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Musicien

Frank Sinatra

Frank Sinatra - © (at Girl's Town Ball in Florida, 03/12/1960)

Date de naissance 12.12.1915 à Hoboken, NJ, Etats-Unis d Amérique

Date de décès 14.5.1998 à Los Angeles, CA, Etats-Unis d Amérique

Frank Sinatra

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Francis Albert Sinatra, dit Frank Sinatra, né le 12 décembre 1915 à Hoboken, dans le New Jersey, et mort le 14 mai 1998 au centre médical Cedars-Sinai, Californie, est un chanteur, acteur et producteur de musique américain. Né d'un père d'origine sicilienne et d'une mère originaire de Ligurie (Italie), Sinatra est l'une des figures majeures de la musique américaine. Crooner à la réputation mondiale, surnommé « The Voice » (« La Voix ») ou encore « le gangster d'Hoboken », en raison de ses liens avec la mafia, il fut le meneur du fameux Rat Pack dans les années 1950 et 1960. En outre, avec plus de 150 millions d'albums vendus[1], Sinatra est l'un des artistes ayant vendu le plus de disques de l'histoire.

Sa carrière débute à l'ère du swing, comme chanteur dans les orchestres de jazz de Harry James et Tommy Dorsey. Il connaît le succès dès 1943, après avoir signé chez Columbia Records. Devenu l'idole des bobby-soxers, il sort son premier album en 1946, The Voice of Frank Sinatra. En 1953, il remporte l'Oscar du meilleur second rôle pour son interprétation dans Tant qu'il y aura des hommes. La même année, il signe chez Capitol Records et enregistre plusieurs albums à succès (In the Wee Small Hours, Songs for Swingin' Lovers!, Come Fly with Me, Only the Lonely et Nice 'n' Easy). En 1961, il fonde Reprise Records, son propre label, et effectue une tournée internationale. Membre fondateur du Rat Pack, aux côtés de Dean Martin et Sammy Davis Jr., il fréquente de nombreuses célébrités et hommes d'État, dont John F. Kennedy.

Dans les années 1960, Sinatra enregistre ses deux plus grands succès, Strangers in the Night (1966) et My Way (1969). Il prend une première fois sa retraite en 1971 après quelques albums et films sans succès, mais revient en 1973 et connait à nouveau la gloire en interprétant la chanson New York, New York reprise de la bande originale du film éponyme de Martin Scorsese, la version originale étant interprétée par Liza Minnelli. Vivant à Las Vegas, où il se produit chaque soir dans les plus grands casinos, il réalise également de nombreuses tournées aux États-Unis et dans le reste du monde, jusqu'en 1995. Durant sa carrière cinématographique, il a également été dirigé par les plus grands réalisateurs de l'âge d'or hollywoodien, dont Otto Preminger, John Huston, Frank Capra, Vincente Minnelli et Joseph Mankiewicz.

Engagé en politique, il est un fervent soutien du Parti démocrate de 1944 à 1970, avant de soutenir le camp républicain et notamment son ami Ronald Reagan. Marié à quatre reprises, notamment avec les actrices Ava Gardner et Mia Farrow, il eut trois enfants, dont la chanteuse Nancy Sinatra. Dans les années 1990, une enquête a montré que Sinatra avait eu des liens avec des pontes de la mafia italo-américaine tels que Carlo Gambino, Sam Giancana ou Lucky Luciano. Il est l'un des chanteurs les plus influents du XXe siècle et sa popularité est comparable à celle d'Elvis Presley, des Beatles[2] et de Michael Jackson. Le critique musical américain Robert Christgau le qualifie même de « plus grand chanteur du XXe siècle »[3].

