande partie de sa vie et de sa carrière coïncida avec la guerre du Péloponnèse, lors de laquelle Athènes et Sparte se disputèrent l'hégémonie sur la Grèce, mais il ne vécut pas assez longtemps pour voir la défaite finale de sa cité.

Il se lance publiquement dans la tragédie à partir de 455. Sa première pièce, les Péliades, remporte un troisième prix. Il a ensuite remporté un premier prix aux Dionysies en 441 puis deux autres en 428 et en 403. Il devient rapidement assez populaire. Plutarque, dans sa Vie de Nicias, raconte qu'après le désastre naval de Syracuse[12], les prisonniers athéniens pouvant réciter des tirades d'Euripide sont relâchés. En -420, il représente Mélanippe la Philosophe, dont Plutarque cite quelques passages, dans le Dialogue sur l'Amour issu de ses uvres morales[13]

Dernières années

Il se serait reclus et fabriqué une maison dans une grotte de Salamine (grotte d'Euripide (en)), « où il se constitua une imposante bibliothèque et observa une communion journalière avec la mer et le ciel » (« where he built an impressive library and pursued daily communion with the sea and sky[14] »). Dans Les Acharniens, Aristophane le dépeint comme un reclus vivant une vie morose dans une maison précaire, entouré par les costumes en lambeaux de ses personnages à la réputation douteuse. Cependant, on retrouve une description similaire dans la pièce plus tardive Les Thesmophories, où Agathon, un autre poète tragique, est dépeint dans des conditions aussi étranges ou presque. Ce fait symbolise probablement l'isolement d'un intellectuel bien en avance sur son temps[15].

Retraite en Macédoine et mort

Après Oreste, produit en 408, Euripide décide de se retirer en 406 en Macédoine, à la cour d'Archélaos[16]. En chemin, il s'arrête quelque temps en Magnésie où on l'honore d'une proxénie[17]. Parvenu à la cour d'Archélaos, il écrit deux pièces, Les Bacchantes et Archélaos (aujourd'hui perdu). Il y meurt au début de l'année 406[18], frappé par la rudesse de l'hiver macédonien, selon un chercheur moderne[19] .

Il est par exemple possible qu'il n'ait jamais visité la Macédoine[20] ; ou il pourrait s'y être rendu après y avoir été invité par le roi Archélaos, qui lui aurait offert, à lui ainsi qu'à d'autres artistes, des conditions avantageuses[21].

uvres

Transmission

La transmission textuelle des pièces entre le Ve siècle, date de leur composition, et l'ère de l'imprimerie, a été un processus très aléatoire dans lequel une grande partie du travail d'Euripide a été perdue ou corrompue, mais inclut aussi des exploits de la part des érudits et des copistes, grâce à qui beaucoup ont été retrouvées et préservées. Des résumés de la transmission se trouvent souvent dans les éditions modernes des pièces, trois d'entre elles ont été utilisées comme sources pour ce résumé[note 1]

Les pièces d'Euripide, comme celles d'Eschyle ou de Sophocle, ont circulé sous forme écrite au Ve siècle parmi les membres du public et les acteurs de petits festivals, en tant qu'aide-mémoires. Cependant, certaines conventions littéraires n'avaient pas encore été inventées  : il n'y avait pas d'espace entre les mots, pas de véritables règles de ponctuation, ni d'élision, ni de marques pour la respiration ou pour les accents (qui sont des guides pour la prononciation et donc pour la reconnaissance du mot), pas de convention pour symboliser le changement de personnage ni de didascalie, et les vers étaient écrits les uns à la suite des autres comme la prose. Il est possible que ceux qui ramenaient leurs textes fournissaient aussi leur propre interprétation des signes utilisés. Des découvertes de papyrus ont indiqué, par exemple, qu'un changement de personnages était négligemment noté grâce à une variété de signes qui seraient les équivalents des actuels tirets, deux points et point final. L'absence des conventions littéraires modernes, qui sont une aide à la compréhension, a été très rapidement et pendant très longtemps une source d'erreurs affectant la transmission des textes. Des erreurs se glissèrent également quand Athènes remplaça son vieil alphabet attique par l'alphabet ionien, un changement établi par la loi en 403-402, ajoutant ainsi une nouvelle complication au travail de copie. De nombreuses erreurs viennent de la tendance des acteurs à faire des interpolations avec les mots et les phrases, produisant tant d'erreurs et de variations qu'un loi fut proposée par Lycurgue en 330, disant « [...] que les pièces d'Eschyle, de Sophocle et d'Euripide devaient être écrites et préservées en un bureau publique ; et que le prêtre de la ville devait lire le texte avec les acteurs ; et que toutes les représentations qui n'étaient pas conformes à la loi devait être rendues illégales » (« ... »[22]). La loi fut vite enfreinte et de multiples acteurs continuèrent à faire leurs propres changements jusqu'en 200 environ, après quoi cette habitude perdit de la vigueur.

