Richard William "Rick" Wright

Richard William "Rick" Wright

Date de naissance 28.7.1943 à London, England, Grande-Bretagne

Date de décès 15.9.2008

Richard Wright (musicien)

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Richard Wright ou Rick Wright est un musicien et auteur-compositeur-interprète britannique né le 28 juillet 1943 à Londres et mort le 15 septembre 2008 à Londres. Claviériste, il est l'un des membres fondateurs du groupe de rock progressif Pink Floyd, jouant un rôle discret mais indispensable dans l'élaboration du son particulier du groupe, chantant souvent en harmonie avec David Gilmour. Il a participé à l'enregistrement de tous les albums de Pink Floyd sauf un The Final Cut, ainsi qu'à toutes ses tournées. Il a également publié trois albums solo, deux sous son propre nom et un avec Dave Harris sous le nom de groupe Zee et intitulé Identity.

Biographie

Jeunesse

Richard William Wright est né le 28 juillet 1943 à Hatch End, une banlieue du nord-ouest de Londres alors située dans le comté du Middlesex. Il est le fils de Robert Charles Wright, qui travaille comme biochimiste pour Unigate Dairies, et de son épouse Daisy Hughes. Il grandit avec ses deux sœurs à Pinner, également dans le nord-ouest de Londres, et débute sa scolarité à la Haberdashers' Aske's School de Cricklewood[1],[2].

Wright commence à jouer de la musique à l'âge de 12 ans. Il se met à la guitare, à la trompette et au piano durant sa convalescence après s'être cassé la jambe, et sa mère l'aide à apprendre le piano[1]. Il suit des cours de théorie de la musique et de composition auprès d'Eric Gilder[3] et se met au trombone et au saxophone sous l'influence du renouveau jazz que connaît la Grande-Bretagne dans les années 1950[1].

En 1962, Wright s'inscrit à la Regent Street Polytechnic pour y étudier l'architecture[1]. Il y fait la connaissance d'autres étudiants passionnés de musique : Roger Waters et Nick Mason. Avec un camarade de classe, Clive Metcalf, ils forment un groupe baptisé Sigma 6[4]. Il n'a pas d'instrument attitré : il joue du piano lorsque les bars où ils se produisent en ont un et se rabat sur le trombone ou la guitare rythmique dans le cas contraire[5],[6]. Au bout d'un an, il abandonne ses études d'architecture, un sujet qui ne le passionne guère, contrairement à Waters et Mason, et s'inscrit au London College of Music[4]. Le groupe connaît de nombreux changements de noms avant d'adopter pour de bon celui de Pink Floyd, sur une idée du guitariste Syd Barrett[7].

Pink Floyd

Au début, Richard Wright occupe une position en retrait par rapport à Syd Barrett, qui est le principal compositeur et chanteur du groupe. Comme il est celui qui s'y connaît le mieux en musique, c'est lui qui se charge d'accorder les guitares du groupe, y compris la basse de Roger Waters[8]. Sur le premier album de Pink Floyd, The Piper at the Gates of Dawn (1967), Wright chante plusieurs des compositions de Barrett, dont Astronomy Domine et Matilda Mother[9].

En proie à des troubles de santé mentale, Barrett est remplacé par David Gilmour en 1968. Ami proche de Barrett, avec qui il a vécu quelque temps dans un appartement de Richmond, Wright envisage brièvement de quitter Pink Floyd pour former un nouveau groupe avec lui, mais l'état de santé de Barrett rend ce projet irréalisable[10]. Il participe néanmoins à l'enregistrement du deuxième album solo de Barrett, Barrett, sorti en 1970[11].

Waters et Wright commencent à écrire des chansons pour pallier le départ de Barrett. Sur le deuxième album de Pink Floyd, A Saucerful of Secrets (1968), Wright compose deux chansons, Remember a Day et See-Saw. Il contribue de manière significative à l'écriture de thèmes musicaux sur les bandes originales More (1969), Zabriskie Point (1970) et Obscured by Clouds (1972), ainsi qu'aux compositions de longue durée Atom Heart Mother, Echoes et Shine On You Crazy Diamond, mais dans l'ensemble, son rôle dans l'écriture des albums diminue au profit de Roger Waters tout au long des années 1970[12]. Son jeu d'orgue reste un composant important sur scène, en particulier dans les longues improvisations Interstellar Overdrive, Set the Controls for the Heart of the Sun et Careful with That Axe, Eugene[13].