Biographie

Enfance

Né à Hoboken (ville marquée par ses enclaves ethniques — irlandais, juifs, italiens — source de frictions[4]) dans le New Jersey, Frank Sinatra est l'enfant unique d'immigrés italiens représentant une famille typique de la petite bourgeoisie américaine[5]. Sa mère Natalie Della Garavanti, institutrice originaire de Ligurie, devient sage-femme auprès des mères immigrantes, pratiquant à l'occasion des avortements clandestins, et se mêle de politique locale, devenant déléguée démocrate dans l'équipe du maire de Jersey City Frank Hague[6]. Son père Anthony Martin Sinatra (en) (né Saverio Antonino Martino Sinatra), est d'origine sicilienne, de la commune de Lercara Friddi, ville natale de Lucky Luciano. Illettré, il combat sous le nom irlandais de Marty O'Brien car à l'époque les immigrés italiens sont mal considérés, puis ouvre un bar, le « Marty O'Brien's Bar », durant la Prohibition. Sa mère lui offre une radio où il écoute son chanteur favori, le crooner Bing Crosby, qui est à l'origine de sa vocation. Frank commence ainsi à se produire dans le bar familial[7].

Quittant l'école à quinze ans, non diplômé, il fait des petits boulots (livreur, riveteur) mais veut surtout chanter malgré une ouïe déficiente, ayant eu le tympan perforé lors de sa naissance. Il se produit dans des petits clubs, court les radio-crochets. Le 8 septembre 1935, il débute en amateur au sein d'une formation locale, le groupe des Hoboken Four[8]. D'août 1937 à juin 1939, il se produit à la Rustic Cabin (saloon-restaurant d'Englewood, dans le New Jersey). Le spectacle est diffusé sur les ondes de la radio new-yorkaise WNEW#. En juin 1939, il est engagé par le trompettiste Harry James avec lequel il se produit à Baltimore et enregistre une dizaine de titres[9].

Carrière

Sa carrière musicale décolle le 26 janvier 1940 lorsqu'il débute dans l'orchestre de Tommy Dorsey avec lequel il reste plus de deux ans et enregistre une centaine de titres dont les plus célèbres sont : Imagination, I'll Be Seeing You, I'll Never Smile Again, Without a Song, There Are Such Things, Polka Dots and Moonbeams, Stardust… Il fait deux apparitions filmées aux côtés de Tommy Dorsey et son Orchestre dans les films Las Vegas Nights (1941) et Ship Ahoy (1942). Réformé « 4-F » par le Service de recrutement de l'armée (le « Selective Service System (en) ») en raison de son tympan perforé, il souffre d'être considéré comme un planqué lorsque les États-Unis entrent en guerre[10]. Le 19 septembre 1942, il quitte la formation de Tommy Dorsey et entame une carrière en solo. En janvier 1943, il chante pour la première fois au Paramount Theatre à New York et c'est le triomphe. En février 1943, Sinatra apparait pour la première fois au cinéma dans le film Reveille With Beverly où, dans son propre rôle, il interprète la chanson Night and Day de Cole Porter. En juin de la même année, il est engagé par les disques Columbia avec lesquels il réalisera près de 300 enregistrements entre 1943 et 1952. En août, il tourne son premier film en vedette pour RKO, Amour et Swing (Higher and Higher), aux côtés d'un jeune prodige, Mel Tormé, et de l'actrice française Michèle Morgan. Puis, l'année suivante il tourne Step Lively avec Gloria DeHaven.

En juin 1944, Sinatra signe un contrat de cinq ans avec la MGM et tourne avec Gene Kelly dans Anchors Aweigh. La scène où les deux marins américains dansent sur des lits restera un morceau d'anthologie. De 1943 à 1948, il multiplie les apparitions à la radio dans des shows hebdomadaires tels que Your Hit Parade, Songs By Sinatra, Light Up Time. En 1945, il joue le personnage principal d'un court métrage de 10 minutes contre l'antisémitisme et sur la tolérance religieuse (inspiré notamment des événements de la Seconde Guerre mondiale[11]) ; ce film, The House I Live In (en), lui permet d'obtenir un Oscar en 1946.