École d'Alexandrie

Article détaillé : alexandrinisme

C'est à cette époque qu'Aristophane de Byzance regroupa toutes les pièces entières d'Euripide en une édition, constituée de textes pré-alexandrins, agrémentées d'introductions et accompagnées d'un commentaire qui était publié séparément. Ceci devint l'édition standard pour le futur et elle présentait plusieurs conventions littéraires que les lecteurs modernes attendaient, mais il n'y avait toujours pas d'espaces entre les mots, ni de ponctuation ou très peu, et de didascalies non plus. Mais il y avait des abréviations de noms qui désormais démarquaient le changement de personnage, les chants étaient coupés entre cola (lignes) et /strophaí (stances), et un système d'accentuation avait été introduit.

Chronologie

Euripide participe pour la première fois aux Dionysies, le célèbre festival théâtral athénien, en 455, un an après la mort d'Eschyle, mais ce n'est qu'en 441 qu'il gagne le premier prix. Sa dernière compétition à Athènes date de 408. Les Bacchantes et Iphigénie en Tauride ont été représentés après sa mort en 405 et il remporta le premier prix à titre posthume. En tout, ses pièces gagnèrent le premier prix cinq fois.

Ses pièces et celles d'Eschyle et de Sophocle témoignent d'une différence de pensée. Ce palier entre générations est probablement dû au sophisme du milieu du Ve siècle : Eschyle continuait de se référer à la Grèce archaïque, Sophocle était en transition entre deux périodes et Euripide était entièrement inspiré par le nouveau courant de la Grèce classique[23]. Si on observe les pièces d'Euripide dans l'ordre chronologique, elles révèlent également une possible évolution de pensée, ce qui fournit une sorte de « biographie spirituelle », que résument ces étapes :

  • Une première période de grandes tragédies (Médée, Hippolyte) ;
  • Une période patriotique sur fond de guerre du Péloponnèse (Les Héraclides, Les Suppliantes) ;
  • Une période médiane de désillusion sur l'absurdité de la guerre (Hecube, Les Troyennes) ;
  • Une période d'évasion qui se concentre sur l'intrigue romantique (Ion, Iphigénie en Tauride, Hélène) ;
  • Une période finale de désespoir tragique (Oreste, Les Phéniciennes, Les Bacchantes).

Cependant, plus des trois quarts de ses pièces ont été perdues et même les pièces les plus complètes qui nous sont parvenues ne permettent pas de dresser un tableau exhaustif de son développement spirituel  : ainsi, si Iphigénie en Tauride date de la même période que Les Bacchantes, une pièce pleine de désespoir, elle contient des éléments qui devinrent typiques de la Nouvelle Comédie[24]. Dans Les Bacchantes, il restaure le rôle traditionnel du chur et du discours dans l'intrigue tragique, et la pièce semble être le point culminant d'une tentative de régression et d'archaïsation qui transparaît dans ses dernières uvres. Supposée avoir été composées sur les terres sauvages de Macédoine, Les Bacchantes dramatisent un aspect primitif de la religion grecque, et certains critiques modernes ont pour cela interprété cette pièce d'une manière particulière dans la biographie. Elle est vue comme une sorte de conversation sur son lit de mort autour de la conversion ou la renonciation à l'athéisme, une tentative du dramaturge de se défaire de l'accusation d'impiété qui condamnera finalement son ami Socrate plus tard, et la preuve d'une nouvelle croyance selon laquelle la religion peut être analysée rationnellement[25].

Sources directes

Les dates originelles de production de certaines pièces d'Euripide nous sont connues par des documents antiques, comme les listes de lauréats aux Dionysies[26], et des approximations sont obtenues par des moyens divers pour le reste. Le dramaturge et son uvre sont parodiés par des poètes comiques comme Aristophane, les dates connues de leurs propres pièces servant dès lors de terminus ante quem, bien que l'intervalle entre les deux puisse être considérable (par exemple, 27 ans séparent Telephus, représentée en 438, de sa parodie dans les Thesmophories en 411). Les références à des événements contemporains fournissent un terminus post quem, bien que parfois, les références puissent même précéder un événement datable (p. ex., les vers 1074-89 d'Ion décrivent une procession à Eleusis, épisode probablement écrit avant que les Spartiates n'occupent la ville durant la guerre du Péloponnèse)[27].

Stylométrie

D'autres indices de datation sont obtenues par la stylométrie. La tragédie grecque se compose de parties lyriques et de dialogues. Ces derniers sont principalement rédigés en trimètres iambiques (trois paires d'iambes par vers). Euripide « résout » parfois les deux syllabes de l'iambe (¯) en trois syllabes (). Cette tendance s'est accentuée avec le temps, à tel point que le nombre de « pieds résolus » d'une pièce peut servir à indiquer une date approximative de composition (cf. infra). On constate également un enrichissement du vocabulaire, consistant souvent en l'usage de préfixes pour modifier les acceptions des mots, ce qui permet à la langue d'adopter un rythme plus naturel , en même temps qu'elle autorise davantage de subtilités psychologiques et philosophiques[28].

