Svjatoslav Richter

Svjatoslav Richter

Date de naissance 20.3.1915 à Schytomyr, Ukraine

Date de décès 1.8.1997 à Moskau, Zentralrussland, Russie, Fédération de

Alias Swjatoslaw Richter

Sviatoslav Richter

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Sviatoslav Teofilovitch Richter (en russe : Святослав Теофилович Рихтер ; en ukrainien : Святослав Теофілович Ріхтер), né à Jytomyr, en Ukraine (Empire russe) le 20 mars 1915 et mort à Moscou (Russie) le 1er août 1997, est un pianiste russe, célèbre pour la profondeur de ses interprétations, sa virtuosité technique et sa maîtrise d'un très large répertoire. Richter est généralement considéré comme l'un des plus grands pianistes du XXe siècle.

Biographie

Enfance

Sviatoslav Richter est né à Jytomyr, en Ukraine le 20 mars 1915. Son père, Teofil Danilovich Richter (1872-1941), était un pianiste allemand expatrié, également organiste et compositeur, qui avait fait ses études à Vienne. Sa mère, Anna Pavlovna (née Moskaleva; 1892-1963), était issue d'une famille noble de propriétaires fonciers russes, et fut, un temps, l'élève de son futur mari. En 1918, alors que les parents de Richter vivent à Odessa, la guerre civile les contraint à se séparer de Sviastolav et à le confier à sa tante Tamara. Cette dernière l'éduque ainsi de 1918 à 1921. C'est durant cette période que Sviatoslav Richter manifeste pour la première fois son intérêt pour l'art, notamment la peinture, que sa tante avait commencé à lui enseigner. En 1921, la famille Richter est à nouveau réunie et réaménage à Odessa, où Teofil enseigne au Conservatoire d'Odessa, puis est, brièvement, organiste dans une église luthérienne. Au début des années 1920, Sviastolav Richter montre son intérêt pour la musique (ainsi qu'à d'autres formes d'expression artistique comme le cinématographe, la littérature et le théâtre) et commence à étudier le piano. En fait, Richter peut être considéré comme un autodidacte. Son père, bien que professeur de musique de profession, ne lui a apporté qu'une éducation musicale élémentaire, comme l'a rapporté le père d'un de ses élèves tchèque. À un âge précoce, Richter était un excellent accompagnateur et se produisait déjà, régulièrement, avec les compagnies de ballet et à l'Opéra d'Odessa. Il y développa une passion pour l'opéra, le chant et la musique de chambre qui purent trouver leur pleine expression dans les festivals qu'il créera plus tard à La Grange de Meslay, en France et au Musée Pouchkine de Moscou.

Début de carrière

La carrière de Sviatoslav Richter, l'impact qu'il a eu tant sur le public que sur ses pairs (il est le seul à propos duquel se fasse l'unanimité pour dire qu'il est l'un des plus grands pianistes de l'Histoire[réf. nécessaire]) sont inégalés dans le monde de la musique classique. Après une enfance et une adolescence presque sauvages passées à Odessa, dépourvu de toute formation académique, où il apprend seul le piano et la musique, et où il est, dès l'âge de quinze ans, répétiteur à l'Opéra de la ville, il part à Moscou en 1937[1]. Richter donne son premier récital, le 19 mars 1934, à la Maison des Ingénieurs d'Odessa; mais il ne commence à étudier sérieusement le piano que trois ans plus tard, quand il décide de rejoindre Heinrich Neuhaus[2], un pianiste célèbre et un professeur de piano, au Conservatoire de Moscou. Durant l'audition de Richter devant Neuhaus et ses élèves (où il joua les Ballades de Chopin dont la Ballade no 4), Neuhaus aurait chuchoté à un étudiant, placé à ses côtés : « Cet homme est un génie ». Bien qu'il ait formé de nombreux autres virtuoses tels Emil Gilels, Iakov Zak, Elisso Virssaladze, Gérard Frémy, Bronislav Stayevski, Oleg Boshniakovich, Radu Lupu et bien d'autres, Heinrich Neuhaus considérait Richter comme « l'élève de génie qu'il avait attendu toute sa vie », estimant qu'il n'avait « presque rien » apporté à ce dernier[3].