En août 1948, Sinatra tourne dans un deuxième film avec Gene Kelly, Take Me Out to the Ball Game (Match d'amour), puis un troisième, On the Town (Un jour à New York), l'année suivante. Le 27 mars 1951, il enregistre I'm a Fool to Want You, une chanson coécrite avec et dédiée à Ava Gardner, avec laquelle il était, à l'époque, marié. En avril 1953 a lieu le premier enregistrement pour le label Capitol. La collaboration s'étendra jusqu'en 1962 et produira plusieurs centaines de chansons regroupées dans une série d'albums représentative de l'âge d'or de sa carrière de chanteur. Le 25 mars 1954, Sinatra reçoit son deuxième Oscar pour sa prestation dans le film From Here to Eternity (Tant qu'il y aura des hommes). Fin 1955, il tourne The Man With The Golden Arm (L'Homme au bras d'or) avec Kim Novak, film pour lequel il est nommé aux Oscars de 1956.

En janvier 1956, Sinatra enregistre une de ses chansons-culte, I've Got You Under My Skin, sur des arrangements signés Nelson Riddle. En septembre 1957, il tourne dans Pal Joey (La Blonde ou la Rousse), avec Rita Hayworth et Kim Novak, film qui restera marqué par la chanson The Lady Is a Tramp. En décembre 1958, c'est Some Came Running (Comme un torrent) de Vincente Minnelli, avec Dean Martin et Shirley MacLaine. En mai 1959 sort A Hole in the Head (Un trou dans la tête) de Frank Capra. La même année, Sinatra tourne, en juillet, Never So Few (La Proie des vautours), avec Gina Lollobrigida et Steve McQueen, puis, en août Can-Can avec Shirley MacLaine et Maurice Chevalier. En mars 1960, Sinatra accueille Elvis Presley, à son retour du service militaire, lors d'un show TV où ils chantent ensemble. En juillet de la même année, il s'investit dans la campagne électorale de John Kennedy et organise le gala d'inauguration de la présidence.

En avril 1961, il enregistre le premier d'une longue série de disques pour son propre label, « Reprise »[12]. Le 11 avril 1966, il grave Strangers In The Night, qui obtient plusieurs Grammy Awards. Il enregistre le 30 décembre 1968 à Los Angeles, quelques heures avant d'aller fêter la Saint Sylvestre 1969, au Casino The Sands (en) de Las Vegas, My Way — chanson française s'intitulant Comme d'habitude coécrite par Claude François, Gilles Thibaut et Jacques Revaux en 1967 — et qui deviendra, par cette adaptation, un succès planétaire. Le 13 juin 1971, Sinatra fait ses « adieux » lors de deux concerts donnés à Los Angeles. Mais il ne tarde pas à revenir sur scène et dans les studios d'enregistrement à partir de la mi-1973. À la mi-avril 1984, il enregistre l'album L.A. Is My Lady dont le fleuron est la chanson Mack the Knife. De juillet à octobre 1993, il enregistre, pour les albums Capitol, ses « Duets » auxquels participent quelques grands artistes internationaux : Liza Minnelli, Barbra Streisand, Aretha Franklin, Charles Aznavour, Julio Iglesias, Willie Nelson, Bono de U2, etc. Les 19 et 20 décembre 1994, Sinatra donne ses derniers concerts au Fukuoka Dome de Tokyo. Le 25 février 1995, il fait une dernière apparition sur scène lors d'un gala de charité pour le Barbara Sinatra Children Center et, en décembre, tout le monde américain du spectacle lui rend hommage au Shrine Auditorium de Los Angeles. Montrant des signes de démence dans les dernières années de sa vie, il est victime d'une première crise cardiaque en février 1997 et ne fait plus d'apparition publique depuis. Il meurt d'une crise cardiaque le 14 mai 1998 (à 82 ans) au Centre médical Cedars-Sinai. Il est inhumé dans la section B-8 du Desert Memorial Park (en) près de Palm Springs (Californie), ville dans laquelle le chanteur possédait une grande villa où il donnait les fêtes les plus endiablées autour de sa piscine en forme de piano[13].