Par ailleurs, Euripide emploie occasionnellement le tétramètre trochaïque catalectique, considéré par Aristote comme le mètre d'origine du dialogue tragique[29], dans ses dernières pièces[30], alors qu'il semble ne l'avoir pas du tout utilisé au début de sa carrière. Les Troyennes constituent le premier exemple d'un usage étendu de ce schéma métrique, ce qui est symptomatique d'une tendance curieuse à l'archaïsme que l'on peut observer dans ses dernières pièces[31],[32].

Les pièces tardives présentent aussi un usage étendu de la stichomythie[33]. La plus longue occurrence de ce procédé représente 105 vers dans Ion (v. 264-369). Eschyle n'excédait jamais 20 lignes de stichomythie ; le plus long exemple chez Sophocle ne dépasse pas cinquante lignes, et est interrompu plusieurs fois par des (Électre)[34].

Les parties lyriques d'Euripide dans les parties chantées de ses uvres montrent l'influence de Timothée de Milet dans les dernières pièces. Le rôle du chanteur individuel devient prééminent, et on lui donne plus d'ampleur, pour lui permettre de faire voir sa virtuosité dans des duels lyriques entre acteurs. Certaines fonctions du chur sont remplacées par ses monodies. Au même moment, les odes chorales commencent à adopter certaines caractéristiques des dithyrambes, réminiscence de la poésie de Bacchylide, qui présente des traitements complexes des mythes[35]. Parfois, ces odes chorales semblent n'être reliées que lâchement à l'intrigue de la pièce, ne rejoignant l'action que dans leur ton. Les Bacchantes, où il restaure le rôle traditionnel du chur, constituent cependant un retour aux schémas anciens[36], peut-être par un effet archaïsant délibéré ou simplement parce qu'il n'y avait pas de chanteurs virtuoses en Macédoine, où l'on dit que la pièce fut écrite[37].

Tragédies

Euripide aurait, selon la tradition, écrit 90 pièces. Il ne nous en reste que 19, ce qui représente toutefois plus de pièces que celles d'Eschyle et Sophocle réunies. Cela est dû au hasard, mais aussi au fait que sa popularité augmentait alors que la leur déclinait[38],[39]. L'une d'entre elles est très vraisemblablement apocryphe, et une autre est un drame satyrique :

  • Alceste ( / Álkêstis) en 438 ;
  • Médée ( / Mdeia) en 431 ;
  • Les Héraclides ( / Hêrakledai) en 430 ;
  • Hippolyte porte-couronne ( / Hippólytos stephanophóros) en 428 ;
  • Andromaque ( / Andromákhê) en 426 ;
  • Hécube ( / Hekábê) en 424 ;
  • La Folie d'Héraclès ( / Hêrakls mainómenos) en 424 ;
  • Les Suppliantes ( / Hikétides) en 424 ;
  • Ion ( / Íôn) en 418 ;
  • Les Troyennes ( / Triádes) en 415 ;
  • Iphigénie en Tauride ( / Iphigéneia hê en Taúrois) en 414 ;
  • Électre ( / Êléktra) en 413 ;
  • Hélène ( / Hêlénê) en 412 ;
  • Les Phéniciennes ( / Phoiníssai) v. 410 ;
  • Oreste ( / Oréstês) en 408 ;
  • Iphigénie à Aulis ( / Iphigéneia hê en Aulídi) en 406 ;
  • Les Bacchantes ( / Bákkhai) en 405.

Drame satyrique

  • La pièce satyrique est le Cyclope ( / Kýklôps), relatant le célèbre épisode de Polyphème, dans lOdyssée.

Pièce apocryphe

  • Rhésos ( / Rhsos) est très vraisemblablement apocryphe. Le débat autour de son authenticité se base surtout sur des critères stylistiques[40].

Tragédies fragmentaires

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À noter un nombre important de tragédies fragmentaires (qui forment un total d'environ 3 000 vers, dont 1 000 pour la seule Hypsipyle).