Souffrant de problèmes personnels et entretenant des relations de plus en plus difficiles avec Waters, Wright est renvoyé de Pink Floyd durant l'enregistrement de l'album The Wall, sorti en 1979. C'est en tant que musicien salarié qu'il accompagne le groupe durant les concerts de promotion de The Wall, en 1980-1981. Ironiquement, cette situation lui permet d'être le seul à en retirer des bénéfices, puisque le coût exorbitant des concerts retombe sur ses trois camarades[2],[14].

Le départ de Roger Waters en 1985 offre à Wright l'occasion de retravailler avec Pink Floyd, d'abord en tant que simple musicien de studio sur l'album A Momentary Lapse of Reason (1987), puis comme membre à part entière sur The Division Bell (1994). Il coécrit cinq des onze chansons de l'album et en chante une, Wearing the Inside Out[15]. Wright se produit pour la dernière fois avec Pink Floyd le 2 juin 2005, lors d'une performance unique à l'occasion du Live 8 qui voit le retour de Waters aux côtés des trois autres membres du groupe[16]. Il apparaît à titre posthume sur le dernier album de Pink Floyd, The Endless River, enregistré en partie en même temps que The Division Bell, en 1993-1994, et publié en 2014.

Carrière solo

Richard Wright enregistre son premier album solo entre le 10 janvier et le 14 février 1978 au studio Super Bear de Berre-les-Alpes, en France, avec l'aide de quelques musiciens, dont le guitariste Snowy White et le saxophoniste Mel Collins. Publié en septembre de la même année chez Harvest, le label de Pink Floyd, Wet Dream passe complètement inaperçu[17],[18].

Après son renvoi de Pink Floyd, Wright fait la connaissance de Dave Harris, du groupe new wave Fashion, par l'entremise d'un ami commun, le saxophoniste Raphael Ravenscroft[17]. Les deux hommes forment un duo baptisé « Zee » et publient un album, Identity, en avril 1984, qui se solde par un échec critique et commercial. Par la suite, Wright le décrit comme « une expérience qu'il vaut mieux oublier[17] ».

En octobre 1996, Wright publie son second album solo, Broken China. Coécrit avec le parolier Anthony Moore, il a pour thème principal la dépression[15]. Plusieurs musiciens célèbres participent à son enregistrement, parmi lesquels Pino Palladino, Manu Katché et Sinéad O'Connor. Un projet de tournée est abandonné, car il ne serait pas économiquement viable[19].

Wright joue régulièrement avec David Gilmour tout au long des années 2000. Il participe à l'enregistrement de son album On an Island en 2006, ainsi qu'à ses tournées en 2002 et 2006[20]. Il monte sur scène pour la dernière fois le 6 septembre 2007, à l'occasion du lancement du DVD Remember That Night.

Vie privée

Richard Wright a été marié trois fois. Le 7 août 1969, il épouse Juliette Gale. Née en 1945, Gale a rencontré Wright à l'époque de Sigma 6, avec qui elle a parfois chanté. Ils ont deux enfants, James et Gala, avant de divorcer en 1982. Wright se remarie en 1984 avec Franka, une modéliste grecque, dont il divorce en 1994. Enfin, il se marie le 16 juin 1995 avec l'écrivaine Mildred Irene Hobbs, surnommée « Millie ». Ils ont un fils, Ben, avant de divorcer en 2007[2]. La fille de Wright, Gala, s'est mariée en 1996 avec Guy Pratt, un bassiste qui a joué avec Pink Floyd lors des tournées A Momentary Lapse of Reason (en) et The Division Bell (en).

Avec la musique, l'autre grande passion de Wright est la navigation à la voile, qu'il pratique assidûment dans les îles grecques.

Richard Wright est mort le 15 septembre 2008 des suites d'un cancer[21].

Style musical

Influences

Les principales influences de Richard Wright sont des artistes de jazz, en particulier Miles Davis et John Coltrane[22]. Dans les années 1970, il écoute également les groupes de rock progressif contemporains, avec une préférence pour le Genesis de Peter Gabriel. Il fait appel à plusieurs musiciens ayant accompagné Gabriel dans sa carrière solo pour enregistrer son album Broken China[15].

Wright ne se considère pas comme un auteur-compositeur : plusieurs chansons de Pink Floyd dont il est crédité comme auteur ou co-auteur sont issues d'improvisations ayant produit des idées reprises avec enthousiasme par les autres membres du groupe. Comme il le dit lui-même, « je me contente de jouer sans vraiment réfléchir à ce que je fais[23] ». Son instrument de prédilection est l'orgue. Au début de la carrière de Pink Floyd, ses solos emploient fréquemment l'échelle égyptienne, comme sur les chansons Matilda Mother et Set the Controls for the Heart of the Sun[24],[25]. Au fil du temps, il joue de moins en moins de solos avec Pink Floyd, ses claviers apparaissant davantage à l'arrière-plan[26]. Il est le plus discret des membres du groupe : sur scène, il reste derrière ses claviers, concentré sur la musique[27].