Le chanteur

Sa carrière de chanteur (et, occasionnellement, de chef d'orchestre) couvre soixante années de l'histoire de la musique populaire américaine, de la chanson Shine au sein du groupe The Hoboken Four le 8 septembre 1935 (premier enregistrement radiophonique connu) à son ultime interprétation sur scène de The Best Is Yet to Come le 25 février 1995 (si on ne tient pas compte de l'ultime note de la chanson Theme from New York, New York qu'il tint le 14 décembre 1995 à la fin de l'émission Sinatra : 80 Years My Way).

Bien au-delà du registre classique du crooner, Sinatra aborda tous les styles de musique populaire, du jazz (au sein d'un big band à ses débuts ou en formations plus réduites ultérieurement) à la variété, du blues au swing et à la bossa nova, s'autorisant même des incursions anecdotiques dans le rock, le twist, ou le disco.

À partir des années 1960, sous l'influence de l'alcool (Sinatra était un inconditionnel du whiskey Jack Daniel's), sa voix baissa vers un ton beaucoup plus grave, et perdit de la tonicité[14].

Ses partenaires musicaux

Sur scène, sur disque, au cinéma ou à la télévision, il eut à maintes reprises l'occasion de confronter son talent à ceux de son temps, tous styles confondus :

Hommages
de Bruce Springsteen

Lors de l'émission Sinatra : 80 Years My Way, diffusée le 14 décembre 1995, Bruce Springsteen lui rendit hommage en ces termes : « La première fois que j'ai entendu la voix de Frank, c'était sur un juke-box, dans la pénombre d'un bar, un dimanche après-midi, pendant que ma mère et moi, nous cherchions mon père. Je me souviens qu'elle m'a dit : "Écoute ça, c'est Frank Sinatra. Il vient du New Jersey." C'était une voix qui respirait le mauvais genre, la vie, la beauté, une voix chargée d'excitation, d'un méchant sens de la liberté, de sexe et d'une triste expérience de la marche du monde. On aurait dit que chaque chanson avait en post-scriptum : "Si t'aimes pas ça, prends celui-là dans la gueule !" Mais c'était le blues profond de la voix de Frank qui me touchait le plus. Sa musique devenait peut-être synonyme de nœud papillon, grande vie, grands crus, jolies femmes et raffinement, sa voix blues représentait toujours la chance qui vous fuit, ces hommes, au fond de la nuit, leur dernier billet de dix dollars en poche, qui cherchent un moyen de s'en sortir. Au nom de tout le New Jersey, Frank, laisse-moi te dire : "Salut, frangin, tu as craché l'âme de tes frères"[15]. »

de Céline Dion

À partir de mai 2006, à l'occasion de la 500e de son spectacle A New Day… au Caesar's Palace de Las Vegas (un casino dans lequel Frank Sinatra s'était maintes fois produit), Céline Dion lui rendit hommage en interprétant sur scène un duo virtuel avec lui sur All the Way, illustré d'images du chanteur sur écran géant. Cette chanson, qui avait été écrite par Sammy Cahn et Jimmy Van Heusen pour le film Le Pantin brisé (The Joker Is Wild) de Charles Vidor, fut enregistrée par Sinatra le 13 août 1957. Elle remporta l'Oscar et resta classée quinze semaines au Billboard où elle atteignit la 15e place la même année.

de U2

Lors de la tournée 360° Tour, U2 a rendu hommage à Frank Sinatra lors de l'anniversaire de sa mort, le 14 mai 2012 à l'Azteca Stadium de Mexico, durant la chanson Until the End of the World : « Where is Frank ? Thirteen years ago, we said good bye, to Frank Sinatra. Strangers in my flight… »

L'acteur

Sinatra obtient l'Oscar du meilleur second rôle dans From Here to Eternity (Tant qu'il y aura des hommes) en 1953. Selon certaines sources, son rôle aurait été obtenu grâce à une pression de la mafia sur le patron de la Columbia Pictures, Harry Cohn. Cette hypothèse est évoquée dans le film Le Parrain, à travers le personnage fictif du chanteur Johnny Fontane. Il est vraisemblable que l'influence sur ce producteur de la part d'Ava Gardner, qui était mariée avec Sinatra à l'époque, pour qu'il joue dans ce film le rôle de Maggio fut aussi déterminante.