  • Télèphe ( / Têlephos) en 438
  • Les Crétois ( / Krêtés) en 435
  • Égée ( / Aigeús) avant 431
  • Sthénébée ( / Sthenéboia) avant 429
  • Bellérophon ( / Bellerophontês) en 430-425 qui comporte seulement 90 vers conservés mais est célèbre pour cette tirade : « Si les dieux commettent un acte non respectable, ce ne sont pas des dieux. ».
  • Cresphontès ( / Kresphóntês) vers 425
  • Érechthée ( / Erekhtheús) en 422
  • Phaéton ( / Phaethôn) en 427-404, 200 vers conservés dont une centaine par Plutarque. Goethe en a tenté une reconstitution.
  • Mélanippe la Sage ou Mélanippe la Philosophe ( / Melaníppê sophê) vers 420
  • Alexandre ( / Aléxandros) en 415
  • Palamède ( / Palamdês) en 415, 43 vers conservés (dont une dizaine incomplets). La pièce multipliait les innovations.
  • Sisyphe ( / Sísyphos) en 415
  • Mélanippe enchaînée ( / Melaníppê desmótis) en 412
  • Andromède ( / Androméda) en 412 avec Euripide
  • Antiope ( / Antiópê) vers 410
  • Archélaos ( / Arkhélaos) vers 410
  • Hypsipyle ( / Hupsipulê) en 412-405, la plus importante en taille car de larges extraits en ont été retrouvés sur papyrus. Mais, par ce même fait, la lecture en est difficile. D'autre part subsiste un trou de 500 vers ce qui rend les reconstitutions toujours problématiques.
  • Philoctète ( / Philoktêtês) vers 410
  • Hippolyte voilé ( / Hippólutos kaluptómenos)
  • Plisthène ( / Pleisthénès)
  • Éole ( / Aiolos), dont on retrouve le fragment 21, 3[41] dans la Métaphysique de Théophraste[42] : « des biens ne sauraient se produire séparément »
  • Polyidos, dont on conaît un extrait par la Gorgias de Platon[43]:« Qui sait si la vie n'est pas pour nous une mort, Et la mort une vie? »[44]
  • Phryxos, pièce à laquelle on attribue l'extrait dont il est question ci-dessusErreur de citation : Clôture </ref> manquante pour la balise <ref>.

Analyse

Contexte

La tragédie athénienne à l'époque d'Euripide était une compétition publique entre dramaturges, subventionnée par l'État, et qui récompensait les vainqueurs. Les pièces, versifiées, étaient récitées ou chantées, et le cadre de la représentation consistait en un espace circulaire ou orchestre où le chur pouvait danser, un espace pour les acteurs, au nombre de trois (pour les rôles parlants) à l'époque d'Euripide, un décor ou /skênê, et certains effets spéciaux  : un ekkyklêma et une mechane (en), servant à mettre en uvre le procédé du deus ex machina. Avec l'introduction du troisième acteur, innovation attribuée à Sophocle, on commença à considérer le jeu d'acteur comme un talent qui devait être récompensé par des prix, et qui requérait un long apprentissage dans le chur. Euripide et d'autres dramaturges composèrent en conséquence de plus en plus de parties lyriques destinées aux acteurs accomplis, et cette tendance se renforce dans ses dernières pièces[45]  : la tragédie était un « genre vivant et mouvant » (« living and ever-changing genre »)[46].

Les poètes tragiques présentaient chacun une tétralogie (théâtre), qui comprenait trois tragédies et un drame satyrique.

Un genre didactique et lié à l'expérience démocratique

La tragédie du Ve siècle était un lieu de rassemblement pour « maintenir et développer les fondements moraux » (« carrying out quite publicly the maintenance and development of mental infrastructure ») et elle offrait aux spectateurs une « sphère de discussion institutionnalisée tout à fait unique » (« platform for an utterly unique form of institutionalized discussion »)[47]. Le rôle d'un dramaturge n'était pas seulement de divertir mais aussi d'éduquer ses concitoyens ; il se devait dès lors d'être le porteur d'un message[48].

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Rhétorique

Les citoyens athéniens, qui fréquentaient l'Assemblée et les cours de justice, étaient familiers de la rhétorique, et certains chercheurs pensent qu'Euripide s'intéressait à ses personnages davantage pour leur rôle d'interlocuteurs amenés à débattre que pour leur vraisemblance[49]. Ils sont conscients de parler de manière formelle, et (mais ?) leur élocution apparaît comme malhabile, gauche, comme si Euripide explorait la nature problématique du langage et de la communication  : « ... » (« ... »)[50].

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Actualisation du mythe

Les sujets étaient tirés de la mythologie traditionnelle, mais l'auteur devait se montrer innovant pour maintenir l'intérêt du public ; ces innovations menaient à une redéfinition des figures héroïques[51], et à l'utilisation du passé mythique pour traiter de problèmes actuels[52]. La différence entre Euripide et ses prédécesseurs fut de taille  : ses personnages parlent du présent plus directement et d'une façon prêtant davantage à controverse que ceux d'Eschyle et de Sophocle, parfois même en critiquant le système démocratique. Ainsi, Ulysse est représenté dans Hécube comme un homme « rusé, cauteleux, démagogue[53] » (« agile-minded, sweet-talking, demos-pleasing »), c'est-à-dire le type de démagogues actifs à Athènes durant la guerre du Péloponnèse[54]. Ses personnages ressemblaient davantage aux personnalités athéniennes contemporaines qu'aux figures héroïques de la mythologie. « Pour arriver à ses fins, la technique habituelle d'Euripide est très simple : conservant les vieilles histoires et les grands noms, comme le théâtre l'exigeait, il imagine ses personnages comme des contemporains soumis à des pressions modernes, et examine leurs motivations, leur conduite et leur destin à la lumière des problèmes, des usages et des idéaux de son temps »[55].