À l'âge où la plupart des grands pianistes entament leur carrière, Sviatoslav Richter commence seulement à apprendre sérieusement l'art du piano. Heinrich Neuhaus, l'un des pianistes soviétiques les plus réputés de l'époque, subjugué par le « génie » de cet inconnu, l'accepte immédiatement dans sa classe du conservatoire de Moscou, où Richter va suivre une scolarité complètement marginale. Refusant, en pleine période stalinienne, de se plier aux disciplines auxquelles chacun est tenu de se soumettre — l'établissement dispensant, en effet, un enseignement politique obligatoire —, Richter est exclu, à deux reprises, du Conservatoire, mais y est réadmis à chaque fois, sur les instances de Neuhaus[1]. Tôt dans sa carrière, Richter a composé et aurait joué certaines de ses compositions lors de son audition devant Heinrich Neuhaus. Cependant Richter abandonne la composition peu de temps après son installation à Moscou. Des années plus tard, Richter expliquera ce choix : « La meilleure façon que j'ai de m'exprimer est la mienne, je ne vois pas pourquoi j'ajouterais de la mauvaise musique dans ce monde. »

Derrière le rideau de fer

Avant même le début de la Seconde Guerre mondiale, il était évident que le mariage des parents de Sviatoslav Richter était un échec ; sa mère était tombée amoureuse d'un autre homme. Comme Teofil Danilovich Richter était d'origine allemande, il fut rapidement soupçonné d'espionnage par les autorités soviétiques. La famille avait un projet pour fuir le pays vers l'Ouest, mais celui-ci n'était organisé que pour trois personnes. Anna Pavlovna Richter refusa de quitter Odessa en raison de son nouvel attachement amoureux qui aurait porté à quatre les candidats à l'exil ; aussi tous restèrent à Odessa, ce d'autant plus facilement que Teofil Richter acceptait tacitement cette situation matrimoniale. Il fut ainsi sacrifié au choix amoureux de son épouse. En effet, Teofil Danilovich Richter est arrêté peu de temps après l'Opération Barbarossa, le 25 août 1941, condamné à mort pour espionnage le 3 octobre 1941 par un Tribunal militaire et fusillé le 7 octobre 1941 à Odessa avec vingt-trois autres suppliciés. Teofil Danilovich Richter sera réhabilité par la Cour suprême d'Union soviétique le 1er février 1962[4]. Sviatoslav Richter resta, quant à lui, en Union soviétique. Il ne revit plus sa mère pendant près de vingt ans, celle-ci s'étant installée en Occident (Allemagne) avec son amant ; il ne put le faire que brièvement, peu de temps avant la mort de cette dernière, lors de sa première tournée américaine[3].

À Moscou, Prokofiev le remarque et lui demande de jouer sous sa direction son cinquième concerto « qui n'a aucun succès lorsque lui, Prokofiev le joue ». Le succès est retentissant ; nous sommes en 1941, et ce n'est pas tant une carrière qui est lancée qu'une légende qui est née[1].

À compter de cette date, Richter sillonne l'Union soviétique, élargissant progressivement son répertoire jusqu'à des proportions encore probablement inégalées (sans compter la musique de chambre, et une quantité d'opéras, dont la totalité — texte et musique — de l'œuvre wagnérienne, il a dans la tête et dans les doigts, à la fin de sa vie, l'équivalent de quatre-vingts programmes de récitals). Cependant, pour des raisons peu claires, et qui sont en réalité d'origine familiale, il n'est pas autorisé à se rendre à l'étranger, si ce n'est dans les pays du bloc socialiste. Mais Richter ne sollicite rien, n'ambitionne rien, que ce soit en termes de gloire internationale ou de confort personnel, contrairement à la plupart de ses collègues, auxquels seules des tournées de concerts en Occident permettent quelques améliorations de leur situation matérielle. Il est également le seul des grands solistes de sa génération et de son pays à écarter, moins par volonté délibérée que par radicale indifférence — ce n'est pas un rebelle, mais un réfractaire — toute appartenance au Parti communiste. Une carrière exclusivement soviétique ne lui fait pas peur, Richter n'a en fait peur de rien. Il n'offre aucune prise, ce sera sa grande force[1].