Sélection de ses films les plus célèbres
  • Tant qu'il y aura des hommes (From Here to Eternity) de Fred Zinnemann, 1953
  • Je dois tuer (Suddenly) de Lewis Allen, 1954
  • Blanches colombes et vilains messieurs (Guys and Dolls) de Joseph Mankiewicz, 1955 : Nathan Detroit
  • L'Homme au bras d'or (The Man With The Golden Arm) d'Otto Preminger, 1955
  • Haute Société (High Society) de Charles Walters, 1956
  • Le Tour du monde en quatre-vingts jours (Around the World in 80 Days), 1956 : un pianiste
  • La Blonde ou la Rousse (Pal Joey) de George Sidney, 1957
  • Le Pantin brisé (The Joker Is Wild) de Charles Vidor, 1957 : Joe E. Lewis
  • Orgueil et Passion (The Pride and the Passion) de Stanley Kramer, 1957
  • Comme un torrent (Some Came Running) de Vincente Minnelli, 1958
  • Un trou dans la tête (A Hole in the Head) de Frank Capra, 1959
  • La Proie des vautours (Never So Few) de John Sturges, 1959
  • Can-Can (Can-Can) de Walter Lang, 1960 : François Durnais
  • L'Inconnu de Las Vegas (Ocean's Eleven) de Lewis Milestone, 1960
  • Le Diable à 4 heures (The Devil at Four O'Clock) de Mervyn LeRoy, 1961
  • Un crime dans la tête (The Mandchurian Candidate) de John Frankenheimer, 1962
  • Les Trois Sergents (Sergeants 3) de John Sturges : sergent Mike Merry, 1962
  • Le Dernier de la liste (The List of Adrian Messenger) de John Huston, 1963
  • T'es plus dans la course, papa ! (Come Blow Your Horn) de Bud Yorkin, 1963 : Alan Baker
  • L'Express du colonel Von Ryan (Von Ryan's Express) de Mark Robson, 1965
  • L'Ombre d'un géant (Cast a Giant Shadow) de Melville Shavelson, 1966 : Vince
  • Le Hold-up du siècle (Assault on a Queen) de Jack Donohue, 1966
  • Tony Rome est dangereux (Tony Rome) de Gordon Douglas, 1967
  • La Femme en ciment (Lady in Cement) de Gordon Douglas, 1968
  • Le Détective (The Detective) de Gordon Douglas, 1968
  • Un Beau salaud (Dirty Dingus Magee) de Burt Kennedy, 1970
  • De plein fouet (The First Deadly Sin) de Brian G. Hutton, 1980

Le réalisateur

Sinatra a réalisé un unique long métrage, en 1965, L'Île des braves (en) (None But the Brave).

Vie sentimentale, familiale et privée

Frank Sinatra fut le mari de Nancy Barbato (cousine des mafieux John Barbato (en) et Willie Moretti) de 1939 à 1951, puis d'Ava Gardner de 1951 à 1957 (pour qui il chanta I Am A Fool To Want You). Il fut ensuite marié à Mia Farrow de 1966 à 1968 (il serait le père de Ronan Farrow), puis avec Barbara Marx de 1976 à sa mort.

Avec Nancy Barbato, Sinatra eut trois enfants, dont Nancy qui devint chanteuse à son tour et enregistra plusieurs duos avec son père, dont le succès international Something Stupid. Son fils, Frank Sinatra Jr, a poursuivi également depuis le début des années 1960 une carrière de chanteur ainsi que de chef d'orchestre ; il dirigea notamment sur scène l'orchestre de son père à partir du 29 avril 1988 et jusqu'à son ultime concert. Il décède le 16 mars 2016 à l'âge de 72 ans. Le jour de sa mort, il était censé se produire sur scène pour chanter les plus grands succès de son père[16].