Comique

Il est considéré comme le prédécesseur d'auteurs comiques aussi divers que Ménandre et George Bernard Shaw[56]

Comme Euripide, Eschyle et Sophocle créaient des effets comiques par le contraste entre l'héroïque et le banal, mais ils n'employaient que des personnages de circonstance secondaires, alors qu'Euripide se montrait plus insistant, en utilisant également ses personnages principaux. Ses touches comiques peuvent être vues comme un moyen d'accentuer le souffle tragique, et son réalisme, qui fait souvent paraître ses personnages à la limite du ridicule,  : «  » (« The loss of intellectual and moral substance becomes a central tragic statement »)[57].

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Effacement des genres

Eschyle et Sophocle furent innovants, mais Euripide était arrivé à un tel résultat dans ce « genre toujours mouvant » qu'il pouvait facilement basculer du tragique au comique, du romantique au politique, une versatilité qui ressort dans ses pièces mais également dans le déroulement de sa carrière. Son potentiel comique repose dans son utilisation de caractères « contemporains », sa sophistication, sa langue relativement familière (voir infra), et son usage ingénieux d'intrigues centrées sur les motivations, qui devinrent plus tard caractéristiques de la nouvelle comédie de Ménandre, comme la « scène de reconnaissance ». D'autres tragédiens avaient également utilisé cette scène, mais elle était de souffle épique, comme dans les Choéphores d'Eschyle, qu'Euripide parodia dans Électre. (Euripide était unique parmi les tragédiens par son incorporation de critique théâtrale dans son uvre)[58]. La mythologie, avec ses relents d'exotisme, ses aventures héroïques et ses batailles épiques, constituait un terrain potentiel pour le mélodrame romantique de même que pour des commentaires politiques sur un thème martial[59], de sorte que les pièces d'Euripide sont un mélange extraordinaire d'éléments divers. Par exemple, Les Troyennes, composées après le massacre de Milos - sur lequel Thucydide a écrit un passage célèbre, The Melian Debate (en) - et pendant les préparatifs de l'expédition de Sicile, sont un pamphlet sur le thème de l'atrocité de la guerre, et vraisemblablement une critique de l'impérialisme athénien[60], mais elle contient un dialogue comique entre Ménélas et Hécube (voir supra) et le chur considère Athènes, « terre bénie de Zeus », comme un refuge désirable. Une telle complexité, une telle ambiguïté sont typiques de ses sentiments à la fois patriotiques et pacifistes[61].

Drames satyriques

Article détaillé : drame satyrique

Les quelques fragments de drames satyriques attribués à Eschyle et Sophocle montrent que c'étaient des pièces lâchement structurées, sans autre but que celui de divertir. Cependant, le Cyclope d'Euripide, le seul drame complet que nous ayons conservé, est davantage structuré comme une tragédie, et est empreint d'ironie critique caractéristique du reste de son uvre. C'est dans l'Alceste, un mélange d'éléments tragiques et satyriques, que son habileté à effacer les frontières entre les genres est la plus visible. Cette quatrième pièce de sa tétralogie de 438, c'est-à-dire la position qu'occupent habituellement les drames satyriques, est une « tragédie » qui présente Héraclès comme un héros satyrique, dans des scènes conventionnelles du genre satyrique : une arrivée, un banquet, une victoire sur un ogre (ici la Mort), une fin heureuse, une fête, et un départ pour de nouvelles aventures[62].

La plupart des grandes innovations furent le fait d'Eschyle et de Sophocle ; pourtant, « Euripide crée des innovations à plus petite échelle qui ont impressionné les critiques, en ce qu'elles ont finalement abouti à un changement radical de direction » (« Euripides made innovations on a smaller scale that have impressed some critics as cumulatively leading to a radical change of direction »)[63].

Féminisme

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Il était également connu parmi les écrivains de l'Athènes classique pour sa sympathie sans égal envers toutes les victimes de la société, femmes incluses[1],[64]. Son public masculin conservateur fut fréquemment choqué par les « hérésies » qu'il plaçait dans la bouche de ses personnages, comme ces mots de l'héroïne Médée : « ?? » (« ... »)[65].

Nature humaine et statut social

Les protagonistes d'Eschyle et de Sophocle faisaient parfois la distinction entre les esclaves serviles par nature et ceux qui le deviennent simplement par les circonstances, mais Euripide va plus loin : il affirme que la vraie marque de la valeur d'un invididu, c'est son esprit plutôt que sa condition physique ou sociale[54]. Ainsi, dans Hippolyte, une reine malade d'amour se raisonne quant à sa position, et ses paroles sont un commentaire sur le mérite intrinsèque en même temps qu'une réflexion sur l'adultère[66] : « Ce fléau a d'abord commencé dans les familles aristocratiques, et quand des choses honteuses semblent approuvées par les élites, alors le petit peuple à son tour commence à son tour à les considérer comme acceptables... » (« It was from noble families that this evil first started, and when shameful things seem to be approved by the fashionable, then the common people will surely think them correct... This only, they say, stands the stress of life: a good and just spirit in a man »).