Équipement

Le premier instrument de prédilection de Richard Wright au sein de Pink Floyd est l'orgue Farfisa. Son premier modèle, utilisé sur les premières versions de la chanson Interstellar Overdrive[27], est un modèle Combo Compact, qui laisse ensuite place à un modèle Compact Duo plus avancé. Il obtient un son particulier en reliant son orgue Farfisa à un Echorec Binson, qui apporte une couche de delay[23]. Par la suite, l'instrument est relié à une boîte de contrôle, l'« Azimuth Coordinator », qui permet d'envoyer le signal dans plusieurs enceintes, jusqu'à six[28]. Wright cesse d'avoir recours au Farfisa après The Dark Side of the Moon, mais il y revient dans ses dernières années, en particulier dans la tournée de promotion de l'album On an Island de David Gilmour, ainsi que pendant les séances d'enregistrement de The Endless River[29].

Le piano et l'orgue Hammond font partie des instruments utilisés par Wright dès les premiers enregistrements de Pink Floyd[30]. Il joue du mellotron en studio sur quelques chansons, en particulier Sysyphus et Atom Heart Mother. Il emploie brièvement le vibraphone en studio et sur scène en 1969[31]. Vers 1970, il commence à utiliser régulièrement l'orgue Hammond en concert en plus de l'orgue Farfisa[32]. Un piano à queue rejoint son arsenal lorsque Echoes fait son arrivée dans le répertoire scénique du groupe. Ces trois claviers apparaissent dans le film Pink Floyd: Live at Pompeii.

Wright commence à utiliser des synthétiseurs dans les années 1970, parmi lesquels le VCS3, le ARP String Ensemble et le Minimoog. Il emploie les trois sur la chanson Shine On You Crazy Diamond. Dans la section finale, qu'il a composée seul, il joue un bref extrait de See Emily Play au Minimoog[33]. Il utilise également une série de pianos électriques durant cette période, dont un Wurlitzer relié à une pédale wah-wah sur Money[34] et un Rhodes seul au début de Sheep[35].

À partir de la tournée de promotion de l'album A Momentary Lapse of Reason, Wright utilise des synthétiseurs numériques Kurzweil, notamment le K2000 et le module K2000S qui permet de reproduire le son du piano et du piano électrique[36]. Il continue à jouer de l'orgue Hammond avec une cabine Leslie, sur scène et lors de l'enregistrement de The Division Bell[37].

Wright emploie également à l'occasion d'autres types de claviers en studio, parmi lesquels le piano bastringue, le clavecin, le célesta et l'harmonium. On peut l'entendre jouer de ce dernier sur Chapter 24, une chanson de The Piper at the Gates of Dawn, ainsi que sur Love Song, une chanson de Syd Barrett en solo[38].

Discographie

  • Albums solo[19] :
    • 1978 : Wet Dream
    • 1996 : Broken China
  • Zee[17] :
    • 1984 : Identity
  • Participations[39] :
    • 1964 : Little Baby / You're the Reason Why de Adam, Mike & Tim (Écriture de la face B)
    • 1970 : Barrett de Syd Barrett (Claviers)
    • 1990 : Naked de Blue Pearl (Claviers)
    • 2002 : David Gilmour in Concert de David Gilmour (Claviers, chant)
    • 2006 : On an Island de David Gilmour (Claviers, chœurs)
    • 2006 : I Don't Know What I Want / Hazel Eyes de Helen Boulding (en) (Coécriture de la face B)
    • 2007 : Remember That Night de David Gilmour (Claviers, chant)
    • 2008 : Live in Gdańsk de David Gilmour (Claviers, chant)
    • 2009 : Respect For These Knights (The Copenhagen Secret Gig) par The Fishermen - David Gilmour, Jon Carin, Richard Wright, Guy Pratt, Scott Page, Durga McBroom, Rachel Fury, Gary Wallis
    • 2015 : Rattle That Lock (édition de luxe) de David Gilmour (Claviers sur The Barn Jams)

