Charles Gounod

Charles Gounod

Date de naissance 18.6.1818 à Paris, France

Date de décès 18.10.1893 à Saint-Cloud, Île-de-France, France

Charles Gounod

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Charles Gounod, né le 17 juin 1818 à Paris (ancien 11e arrondissement) et mort le 18 octobre 1893 à Saint-Cloud (Seine-et-Oise)[1], est un compositeur français.

Biographie

Charles-François Gounod est né le 17 juin 1818 place Saint-André-des-Arts à Paris[2]. Il est le second fils du peintre François-Louis Gounod[3], et de Victoire Lemachois qui s'étaient mariés à Rouen le 24 novembre 1806. Son père meurt dès 1823. Pour survivre, sa mère donne des cours de piano. Son fils Charles sera l'un de ses premiers élèves.

Après avoir fait ses classes au lycée Saint-Louis, il étudie l'harmonie avec Antoine Reicha puis, au Conservatoire de Paris, avec Jacques Fromental Halévy et la composition avec Jean-François Lesueur. En 1839, il remporte le Grand Prix de Rome pour sa cantate Fernand. Il profite de son séjour à la villa Médicis pour étudier notamment la musique religieuse, surtout celle de Palestrina. De cette époque (1841) date son premier portrait peint connu, par son condisciple Charles Octave Blanchard[4]. En 1842, il découvre Die Zauberflöte (La Flûte enchantée) de Mozart, à Vienne, où est exécutée sa deuxième messe avec orchestre.

En 1843, de retour à Paris, il accepte le poste d'organiste et de maître de chapelle de l'église des Missions étrangères de Paris. En 1847, l'archevêque de Paris l'autorise à porter l'habit ecclésiastique. Il s'inscrit au cours de théologie de Saint-Sulpice et va écouter les sermons de Lacordaire à Notre-Dame. En 1848, après les journées révolutionnaires, il renonce à sa vocation sacerdotale et quitte son poste des Missions étrangères.

En 1849, grâce à l'appui de Pauline Viardot, il obtient le livret de Sapho[5], opéra en trois actes sur un livret d'Émile Augier, qui est créé à l'Opéra le 16 avril 1851, sans grand succès. Il compose ensuite une musique de scène pour Ulysse de François Ponsard. En 1852, il épouse Anna Zimmerman, fille de Pierre-Joseph-Guillaume Zimmerman.

Il présida les Orphéons de la Ville de Paris, de 1852 à 1860. Il a alors écrit de nombreux chœurs, comme le Vin des Gaulois. En tant que compositeur de la musique sacrée, il assista en 1860 au Congrès pour la restauration du plain-chant et de la musique de l'Église.

Il compose Le Médecin malgré lui, opéra-comique en 3 actes d'après Molière, sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré, avec qui il collaborera souvent. L'œuvre est créée au Théâtre-Lyrique le 15 janvier 1858, jour anniversaire de la naissance de Molière. En 1859, son opéra Faust est joué au Théâtre-Lyrique, remportant un succès considérable, avec 70 représentations la première année. En 1860, il écrit deux opéras-comiques Philémon et Baucis et La Colombe. Il crée en 1862 La Reine de Saba (livret de Jules Barbier et Michel Carré), opéra qui s'arrêta au bout de quinze représentations.

Le critique musical de la Revue des deux mondes, un certain Paul Scudo, écrit sur La Reine de Saba un compte rendu au vitriol resté célèbre : « Nous savons que l’esprit ingénieux mais faible de M. Gounod a le malheur d’admirer certaines parties altérées des derniers quatuors de Beethoven. C’est la source troublée d’où sont sortis les mauvais musiciens de l’Allemagne moderne, les Listz, les Wagner, les Schumann, sans omettre Mendelssohn». Il ajoute que si le compositeur devait s’obstiner dans cette voie, il « serait irrévocablement perdu [6]. » En revanche, en 1867 pendant l'exposition universelle, Roméo et Juliette connaîtra un succès très vif.