Dès l'âge de 25 ans, Richter choisit dans le répertoire les œuvres qu'il allait jouer sa vie durant. Il ne s'écartera jamais de cet esprit et de cette exigence, ce qui lui permit d'aborder un nombre impressionnant de partitions (836 œuvres).

Proche de Prokofiev, il crée les sonates pour piano six, sept et neuf, dont la dernière lui est dédiée.

En 1945, Richter rencontre et accompagne lors d'un récital la soprano Nina Dorliak. Sviatoslav Richter et Nina Dorliak vécurent ensemble, sans jamais se marier, jusqu'à la mort de Sviatoslav. Nina accompagna Richter toute sa vie et toute sa carrière, complexes toutes les deux. Elle le soutiendra jusqu'à son ultime maladie, et mourra peu de temps après, le 17 mai 1998.

Le bruit court qu'il était homosexuel et qu'en se liant avec la soprano Nina Dorliak, de sept ans son aînée, celle-ci était à la fois son manager et son alibi social[5] d'autant qu'il vivait en Union soviétique et que l'homosexualité était, alors, considérée comme un comportement illégal. Richter tenait à avoir une vie privée discrète, retirée des médias, et ne donnait que peu d'entretiens à la presse. Il n'a jamais publiquement parlé de sa vie sentimentale, y compris dans le formidable entretien figurant dans le documentaire de Bruno Monsaingeon, réalisé dans la dernière année de sa vie[3].

La puissance de ses interprétations réside dans l'énergie qu'il y met et dans le respect presque mystique des compositeurs qu'il interprète. Son répertoire touche à l'ensemble de la littérature pour piano, mais il se montre particulièrement remarquable dans ses interprétations de Bach, Rachmaninov, Prokofiev, Ravel, Debussy, Chopin, Beethoven et paradoxalement de Schubert, faisant ressortir chez ce dernier une profondeur insondable (dans les deux premiers mouvements de la sonate D.960 par exemple). En outre il préférait Haydn à Mozart, désignant le premier comme « le gentil Haydn ».

Ses trois compositeurs préférés étaient Wagner, Chopin et Debussy. Il s'en est expliqué dans le livre de Valentina Tchemberdji, Sviatoslav Richter : chronique d'un voyage en Sibérie : « Wagner, Chopin et Debussy sont allés, d'une certaine manière, plus loin que tous les autres. Si dans la chaîne habituelle de la vie nous avons d'abord la nature et ensuite l'artiste, ils ont, eux, parcouru cette chaîne pour revenir à la nature, mais à un niveau plus élevé et même inaccessible aux autres compositeurs. [...] Chopin est indéfinissable. C'est à la fois la spontanéité et la perfection la plus totale, le sang polonais, l'aristocratisme [...] Dans la musique de Chopin, tout est raffiné à l'extrême, et pourtant tout vient directement du cœur [...]. Debussy, avec son sang latin, a ressuscité la Grèce antique, son esprit, son attitude envers le monde, comme s'il n'y avait pas eu avant lui le romantisme allemand, ni Bach, ni personne ! Dans la musique de Debussy, il n'y a pas d'émotions personnelles. Il agit sur vous encore plus fortement que la nature. En regardant la mer, vous n'aurez pas de sensations aussi fortes qu'en écoutant La Mer. [...] Debussy, c'est la perfection même. »[6] Il parlait aussi de « ce mystérieux, diabolique, féminin, masculin, incompréhensible, universellement compréhensible, tragique Chopin » ; et à propos de Debussy, son respect scrupuleux de la partition lui fit dire à un critique français qui lui reprochait de jouer si doucement qu'on n'entendait plus rien : « Mais quand Debussy écrit “ppp”, il faut jouer ainsi ! »[7]

On peut aussi noter qu'il refusa toute sa vie de jouer certaines pièces célèbres, et parmi les plus populaires du répertoire pianistique : les Variations Goldberg de Bach, la Sonate Waldstein et la Sonate au Clair de lune de Beethoven, le Concerto pour piano n° 5 de Beethoven dit « L'Empereur », le Concerto pour piano n° 3 de Prokofiev et la Sonate pour piano n° 2 de Chopin, avec sa fameuse Marche funèbre devenue une musique officielle soviétique. Il pratiqua aussi la peinture, et intégrait une réflexion esthétique sur tous les arts dans son approche de la musique.