Grâce à son statut de leader du fameux Rat Pack, Sinatra a noué de nombreuses relations avec de puissantes personnalités américaines de son temps, des familles Kennedy ou Grimaldi (ami proche de Grace Kelly, il était le parrain de Stéphanie de Monaco), jusqu'aux boss de la mafia tels Willie Moretti, Lucky Luciano ou Sam Giancana, dont il fut un ami proche[17]. Des liaisons que Jerry Lewis, ami de longue date, confirme en racontant une anecdote à ce sujet[18] : Frank Sinatra aurait transporté de l'argent mafieux des États-Unis vers La Havane, au moment de la célèbre conférence cubaine de la Cosa Nostra, non sans avoir déjoué, de justesse, la vigilance des douaniers. Toutefois, si les documents du FBI (1 275 pages d'archives déclassifiées en 1998 et concernant la période de Sinatra 1943-1985) accréditent cette thèse[19], celle-ci n'a encore jamais été prouvée par le département de la Justice des États-Unis. Bien entendu, il n'a jamais été mis en accusation ou, a fortiori, condamné. La raison en est, probablement, que ses relations avec certains membres de la pègre étaient de nature amicale et non « professionnelle ». Divers témoignages racontent que Sinatra s'agenouillait devant des grands de la Mafia, prononçant la formule rituelle du respect sicilien « Baccio i mani » (« je vous baise les mains »)[17]. Ce chapitre de la vie privée du chanteur a été transposé au cinéma à travers le personnage de Johnny Fontane dans Le Parrain de Francis Ford Coppola.

Frank Sinatra était aussi un grand amateur de boxe et de football et il fut le supporter de l'équipe italienne du Genoa[20].

Il possédait une maison moderniste à Palm Springs et s'était fait construire pour 1,9 million de dollars une demeure surplombant la vallée de Coachella, la villa Maggio[21].

Discographie

Ses plus grands succès

Dans l'ordre de leur classement aux cinquante meilleures places du Billboard américain et chronologiquement, ses chansons les plus populaires (en singles) furent :

Discographie (1939-1995)

Sauf mention contraire, ne sont listés ici que les enregistrements originaux (33 tours - 25 cm ou 30 cm ou 78 tours pour l'année 1939 et les V-Discs) sortis pendant la période d'enregistrement en studio de Frank Sinatra, de mars 1939 à avril 1994. Pour la période 1940-1953, les dates indiquées pour les albums correspondent à des compilations de 78 tours commercialisées bien après les enregistrements initiaux.

Les compilations ou pressages hors États-Unis comprenant des singles non édités en album, les divers coffrets CD rassemblant l'intégrale d'un label ou les enregistrements en public sortis en CD après le décès de Frank Sinatra, de même que les nombreux enregistrements pirates ne sont pas mentionnés ici.

Les sources d'informations proviennent notamment des ouvrages cités en bibliographie et de collections discographiques privées.

Filmographie

Courts et moyens métrages

Longs métrages et téléfilms

Shows télévisés

Sauf mention contraire, ne sont listées ici que les émissions dont Frank Sinatra fut l'animateur régulier ou la vedette exceptionnelle. Tout au long de sa carrière, il fut aussi fréquemment invité dans des émissions animées par d'autres vedettes. Seules les plus marquantes des émissions de cette catégorie sont mentionnées.

Les sources d'informations proviennent notamment des ouvrages cités en bibliographie et de collections audiovisuelles privées.