Langue

Sa langue et son style ne sont pas fondamentalement différents de ceux d'Eschyle ou de Sophocle. Il emploie des mètres poétiques, un vocabulaire rare, très imagé (?), une syntaxe complexe et des figures de style, traits tous destinés à l'obtention d'un style élevé[67]. Cependant, ses rythmes ont quelque chose de plus libre et de plus naturel que ceux de ses prédécesseurs, et le vocabulaire a été élargi pour permettre des subtilités intellectuelles et psychologiques.

Musique

Euripide était également un grand poète lyrique. Dans sa Médée (v. 824 et suiv.), par exemple, il composa pour sa cité « ... » (« the noblest of hers songs of praise »)[68]. Ses compétences en matière de lyrisme ne sont cependant pas confinées à des poèmes isolés  : « Une pièce d'Euripide est un tout musical [...] une musique fait écho à une précédente, en même temps qu'elle en annonce une autre. » (« A play of Euripides is a musical whole [...] one song echoes motifs from the preceding song, while introducing new ones. »)[69]. Pour certains, les parties lyriques semblent souvent déconnectées de l'action, mais ce point fait toujours l'objet de débats dans le monde universitaire[36].

Euripide est le seul des trois « grands tragiques » auxquels on puisse attribuer, avec quelque vraisemblance, une uvre musicale. Un extrait de son Oreste (v. 338-344), inscrit sur papyrus, daterait de 200, soit « seulement » 200 ans après sa mort[70]. Dès lors, en tenant compte de l'académisme de lAthènes d'alors, il semble plausible qu'il en soit le compositeur. La musique en elle-même est un chromatisme d'une grande pureté sonore (la, sol, si, si, la, la) ce qui la rend plus agréable à l'écoute que les autres productions musicales conservées de l'Antiquité. L'usage de ce chromatisme est par ailleurs bien caractéristique dEuripide, si l'on en croit les quelques sources que nous avons sur le sujet.

Une autre « composition » dEuripide extraite dIphigénie à Aulis nous est également parvenue, mais l'attribution est cette fois beaucoup plus incertaine et la musique (un simple accompagnement de lyre) d'un bien moindre intérêt.

Accueil des critiques

Euripide a soulevé et continue de soulever des opinions contrastées au plus haut point à propos de son travail, aussi bien en faveur que contre celui-ci.

« Il était un problème pour ses contemporains, et il continue d'en être un ; à travers les siècles, depuis que ses pièces furent représentées pour la première fois, il fut hué ou accusé pour des raisons qui rendent parfois perplexes. Il a été décrit comme étant le « poète de l'éclairement grec » (« The poet of the Greek enlightenment »)[71], comme « Euripide l'irrationnel » (« Euripides the irrationalist »)[72], mais aussi comme un sceptique religieux quand il n'était pas athée. D'un autre côté, on le décrit aussi comme croyant en la divine providence et en la justice divine. Il a été considéré comme un profond explorateur de la psychologie humaine et également comme un poète rhétorique qui subordonnait la consistence de ses personnages à la richesse verbale de ses pièces, comme un misogyne en même temps que comme un féministe, comme un réaliste qui ramène l'action tragique au niveau du quotidien et comme un poète romantique qui choisit des mythes inhabituels et des lieux exotiques. Il a écrit des pièces qui ont été largement considérées comme des pièces patriotiques supportant la guerre d'Athènes contre Spartes, et d'autres que de nombreuses personnes ont considérées comme étant des manifestes par excellence contre la guerre, et même des attaques contre l'impérialisme athénien. Il a été reconnu comme le précurseur de la Nouvelle Comédie mais également, ainsi qu'Aristote l'appelle, comme « le plus tragique des poètes » (Poétique 1453a30). Et aucune de ces descriptions n'est entièrement fausse[73]. »

Si Eschyle a remporté treize victoires en tant que dramaturge, et Sophocle au moins vingt, Varron rapporte aussi que, des 75 tragédies d'Euripide, cinq seulement furent couronnées, tandis qu'il était souvent battu par des poètes très faibles[74]. Ce fait est souvent interprété comme une indication de son impopularité auprès de ses contemporains. Pourtant, une première place n'était pas le signe principal du succès (le système de sélection des juges était truquéRéf. nécessaire), et le fait d'avoir été choisi pour concourir était à peine une marque de distinction[75]. De plus, avoir été gratifié par Aristophane de tant d'attention comique est une preuve de l'intérêt populaire pour son travail[76]. Sophocle appréciait suffisamment le travail du jeune poète pour être influencé par lui, ce qui est évident dans ses pièces tardives (Philoctète et dipe à Colone)[20]. Par ailleurs, d'après Plutarque, l'échec catastrophique de l'expédition de Sicile conduisit les Athéniens à négocier avec l'ennemi l'échange de traductions d'Euripide contre de l'eau et de la nourriture[77], signe que son uvre était renommée. Plutarque nous rapporte également l'histoire des généraux spartiates victorieux qui, alors qu'ils avaient prévu la destruction complète d'Athènes et la réduction en esclavage de ses habitants, les épargnèrent après avoir été divertis par les parties lyriques de lÉlectre d'Euripide : « Tous furent touchés et sentirent que ce serait une mauvaise action de détruire et d'anéantir une ville si glorieuse et qui produisait des hommes pareils à lauteur de ces vers » («  , . »)[78].