Carrière internationale

Le public occidental ne connaissait, jusque-là, Sviatoslav Richter que par ses enregistrements, essentiellement publics, réalisés et diffusés dans les années 1950. Longtemps reclus en Union soviétique par le pouvoir communiste, il est le dernier des grands artistes russes de renom à être autorisé à se produire à l'étranger. Un de ses défenseurs est Emil Gilels, un autre élève de Neuhaus, qui après un triomphe aux États-Unis déclara aux critiques : « Attendez seulement d'entendre Richter ! »[8],[9].

Richter n'est autorisé à se produire en Occident qu'en mai 1960 à Helsinki. Il connaît alors la célébrité à l'Ouest après une tournée triomphale aux États-Unis à la fin de l'année 1960, mais rapidement il fonctionne en dehors du système en donnant des concerts là où cela l'inspire. Son style de vie refuse toute médiatisation.

Lorsqu'il se rend enfin à l'Ouest, en Finlande au mois de mai 1960, puis aux États-Unis, en octobre de la même année, il a 46 ans. Ses débuts en Amérique, avec une série de huit récitals et concerts avec orchestre au Carnegie Hall, font sur le monde musical l'effet d'un tremblement de terre. Puis ce sera l'Europe, l'Angleterre, la France, l'Allemagne, l'Italie, les pays scandinaves, et finalement le Japon, parcourus en tous sens tout au long des années 1960[1].

Richter ne va pourtant pas se prêter bien longtemps aux conventions du circuit international des concerts ; allergique à toute planification, il joue où et quand bon lui semble, imposant souvent des programmes hors normes à des publics médusés par la puissance tellurique comme par les infinies délicatesses de son jeu.

Après quatre tournées aux États-Unis, il décline toute nouvelle invitation à se produire dans ce pays qu'il abhorre, à l'exception, dit-il, de trois choses : « les musées, les orchestres, et les cocktails ».

Les premiers concerts de Richter à l'Ouest ont donc eu lieu en mai 1960, quand il a été autorisé à jouer en Finlande, et le 15 octobre 1960, à Chicago, où il joua le Deuxième Concerto de Brahms pour piano accompagné par l'Orchestre symphonique de Chicago dirigé par Erich Leinsdorf, où il fit véritablement sensation. La critique du Chicago Tribune, Claudia Cassidy, réputée pour ses critiques désobligeantes d'artistes renommés, a évoqué la démarche hésitante de Richter entrant sur scène, paraissant vulnérable comme s'il allait être dévoré par les lions, mais que dès qu'il fut assis devant son piano son interprétation représenta « la performance d'une vie ». Dans les années 1960 Richter fit plusieurs tournées, se produisant notamment au Carnegie Hall.

Richter, toutefois, affirma ne pas aimer faire des tournées aux États-Unis, ni les attentes élevées du public américain. À la suite d'un incident en 1970 au Alice Tully Hall (en) de New York, durant lequel les interprétations de Richter, aux côtés de David Oistrakh, furent perturbées par des manifestants antisoviétiques, Richter jura de ne plus jamais y revenir. Les rumeurs d'un nouveau concert au Carnegie Hall persistèrent longtemps jusque dans les dernières années de sa vie sans qu'il y ait jamais rien eu de fondé.

En 1961, Richter joua pour la première fois à Londres. Lors de ce récital, où il joua à la fois des œuvres de Haydn et Prokofiev, la critique britannique fut, au premier abord, assez hostile. Le critique Neville Cardus qualifia même le jeu de Richter de « provincial », se demandant même pourquoi Richter avait été invité à se produire à Londres, étant donné que Londres avait, elle-même, beaucoup de pianistes de « seconde classe ». Après son concert du 18 juillet 1961, où Richter avait joué les deux concertos pour piano de Liszt, les critiques britanniques avaient changé d'opinion.