Dans la fiction

  • 2011 : Les Kennedy de Jon Cassar, joué par Chris Diamantopoulos
  • 2012 : Cloclo de Florent Emilio Siri, joué par Robert Knepper

Téléfilm "Sinatra" interprété par Philip Casnoff. (1992)

Doublage français

  • Roger Rudel dans :
    • Blanches colombes et vilains messieurs
    • Orgueil et Passion
    • Les Diables au soleil
    • L'Inconnu de Las Vegas
    • Astronautes malgré eux
    • Un crime dans la tête
    • Quatre du Texas
    • Les Inséparables
    • Les Sept Voleurs de Chicago
    • Chantage au meurtre
    • La Classe américaine (série télévisée)
  • Bernard Noël dans :
    • La Blonde ou la Rousse
    • Comme un torrent
    • La Proie des vautours
  • Michel André dans :
    • L'Homme au bras d'or
    • Le Tendre Piège
  • Michel Roux dans :
    • Deux têtes folles
    • L'Express du colonel Von Ryan
  • Dominique Paturel dans :
    • Tony Rome est dangereux
    • La Femme en ciment
  • et aussi
    • Serge Lhorca dans Une veine de...
    • Michel Gudin dans Tant qu'il y aura des hommes
    • Claude Rich dans Haute Société
    • Marc Cassot dans L'Ombre d'un géant
    • Marcel Bozzuffi dans Le Détective
    • Georges Aminel dans De plein fouet
    • Roland Ménard dans Cannonball 2

Notes et références

  1. (en) Fred Bronson, « This Week in Billboard History: Frank Sinatra's 'Mysterious' Record Label; Live Aid's Bootlegging Scourge », sur Billboard, 6 décembre 2011 (consulté le 22 janvier 2015)
  2. (en) Stephen Holden, « Frank Sinatra Dies at 82; Matchless Stylist of Pop », sur The New York Times, 16 mai 1998 (consulté le 22 janvier 2015)
  3. (en) Robert Christgau, « Frank Sinatra 1915-1998 », sur le site de l'auteur, 1998 (consulté le 22 janvier 2015)
  4. Symbole de sa misère, Frank Sinatra détestera sa ville de naissance bien que celle-ci lui a rendu hommage toute sa vie. Source : (en) Norm Goldstein, Frank Sinatra, ol' blue eyes, Holt, Rinehart, and Winston, 1982, p. 2.
  5. Georges Ayache, Frank Sinatra. La voix de l'Amérique, Perrin, 2014, p. 27
  6. (en) Donald Clarke, All or nothing at all : a life of Frank Sinatra, Macmillan, 1997, p. 4
  7. (en) John Howlett, Frank Sinatra, Simon & Schuster, 1980, p. 5
  8. Une trace figure sur un CD Collection Masters of Jazz[réf. insuffisante].
  9. (en) John Frayn Turner, Frank Sinatra, Taylor Trade Publications, 2004, p. 19
  10. (en) John Howlett, Frank Sinatra, Simon & Schuster, 1980, p. 32
  11. (en) The House I Live In (1945) : Plot Summary - IMDB.
  12. il existe une intégrale (hors concerts) en 20 CD
  13. (en) Richard Mahler, Ellen Clark, Palm Springs, Ulysses Press, 2005, p. 116
  14. (en) Frank N. Magill, The 20th Century O-Z: Dictionary of World Biography, Routledge, 2013, p. 324
  15. Cité dans Sinatra - L'artiste et l'homme (livre et CD), de John Lahr, Mille et une nuits, 1999
  16. Frank Sinatra Jr. est mort à l'âge de 72 ans - Le Figaro/AFP, 17 mars 2016
  17. Véronique Chalmet, Sinatra et la mafia, Payot, 2013 (ISBN 2-2289-0864-9), p. 204
  18. Citée dans Sinatra, d'Anthony Summers et Robbyn Swan, Denoël, 2006.
  19. (en) Tom Kuntz, Phil Kuntz, The Sinatra Files. The Secret FBI Dossier, Crown Publishing Group, 2010, 320 p.
  20. Giorgio Calabrese, célèbre parolier, l'apprit lorsque les deux hommes se rencontrèrent en 1978.
  21. À vendre : Le ranch 5 étoiles de Sinatra - Bénédicte Burguet, Vanity Fair, 29 août 2014
  22. The Finian's Rainbow recordings
  23. The Lost Rainbow
  24. The Lost Rainbow