Comiques

Les poètes tragiques étaient souvent moqués par les comiques durant les festivals théâtraux comme les Dionysies et les Lénéennes, et Euripide fut tourné en dérision plus que tous les autres. Aristophane en fait un personnage dans trois de ses pièces au moins : Les Acharniens, Les Thesmophories et Les Grenouilles. Pourtant, Aristophane a emprunté certaines méthodes du tragédien ; il fut d'ailleurs ridiculisé par un autre comique, Cratinos, qui le qualifie de « Maître en l'art de disséquer la finesse, un Euripidaristophanien »[79].

Dans Les Grenouilles, pièce écrite après la mort d'Euripide et d'Eschyle, Aristophane imagine le dieu Dionysos descendant dans l'Hadès à la recherche d'un grand poète qu'il ramènerait à Athènes. Après un débat entre les deux tragiques, le dieu ramène Eschyle à la vie, parce qu'il était, de par sa sagesse, le plus utile à Athènes, et écarte Euripide qu'il considère comme un homme intelligent tout au plus. Un montre que les Athéniens admiraient Euripide alors même qu'ils se méfiaient de son intellectualisme, au moins durant la guerre du Péloponnèse. Eschyle avait écrit sa propre épitaphe, commémorant sa vie de guerre combattant pour Athènes contre la Perse, sans mention aucune de son succès en tant que dramaturge, et Sophocle était célébré par ses contemporains pour son action sociale et ses contributions à la vie publique en tant qu'homme d'État, mais il n'y a pas de trace de la carrière d'Euripide, sa carrière théâtrale exceptée[80].

IVe siècle

Moins d'un siècle plus tard, Aristote développe une théorie quasi « biologique » du développement de la tragédie à Athènes : selon lui, la forme artistique a grandi sous l'influence d'Eschyle, a mûri dans les mains de Sophocle, et là a commencé son déclin, qu'Euripide précipita[81].

Pourtant, « ses pièces continuèrent d'être applaudies bien après que celle d'Eschyle et de Sophocle eurent perdu leur actualité et leur pertinence. »[39].

Il fut aussi « le plus tragique des poètes ». Cette appellation est due à Aristote, qui faisait probablement référence au goût d'Euripide pour les fins malheureuses, mais elle a une portée plus large : « Car dans sa représentation de la souffrance humaine, Euripide touche aux limites de ce qu'un public peut supporter ; certaines de ces scènes sont presque insupportables » (« For in his representation of human suffering Euripides pushes to the limits of what an audience can stand; some of his scenes are almost unbearable[82]. »).

Les Athéniens lui dressent en 330 une statue de bronze dans le théâtre de Dionysos.

Époque hellénistique

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Il devint, durant l'époque hellénistique, un pilier de l'éducation littéraire, aux côtés d'Homère, de Démosthène et de Ménandre[83]

Époque romaine

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Renaissance et époque moderne

« Ce fut Euripide, et non Eschyle ou Sophocle, qui prêta ses muses tragiques pour la renaissance de la tragédie pendant la renaissance en Europe » (« ... »)[82].

Au XVIIe siècle, Jean Racine exprima son admiration pour Sophocle, mais a été plus influencé par Euripide, dont les pièces Iphigénie à Aulis et Hippolyte ont servi de modèle pour l'élaboration d'Iphigénie et de Phèdre[84]