En 1870, fuyant l'invasion allemande, Gounod s'installe en Angleterre, où il fait la connaissance de la chanteuse Georgina Weldon (en) avec qui il aura une liaison pendant quatre ans. En 1872 est donné Les Deux Reines de France, drame de Legouvé qui est mal accueilli. Puis est créé au Théâtre de la Gaîté, Jeanne d'Arc, drame historique de Jules Barbier, qui ravive le patriotisme français. En 1874, Gounod quitte la Grande-Bretagne. En 1876 est exécutée en l'église Saint-Eustache la Messe du Sacré Cœur de Jésus.

Dans la dernière partie de sa vie, Gounod compose beaucoup de musique religieuse, notamment un grand nombre de messes et deux oratorios La Rédemption (1882) et Mors et Vita (1885).

Il meurt le 18 octobre 1893 à Saint-Cloud alors même qu'il exécutait au piano son dernier Requiem (en ut majeur)[7]. Ses obsèques ont lieu dix jours plus tard en l'église de la Madeleine, avec le concours de Camille Saint-Saëns à l'orgue et de Gabriel Fauré à la tête de la maîtrise. Il est inhumé à Paris, au cimetière d'Auteuil.

L'auteur-compositeur-interprète Pauline de Lassus, connue sous le nom de scène Mina Tindle, est l'une de ses descendantes[8],[9].

Dans l'émission La Revue de presse du lundi 6 juin 2016, le journaliste Jérôme de Verdière fait remarquer à l'invitée Roselyne Bachelot, qui présente une compilation de musiques d'opéras français, qu'il est un descendant du compositeur Charles Gounod.

Œuvres

Œuvres principales

Gounod est surtout réputé pour ses opéras, principalement :

  • Faust, d'après la pièce de Goethe. Marguerite est séduite par Faust après qu'il a vendu son âme au diable. On y entend l’air de Méphisto Le Veau d'or, l'air de Marguerite dit des bijouxAh ! je ris —, immortalisé à sa façon par La Castafiore de Hergé, le chœur des soldats Gloire immortelle de nos aieux, la musique de ballet de la Nuit de Walpurgis et le chœur des anges Sauvée, Christ est ressuscité.
  • Roméo et Juliette, d'après la pièce de Shakespeare. Les airs les plus connus sont la valse de Juliette, Je veux vivre, et l'air du ténor, Ah ! lève-toi, soleil !.
  • Mireille d'après le poème en occitan Mireio de Frédéric Mistral.

Il est également l’auteur des œuvres suivantes :

  • deux symphonies (1855) : Symphonie nº 1 en ré majeur et Symphonie nº 2 en mi bémol majeur, et une Petite symphonie pour neuf instruments à vent (1885) ;
  • cinq quatuors à cordes ;
  • Ave Maria, dérivé du premier prélude du Clavier bien tempéré de Bach (non destiné à être interprété dans une église) ; Noël, sur un poème de Jules Barbier ; Marche funèbre d'une marionnette pour piano (1872) ; Marche pontificale (1869) pour orchestre et cuivres, devenue l’hymne national officiel du Vatican en 1949[10].
  • de nombreuses mélodies sur des poèmes d'Alfred de Musset, d'Alphonse de Lamartine, Jean-Antoine de Baïf ou Jean Racine, tels que : Venise, Le Soir, Ô ma belle rebelle, D’un cœur qui t’aime, ou L’Absent dont il a écrit lui-même les paroles.
  • un Requiem en do majeur, pour chœur et orchestre (œuvre posthume)