Bibliographie

Ouvrages en français

  • Shawn Levy, Sinatra Confidential, éditions Rivages rouge, 2015
  • Véronique Chalmet, Sinatra et la Mafia, éditions Payot, 2013
  • Georges Ayache, Frank Sinatra. La voix de l'Amérique, éditions Perrin, 2014
  • Philippe Crocq et Jean Mareska, Entre chiennes et loups, Éditions Alphée, Jean-Paul Bertrand, 2008
  • Anthony Summers et Robbyn Swan, Sinatra, Denoël, 2006
  • Richard Havers, Sinatra, Pearson Education France, 2005
  • Charles Pignone, Les Trésors de Sinatra (livre, fac-similés et CD), Seuil, 2004
  • George Jacobs, Ma vie avec Frank Sinatra, Michel Lafon, 2003
  • Éric Neuhoff, Histoire de Frank, Fayard, Paris, 2003
  • John Lahr, Sinatra : L'artiste et l'homme (livre et CD), Mille et une nuits, 1999
  • Esme Hawes, Le Petit inédit de Frank Sinatra, Gremese Editore, 1998
  • Nancy Sinatra, Frank Sinatra - Une figure de légende, Palma, 1997
  • Lew Irvin, Sinatra - Une vie en chansons, Éditions Soline, 1996
  • Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier, 50 ans de cinéma américain, Omnibus, 1995
  • Nancy Sinatra, Frank Sinatra - Mon père, Michel Lafon, 1989
  • Kitty Kelley, Frank Sinatra, Presses de la Cité, 1986
  • Jean Tulard, Dictionnaire du cinéma, Robert Laffont - Bouquins, 1984
  • Christian Dureau et Christophe L., Frank Sinatra - Album photos, éditions Pac, 1984
  • Jonathan Byrd, Les plus belles histoires d'amour de Hollywood : Frank Sinatra, Balland, 1981
  • Anthony Scaduto, Frank Sinatra Presses de la Cité, 1977
  • Jack Harvey, Monsieur Sinatra, Albin Michel, 1976

Ouvrages en anglais

  • (en) Terry O'Neill, Sinatra : Frank and Friendly - A Unique Photographic Memoir of a Legend, Evans Mitchell Books, 2007 (ISBN 978-1-9012-6832-4)
  • (en) Jeanne Fuchs et Ruth Prigozy, Frank Sinatra: The Man, the Music, the Legend, University of Rochester Press, 2007 (ISBN 978-1-5804-6251-8)
  • (en) Vincent Falcone et Bob Popyk, Frankly - Just Between Us: My Life Conducting Frank Sinatra's Music, Hal Leonard, 2005 (ISBN 978-0-6340-9498-9)
  • (en) Chris Ingham, The Rough Guide to Frank Sinatra : The Songs. The Films. The Style, Rough Guides Ltd, 2005 (ISBN 978-1-8435-3414-3)
  • (en) Tom Rednour, Songs by Sinatra: A Unique Frank Sinatra Songography, Worldcrafters, 1998
  • (en) Robert Sullivan et les rédacteurs de Life, Remembering Sinatra: A Life in Pictures, Time Life Education, 1998 (ISBN 978-1-8830-1347-9)
  • (en) Shawn Levy, Rat Pack Confidential, Broadway Books, 1998 (ISBN 978-0-3854-9576-9)
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Ouvrages en italien

  • (it) Gildo De Stefano, Frank Sinatra, Venezia, Marsilio, 1991 (ISBN 8-831-75510-2)
  • (it) Gildo De Stefano, The voice : vita e italianità di Frank Sinatra, Roma, Coniglio, 2011 (ISBN 978-8-860-63259-3)

Annexes

Articles connexes

  • Liste des chansons enregistrées par Frank Sinatra
  • Dean Martin

Liens externes

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