En 1963, Sviatoslav Richter, qui cherchait sur les bords de la Loire un monument propice à l'organisation de festivals de musique, jeta son dévolu sur la grange de Meslay, grange fortifiée du XIIIe siècle à quelques kilomètres au nord de Tours : il y créa un festival en 1964, les « Fêtes musicales de Touraine ». Au premier coup d'œil, l'ampleur exceptionnelle de son volume intérieur et la majesté de son architecture le séduisirent. Depuis, comme l'atteste l'effigie de métal dressée à l'entrée de la grange de Meslay à la mémoire de Sviatoslav Richter, ce bâtiment devient chaque été un temple de l'art apprécié des mélomanes du monde entier.

Il créa un autre festival à Moscou, les « Soirées de Décembre » au Musée Pouchkine. Mais Richter pouvait, également, disparaître parfois pendant des mois[1]. Il s'adonne avec un plaisir manifeste à la musique de chambre, en compagnie de partenaires réguliers : Mstislav Rostropovitch, David Oïstrakh, le Quatuor Borodine. Il accompagne des chanteurs, Nina Dorliak, Dietrich Fischer-Dieskau, dans des récitals de lieder, joue avec de nombreux jeunes musiciens, le violoniste Oleg Kagan et son épouse, la violoncelliste Natalia Gutman, l'altiste Youri Bachmet, les pianistes Zoltán Kocsis, Andreï Gavrilov, Elisabeth Leonskaïa, dont il contribue à établir la réputation, ainsi qu'avec les chefs d'orchestre les plus prestigieux. Au début des années 1980, Richter ne se produit plus qu'avec la partition sur le pupitre, dans des salles à peu près obscures où l'on distingue à peine sa silhouette massive, créant ainsi une atmosphère saisissante, tout en étant convaincu qu'il épargne au spectateur la tentation de se laisser aller aux démons du voyeurisme[1].

En 1970, Richter se rendit au Japon pour la première fois après un périple en train à travers la Sibérie puis en bateau car il détestait l'avion. Il y joua Beethoven, Schumann, Moussorgski, Prokofiev, Bartók et Rachmaninov, ainsi que des œuvres de Mozart et de Beethoven accompagné par des orchestres japonais. Richter se rendit huit fois au Japon en tout. En 1986, il choisit de réaliser une tournée en Sibérie, où il réalisa des concerts dans les villages les plus reculés. Il n'était pas rare que Sviatoslav Richter, épris de liberté, choisisse un cadre et des moyens peu traditionnels pour organiser des concerts. Hélas ! il lui arrivait aussi d'annuler fréquemment des concerts à la dernière minute, souvent pour de réelles raisons de santé.

Pour souligner le niveau d'exigence de Richter,signalons que pour interpréter un concerto avec orchestre, il fallait que cet ensemble accepte dix répétitions avec lui, sinon, il ne signait pas le contrat.

D'autre part, ayant sans doute été déçu de certains pianos trouvés dans les salles qui l'accueillaient, il se déplaçait avec son piano, en remorque .

Sviatoslav Richter apparut pour la dernière fois en concert à Lübeck, Allemagne, en mars 1995[10].

Un film a été réalisé sur Sviatoslav Richter, mettant en évidence sa sensibilité et son humanité, par le documentariste Bruno Monsaingeon : Richter l'insoumis où divers exemples de ses interprétations sont inclus dans ce documentaire sensible et touchant.

Un livre-conversation est également écrit par Youri Borissov, réalisateur, metteur en scène et critique musical, auteur d'un film sur Pletnev, Du côté de chez Richter, publié aux éditions Actes Sud.