Liste des œuvres

Période Titre Représentation Type Détails
OPÉRAS ET MUSIQUES DE SCÈNE
1851 Sapho
Opéra
Opéra en 3 actes
une nouvelle version, en 5 actes fut créée à l'Opéra Garnier en 1884
1852 Ulysse Théâtre-Français
musique de scène
Tragédie en cinq actes, avec chœurs, de Ponsard
1854 La Nonne sanglante
Opéra Le Peletier
Opéra en cinq actes
1858 Le Médecin malgré lui
Théâtre lyrique
Opéra comique en 3 actes
1859 Faust
Théâtre lyrique
Opéra en 5 actes
Il eut près de 200 représentations puis, augmenté d'un ballet, repris en 1869 à l'Opéra Le Peletier (Paris), puis à l'Opéra Garnier où il atteignit sa 500e représentation en 1887
1860 La Colombe
Baden-Baden
opéra comique en 2 actes
Repris à l'Opéra-comique en 1866
1861 Philémon et Baucis
Théâtre lyrique
opéra comique en 2 actes un 3e acte (intermédiaire) fut ajouté à la création
1862 La Reine de Saba
Opéra Le Peletier
Opéra en quatre actes
1864 Mireille
Théâtre-lyrique
Opéra en 5 actes D'après le poème provençal de Frédéric Mistral
1867 Roméo et Juliette
Théâtre-lyrique
Opéra en cinq actes
Après une centaine de représentations, il fut vite monté dans les capitales belge et autrichienne et demeure à l'affiche des grandes scènes lyrique mondiales.
1872 Les Deux Reines de France
Salle Ventadour
musique de scène Drame en quatre actes d'Ernest Legouvé
1873 Jeanne d'Arc
à la Gaîté
musique de scène
pièce de Jules Barbier
1877 Cinq-Mars
Opéra-Comique
Opéra en 4 actes
1878 Polyeucte
Opéra Garnier
Opéra en 5 actes
puis réduit à 4 actes
1881 Le Tribut de Zamora
Opéra Garnier
Opéra en cinq actes
1893 Les Drames sacrés
Théâtre du Vaudeville
musique de scène
Scènes d'Armand Silvestre et Eugène Morand
MUSIQUES RELIGIEUSES, INSTRUMENTALES, SYMPHONIQUES ET VOCALES
1842 Requiem en Ré mineur
1853 Messe à 3 voix en Ut mineur "Aux Orphéonistes"
1854 Tobie (oratorio)
1855 Messe solennelle en l'honneur de sainte Cécile et deux symphonies

Les Sept Paroles de N.S. Jésus-Christ sur la Croix (pour chœur à 4 voix mixtes)

1862 Messe à 4 voix d'hommes en Sol majeur "pour les Sociétés chorales"
1873 Messe "Angeli Custodes"
1873 Messe brève pour les morts
1875 Requiem en Fa majeur
1876 Cantate pour la fête du T-C Frère Libanos[11]
1876 Messe solennelle du Sacré Cœur
1876 Messe à la congrégation des Dames auxiliatrices, en Ut majeur (messe n° 4). Pour 2 voix égales, orgue ou harmonium [révisée vers 1890, par Gounod ?, comme Messe brève n° 7, dite « aux chapelles », pour chœur mixte à 4 voix avec parties pour voix solistes]
1882 La Rédemption (Oratorio pour soli, chœur et orchestre, exécuté pour la première fois au festival de Birmingham en 1882)
1883 Messe solennelle de Pâques
1885 Petite Symphonie, pour 9 instruments à vent
1885 Mors et Vita (Oratorio pour soli, chœur et orchestre, exécuté pour la première fois au festival de Birmingham en 1885)
1887 Messe à la mémoire de Jeanne d'Arc
1888 Messe chorale sur l'intonation de la liturgie catholique
1888 Messe de saint Jean
1891 Messe des morts [Requiem] en Ut majeur
1895 Messe dite "de Clovis"
Morceaux de musique patriotique
La Statue de la Liberté , cantate créée à l'Opéra de Paris au profit de la souscription pour l'érection de l'œuvre de M. Bartholdi)
Nombreuses mélodies pour chant et piano, sur des paroles françaises, italiennes ou anglaises qui furent éditées à Paris et à Londres[12]. Citons : Sérénade de Victor Hugo, Le soir d'Alphonse de Lamartine, Venise d'Alfred de Musset.
OUVRAGES LITTÉRAIRES
1890 Le Don Juan de Mozart
1896 Mémoires d'un artiste
1875 Autobiographie de C. Gounod sur la routine en matière d'art (Londres) : ouvrage d'études esthétiques sur la musique, la critique, le public et la propriété des auteurs.