Notes et références

Notes

  1. 1,0 et 1,1 Moses Hadas 2006, p. XVIII-XIX (introduction).
  2. A. S. Owen 1990, p. VII (introduction).
  3. B. Knox 1985, p. 329.
  4. Demont et Lebeau, p. 117
  5. Chapitre XV, 20
  6. Les sources*. L'article de la Souda (Souda [(en)lire en ligne], Modèle:S.v. = epsilon 3695 Adler) et les notices de Thomas Magister et de Manuel Moschopoulos sont bien plus tardifs.
  7. 7,0, 7,1 et 7,2 Justina Gregory 2005, p. 252.
  8. Modèle:AulNui, XV, 20.
  9. (en) Duane Reed Stuart, Epochs and Greek and Roman Biography, Biblo and Tannen Booksellers and Publishers' Inc., 1928 , p. 174.
  10. (en) Alan H. Sommerstein, Aristophanes: Lysistrata, The Acharnians, The Clouds, Penguin Books, 1973 , p. 241, note 35.
  11. (en) David Barret, Aristophanes: The Frogs and Other Plays, Penguin Books, 1964 , p. 211.
  12. en -413
  13. 756b
  14. Mary Ellen Snodgrass, CliffsNotes Greek Classics, John Wiley & Sons, 22 juillet 2004 (ISBN 978-0-7645-1785-3) [lire en ligne], p. 148 
  15. B. Knox 1985, p. 317.
  16. (en) Mary Ellen Snodgrass, Cliff Notes on Greek Classics, Wiley Publishing Inc., 1998 , pp. 147-48.
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  19. Richard Rutherford 2003.
  20. 20,0 et 20,1 Robin Mitchel-Boyask 2008, p. XII (introduction).
  21. 2005, p. 253.
  22. Plutarque Vit.Dec.Orat. 851e, cité par Denys L. Page, Euripide: Medée, Oxford University Press (1976), Introduction page xxxix-xl
  23. B. Knox 1985, p. 316-317.
  24. B. Knox 1985, p. 318.
  25. E. R. Dodds 1960, p. XL (introduction).
  26. Les représentations en Grèce. Consulté le 19 mai 2012.
  27. A. S. Owen 1990, p. XL-XLI (introduction).
  28. B. Knox 1985, p. 337.
  29. Aristote, Poétique, 1449a21.
  30. Justina Gregory 2005, p. 257.
  31. M. Platnauer 1938, p. 14 (introduction).
  32. E. R. Dodds 1960, p. XXXVI (introduction).
  33. John Gould 1985, p. 281.
  34. A. S. Owen 1990, p. 91 (introduction).
  35. Justina Gregory 2005, p. 258.
  36. 36,0 et 36,1 B. Knox 1985, p. 338.
  37. Moses Hadas 2006, p. XVI (introduction).
  38. B. Knox 1985, p. 316.
  39. 39,0 et 39,1 Moses Hadas 2006, p. IX (introduction).
  40. J. Michael Walton 1997, p. VIII, XIX.
  41. identifié par Nauck dans le Tragicorum Graecorum Fragmenta
  42. VII, 25a
  43. 492e-493a
  44. d'après Didascaliae tragicae, Catalogi tragicorum et tragoediarum, testimonia et fragmenta, tragicorum minorum, fragments édités par B. Snell et R. Kannicht
  45. John Gould 1985, p. 265-67.
  46. D. J. Mastronade 2000, p. 27.
  47. (en) C. Meier (trad. A. Webber), The Political Art of Greek Tragedy, Baltimore, 1993 , pp.  4, 42
  48. Philip Vellacott 1954, p. 10 (introduction).
  49. B. Knox 1985, p. 327.
  50. Christopher Pelling, p. 85.
  51. Justina Gregory 2005, p. 260.
  52. Neil Croally 2005, p. 66.
  53. Hécube, vv. 131-132.
  54. 54,0 et 54,1 Justina Gregory 2005, p. 264.
  55. Moses Hadas 2006, p. X (introduction).
  56. Moses Hadas 2006, p. VIII-IX (introduction).
  57. Bernd Seidensticker, p. 52-53.
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  63. Justina Gregory 2005, p. 269.
  64. (en) Martha Nussbaum, The Fragility of Goodness , pp. 411-13.
  65. Denys L. Page 1976.
  66. Hippolyte, vv. 409-427.
  67. Justina Gregory 2005, p. 256.
  68. Denys L. Page 1976.
  69. L. P. E. Parker 2007, p. LXXII (introduction).
  70. cf. article « Musique » du Dictionnaire de l'Antiquité, Oxford
  71. W. Nestle, Euripides, Stuttgart (1901)
  72. E. Dodds, C.R 43 (1929), pages 97-104
  73. B. Knox 1985, p. 317-318.
  74. Aulu-Gelle, Les Nuits Attiques, livre XVII, chap. 4
  75. Justina Gregory 2005, p. 252-253.
  76. (en) David Barret, Aristophanes: The Frogs and Other Plays, Penguin Books, 1964 , p.  98.
  77. Plutarque, Vie de Nicias, 29.
  78. Plutarque, Vie de Lysandre, 15.
  79. (en) David Barrett et Alan Sommerstein, The Birds and Other Plays by Aristophanes, Penguin Classics, 2003 , p. 9.
  80. Moses Hadas 2006, p. VIII (introduction).
  81. L. P. E. Parker 2007, p. XL (introduction).
  82. 82,0 et 82,1 B. Knox 1985, p. 339.
  83. L. P. E. Parker 2007, p. IX (introduction).
  84. (en) S. Philippo, Silent Witness: Racine's Non-Verbal Annotations of Euripides, Oxford University Press, 2003 , p.  22

Références

Bibliographie

Modèle:Autorité

Éditions

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Sources

Ouvrages généraux

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Liens externes


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