Approches de l'interprétation

Richter a expliqué ainsi l'approche de son interprétation :

« L'interprète est vraiment un exécutant, devant reproduire les intentions du compositeur à la lettre, il ne doit rien ajouter qui ne soit pas déjà dans l’œuvre. S'il est talentueux, il nous permet d'entrevoir la vérité de l'œuvre ce qui est en soi un élément du génie qui se reflète en lui, il ne doit pas dominer la musique, mais devrait se dissoudre en elle. »

Il déclara également :

« Je ne suis pas un idiot complet, même si par faiblesse ou par paresse je n'ai aucun talent pour la pensée. Je sais seulement comment la réfléchir : je suis un miroir. La logique n'existe pas pour moi, je flotte sur les vagues de l'art et de la vie et n'ai jamais vraiment cherché à savoir comment faire la distinction entre ce qui appartient à l'une ou l'autre ou ce qui est commun aux deux. La vie se déroule pour moi comme un théâtre présentant une suite de sentiments un peu irréels ; alors que les composantes de l'art sont une réalité pour moi et me vont droit au cœur. »

Richter exprimait le sentiment que les musiciens devaient « porter les intentions du compositeur à la lettre », ce qui l'amenait à l'occasion à critiquer ses pairs. Ainsi, après avoir assisté à un récital de Murray Perahia, où Perahia avait interprété la troisième sonate pour piano de Chopin sans observer la répétition du premier mouvement, Richter lui demanda dans les coulisses de lui expliquer les raisons de cette omission. Cependant, lui-même s'écartait volontiers des « intentions du compositeur » (par exemple en choisissant fréquemment des tempos nettement plus lents que ceux indiqués et généralement observés). Mais il pratiquait volontiers l'autocritique. Ainsi, après s'être rendu compte que depuis des décennies il jouait une fausse note (un fa dièse au lieu d'un fa naturel) dans le Concerto italien de Bach, il insista pour que des excuses détaillées fussent imprimées sur la pochette du CD contenant l'enregistrement de cette œuvre.

Fin de vie

Même à la fin de sa vie, comme il en témoigne dans le film, Richter reconnaît n'avoir jamais pu saisir et comprendre la musique de Mozart.

Après une grave opération du cœur il séjourna, lors de sa convalescence, dans le monastère des sœurs bénédictines de l'Abbaye Notre-Dame-de-Fidélité de Jouques (Bouches-du-Rhône), près d'Aix-en-Provence. Fasciné par le chant grégorien qu'il entendait lors de certains offices, il accepta de donner un récital Bach-Mozart, le 7 mars 1990, dans la petite chapelle de l'abbaye, pour aider financièrement les moniales à édifier un nouveau monastère, à Rosans (Hautes-Alpes)[11]. Il aimait ce lieu de paix et de recueillement et y passa à nouveau quelques jours, quatre mois avant sa mort, en 1997. Le 1er août 1997, Sviatoslav Richter mourut à l'Hôpital Central de Moscou des suites d'un infarctus du myocarde ; il revenait de sa datcha[2].

Artiste relativement secret, Sviatoslav Richter a cependant publié des carnets et souvenirs, encouragé en cela par le documentariste Bruno Monsaingeon : Richter - Écrits, conversations.

Déclarations mémorables de Sviatoslav Richter sur ses pairs

À propos de Bach :

« Il ne fait aucun mal d'écouter Bach, de temps en temps, même si ce n'est qu'une question d'hygiène [1]. »

De Scriabine il disait :

« Scriabine n'est pas le genre de compositeur que l'on peut considérer comme son pain quotidien, c'est plutôt une liqueur forte avec laquelle vous pouvez vous enivrer périodiquement, un médicament poétique, un cristal qui est facilement rompu[1]. »

À propos de ses tournées dans les petites villes :

« Mettez un petit piano dans un camion et conduisez le long des routes de campagne, prenez le temps de découvrir un nouveau paysage ; s'arrêter dans un joli endroit où il y a une bonne église ; décharger le piano et parler aux habitants ; donner un concert ; offrir des fleurs aux personnes qui ont eu la gentillesse d'y assister ; repartir[12]. »

Sur son point de vue de jouer sans toucher de cachet :

« La musique doit être donnée à ceux qui l'aiment, je veux donner des concerts gratuits ; c'est la réponse[13]. »

De Neuhaus:

« J'ai beaucoup appris de lui, même s'il n'arrêtait pas de dire qu'il n'y avait rien qu'il puisse m'enseigner ; la musique est écrite pour être jouée et écoutée et m'a toujours semblé être en mesure d'être dirigée sans paroles... Ce fut exactement le cas avec Heinrich Neuhaus. En sa présence, j'étais presque toujours réduit à un silence total. Ce fut une chose extrêmement bonne, car elle signifiait que nous étions concentrés exclusivement sur la musique. Il m'a appris, surtout, le sens du silence et la signification du chant. Il m'a dit que j'étais incroyablement opiniâtre et ne faisais que ce que je voulais. Il est vrai que je n'ai jamais joué que ce que je voulais. Et donc il m'a laissé faire que ce que j'aimais[14]. »

Déclarations mémorables à propos de Sviatoslav Richter

Le critique italien Piero Rattalino a affirmé que les seuls pianistes comparables à Richter dans l'histoire de piano étaient Franz Liszt et Ferruccio Busoni :

« Combien de pianistes peuvent prétendre aujourd'hui être au niveau de Richter ? Combien sont ses pairs, dans toute l'histoire du piano ? Bien que je puisse sembler trop sélectif, seuls deux noms me viennent à l'esprit : Franz Liszt et Feruccio Busoni. Le premier est né en 1811, le second en 1866, soit cinquante-cinq ans plus tard et Richter est né en 1915, quarante-neuf ans après Busoni. »

Glenn Gould considérait Richter comme « l'un des plus puissants communicateurs que le monde de la musique ait produits de notre temps ».

Nathan Milstein décrivit Richter dans son mémoire De la Russie à l'Occident comme suit :

« Richter était certes un merveilleux pianiste, mais pas de manière aussi impeccable que sa réputation le laissait croire. Sa musique était trop sèche pour moi. Dans son interprétation de Jeux d'eau de Ravel on entend des glaçons congelés au lieu d'entendre de l'eau couler. »

Van Cliburn assista, en 1958, à un récital de Richter en Union soviétique. Il aurait pleuré pendant le récital et, à son retour aux États-Unis, aurait décrit le jeu de Richter comme « le jeu de piano le plus puissant que j'aie jamais entendu ».

Arthur Rubinstein décrit le premier concert de Richter auquel il ait assisté :

« Ce n'était pas vraiment quelque chose d'exceptionnel. Puis, à un moment, j'ai remarqué que mes yeux étaient de plus en plus humides : les larmes ont commencé à rouler sur mes joues. »

Heinrich Neuhaus décrit Richter comme suit :

« Sa capacité singulière à saisir l'ensemble et en même temps ne rien perdre des moindres détails d'une composition suggère une comparaison avec un aigle qui, de sa grande hauteur peut voir aussi loin que l'horizon jusqu'au moindre détail du paysage. »

Dmitri Chostakovitch a écrit sur Richter : « Richter est un phénomène extraordinaire. L'immensité de son talent fait chanceler et nous ravit. Tous les phénomènes de l'art musical lui sont accessibles »[réf. nécessaire].

Vladimir Sofronitsky déclara que Richter était un « génie », ce qui incita ce dernier à répondre que Sofronitsky était un « dieu ».

Vladimir Horowitz a déclaré : « Parmi les pianistes russes, je n'en aime qu'un, Richter »[réf. nécessaire].

Pierre Boulez a écrit de Richter: « Sa personnalité était plus grande que les possibilités que le piano lui offrait, plus large que le concept même de la maîtrise complète de l'instrument »[réf. nécessaire].

Marlene Dietrich, qui était une amie de Richter, écrivit dans son autobiographie, Marlene :

« Un soir, alors que le public était assis autour de lui sur la scène, une femme, derrière lui, s'est effondrée et est morte sur place alors qu'il jouait une pièce ; elle a été évacuée de la salle. J'ai été profondément impressionnée par cet incident et me suis dit : « Quel sort enviable de mourir tout en écoutant Richter. Quelle sensation forte cette femme avait eue pour sa musique avant d'expirer son dernier souffle ! » Mais Richter ne partagea pas cette opinion et fut très choqué par cet incident. »

[réf. nécessaire]

Le critique Bryce Morrison décrivait Richter comme : « idiosyncrasique, franc-parler, héroïque, réservé, lyrique, virtuose et peut-être surtout, profondément énigmatique, Sviatoslav Richter demeure l'un des plus grands artistes de représentation de tous les temps »[réf. nécessaire].