Hommage

Une ville d'Algérie, créée en 1899 dans le département de Constantine au sud de Guelma a porté son nom : Gounod. Elle est aujourd'hui appelée Aïn Larbi.

Des collèges de Saint-Cloud et Canteleu portent son nom.

Toutes les grandes villes de France (Paris, Bordeaux, Toulouse, Nantes, Grenoble, Montpellier...) ont une rue à son nom.

Portraits

  • dessiné par Ingres, Rome, 1841, The Art Institute, Department of Prints and Drawings, Chicago
  • peint par Charles Octave Blanchard, Rome, 1841, Musée de la vie romantique, Hôtel Scheffer-Renan, Paris
  • peint par Ary Scheffer, Paris, vers 1858 (?), Château de Versailles
  • peint par Eugen Felix, 1872

Bibliographie

  • Gérard Condé, Charles Gounod, biographie et catalogue complet, Fayard, 2009.
  • Joël-Marie Fauquet (direction) (préf. Joël-Marie Fauquet), Dictionnaire de la Musique en France au XIXe siècle, Paris, Fayard, 2003, 1405 p. (ISBN 2-213-59316-7), p. 523.
  • Yves Bruley, Charles Gounod, Bleu nuit éditeur, coll. « Horizons », 2015, 176 p. (ISBN 978-2-35884-044-6).

Notes

  1. Actuellement Hauts-de-Seine.
  2. Extrait du registre d'état civil du 11e arrondissement de Paris (1818) : « L'an mil huit cent dix-huit, le dix-huitième jour du mois de juin, trois heures de relevée. Par devant nous, Antoine-Marie Fieffé, adjoint à M. le maire du onzième arrondissement, faisant fonctions d'officier de l'état-civil, est comparu François-Louis Gounod, peintre âgé de soixante ans, demeurant à Paris, place Saint-André-des-Arts, n° 11, quartier de l'École de Médecine, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin, né d'hier quatre heures du matin, susdite demeure, de lui déclarant et de Victoire Lemachois, son épouse, mariés à Rouen (Seine-Inférieure) il y a douze [ans] environ, auquel enfant il a déclaré vouloir donner les prénoms de Charles-François. Lesdites déclaration et présentation faites en présence de Nicolas Fleury, coëffeur, âgé de cinquante ans, demeurant même maison, premier témoin, et de Michel Waizenegger, tailleur, âgé de quarante-six ans, demeurant susdite demeure, second témoin. Et ont les père et témoins signé avec nous le présent acte de naissance après lecture. Signé : Gounod, Fleury, Waizenegger, Fieffé. » Le registre a disparu lors des incendies de la Commune de Paris de 1871 mais il est cité dans Gounod (1818-1893), sa vie et ses œuvres, d'après des documents inédits, p. 43.
  3. D'après G. Lenotre, Les Tuileries, page 69, François-Louis Gounod était le fils d'un fourbisseur du roi, logé aux Tuileries.
  4. Collections du Musée de la vie romantique)
  5. « Sapho : opéra en 3 actes : [Partition chant et piano] », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le 3 mars 2018)
  6. Paul Scudo, « Revue musicale - La Reine de Saba », Revue des deux mondes,‎ 15 mars 1862, p. 506 et suiv. (lire en ligne)
  7. « Charles GOUNOD : Masses, requiem », sur www.charles-gounod.com, 4 novembre 17 (consulté le 4 novembre 2017)
  8. Jean-Yves Dana, « Mina Tindle, des reflets dans une voix d’or », La Croix, 6 juin 2012
  9. Frédérique Charlot, « Mina Tindle : To carry many talents », Standardsandmore.fr, 12 mars 2012
  10. hymne du Vatican
  11. Directeur du Pensionnat de Passy de 1855 à 1883.
  12. Liste des chants avec les paroles

Voir aussi

Articles connexes

Inno e Marcia Pontificale

Liens externes

Partitions

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