Références

  1. Mason 2004, p. 16.
  2. Goldman 2012.
  3. Blake 2008, p. 38-39.
  4. Mason 2004, p. 17.
  5. Mason 2004, p. 18.
  6. Povey 2009, p. 28.
  7. Mason 2004, p. 24.
  8. Povey 2009, p. 223.
  9. Cavanagh 2003, p. 45-46.
  10. Povey 2009, p. 78.
  11. Povey 2009, p. 291.
  12. Mason 2004, p. 107.
  13. Povey 2009, p. 105.
  14. Mason 2004, p. 247.
  15. Mark Blake. Interview. Richard Wright Interview. 1996.
  16. Povey 2009, p. 286-287.
  17. Povey 2009, p. 340.
  18. Carruthers 2011, p. 115.
  19. Povey 2009, p. 340-341.
  20. Povey 2009, p. 306, 341.
  21. Nécrologie, Le Monde, 15 septembre 2008
  22. (en) Aislinn Simpson, « Pink Floyd's Dave Gilmour pays tribute to band's founder Richard Wright », Daily Telegraph,‎ 16 septembre 2008 (lire en ligne)
  23. (en) « Rick Wright – Interstellar Overdrive », The Independent,‎ 19 septembre 2008 (lire en ligne)
  24. Perroni 2012, p. 101.
  25. Mabbett 2010, p. 88.
  26. Jenkins 2009, p. 218.
  27. Chapman 2012, p. 32.
  28. (en) « May 12, 1967: Pink Floyd Astounds with 'Sound in the Round' », Wired,‎ 12 mai 2009 (lire en ligne)
  29. (en) « Pink Floyd – The Endless River », The Arts Desk, 8 novembre 2014 (consulté le 17 août 2015)
  30. Everett 2008, p. 111, 136.
  31. Povey 2009, p. 128.
  32. Mason 2004, p. 130.
  33. (en) « Classic Tracks : Pink Floyd "Shine on you Crazy Diamond" », Sound on Sound,‎ décembre 2014 (lire en ligne)
  34. Reiss et McPherson 2014, p. 109.
  35. Carruthers 2011, p. 119.
  36. (en) « Behind Pink Floyd », Sound on Sound,‎ septembre 1994 (lire en ligne)
  37. Touzeau 2009, p. 239.
  38. Palacios 2010, p. 62, 187, 196-199, 239, 375.
  39. Povey 2009, p. 341.

Bibliographie

  • (en) Mark Blake, Comfortably Numb—The Inside Story of Pink Floyd, Da Capo, 2008 (ISBN 0-306-81752-7).
  • (en) Bob Carruthers, Pink Floyd—Uncensored on the Record, Coda Books, 2011 (ISBN 978-1-90853-827-7).
  • (en) John Cavanagh, Pink Floyd's The Piper at the Gates of Dawn, A&C Black, 2003 (ISBN 978-0-82641-497-7).
  • (en) Rob Chapman, Syd Barrett and British Psychedelia: Faber Forty-Fives: 1966–1967, Faber & Faber, 2012 (ISBN 978-0-57129-676-7).
  • (en) Walter Everett, The Foundations of Rock: From "Blue Suede Shoes" to "Suite: Judy Blue Eyes", Oxford University Press, 2008 (ISBN 978-0-19029-497-7).
  • (en) Lawrence Goldman, « Wright, Richard William [Rick] (1943–2008) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2012 (lire en ligne) (inscription nécessaire).
  • (en) Mark Jenkins, Analog Synthesizers: Understanding, Performing, Buying—From the Legacy of Moog to Software, Taylor & Francis, 2009 (ISBN 978-1-13612-277-4).
  • (en) Andy Mabbett, Pink Floyd- The music and the mystery, Omnibus Press, 2010 (ISBN 978-0-85712-418-0).
  • (en) Nick Mason, Inside Out : A personal history of Pink Floyd, Orion, 2004 (ISBN 978-0-297-84387-0).
  • (en) Julian Palacios, Syd Barrett & Pink Floyd: Dark Globe, Plexus, 2010 (ISBN 978-0-85965-431-9).
  • (en) Steve Perroni, The Album, ABC-CLIO, 2012 (ISBN 978-0-31337-906-2).
  • Glenn Povey, Pink Floyd, Éditions Place des Vicoires, 2009 (ISBN 978-2-8099-0092-7).
  • (en) Joshua Reiss et Andrew McPherson, Audio Effects: Theory, Implementation and Application, CRC Press, 2014 (ISBN 978-1-46656-028-4).
  • (en) Jeff Touzeau, Home Studio Essentials, Cengage Learning, 2009 (ISBN 978-1-59863-920-9).

Liens externes

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