Jacques Bourgeois écrivit dans Arts (octobre 1961) : « Après Londres et New York, Paris a confirmé que Richter est le plus grand pianiste du monde. » La phrase était reprise sur un album de Richter consacré à Rachmaninoff (LP DG 138 076).

Anecdotes

  • Richter refusa généralement de jouer des transcriptions d'opéra pour piano, bien qu'il le fît lors de visites d'amis chez lui, jouant en leur honneur. Dans les années 1940 il aurait joué sa propre transcription du Tristan et Iseult de Wagner pour un groupe d'amis en une seule séance. De même, alors qu'il était le témoin de mariage de Riccardo Muti, Richter joua de mémoire l'ensemble du premier acte du Madame Butterfly de Puccini pour un petit groupe des invités[1].
  • Alors qu'il était né en 1915 d'un père d'origine allemande et d'une mère russe noble, Richter raconte qu'ayant dit à Herbert von Karajan qu'il était « allemand aussi », Karajan lui aurait répondu : « alors je suis chinois ». Richter commentait la réaction de Karajan en disant : « Que pensez-vous de cela ? » (Karajan était d'origine grecque et avait également des ascendants slovènes).

Enregistrements

Malgré sa discographie importante, Richter n'aimait pas enregistrer en studio et la plupart de ses enregistrements proviennent de concerts, qui représentent quelque 2250 heures de musique. Ainsi, ses récitals de Moscou (1948), Varsovie (1954 et 1972), Sofia (1958), New York (1960), Leipzig (1963), Aldeburgh (plusieurs années), Prague (plusieurs années), Salzbourg (1977) et Amsterdam (1986), sont reconnus comme quelques-uns des plus beaux documents de son art, comme le sont d'innombrables enregistrements en public édités avant et après sa mort sous différents labels.

Entre autres enregistrements publics de Richter généralement reconnus par la critique, peuvent être mentionnés des études sélectionnées de Scriabine, des préludes et sonates de Schumann, la Sonate Appassionata de Beethoven (Moscou, 1960), la Sonate en si de Schubert (performances multiples, différentes années), Miroirs de Ravel (Prague, 1965), la Sonate en si mineur de Liszt (plusieurs exécutions, 1965-66), la Sonate Hammerklavier de Beethoven (plusieurs enregistrements, 1975) et des préludes sélectionnés de Rachmaninov (multiples performances, différentes années) et Debussy (performances multiples, différentes années).

Cependant, malgré son rejet prononcé pour le studio, Richter prenait très au sérieux ses enregistrements en studio. Ainsi, après une longue session d'enregistrement de la Wanderer Fantasie de Schubert, pour laquelle il avait utilisé un piano Bösendorfer, Richter fut mécontent après avoir écouté les enregistrements et dit à l'ingénieur du son : « Eh bien, je pense que nous allons la refaire sur le Steinway, après tout »[réf. nécessaire].

De même, au cours d'une session d'enregistrement de la Toccata de Schumann, Richter aurait choisi de jouer cette pièce — que Schumann lui-même considérait « parmi les morceaux les plus difficiles jamais écrits » — à plusieurs reprises de suite, sans prendre de pauses, afin de préserver la spontanéité de son interprétation.

Selon l'article de Falk Schwartz et John Berrie « Sviatoslav Richter - A Discography » (1983)[15], Richter aurait annoncé dans les années 1970 son intention d'enregistrer son répertoire solo complet « sur environ cinquante disques LP ». Richter n'alla jamais au bout de ce projet de discographie complète, mais douze disques furent pressés entre 1970 et 1973 puis réédités en numérique au format CD par Olympia (divers compositeurs, 10 CD) et RCA (Bach - Le Clavier bien tempéré).

En 1961, l'enregistrement de Richter avec Erich Leinsdorf et l'Orchestre Symphonique de Chicago du concerto pour piano no 2 de Brahms remporta le Grammy Award de la meilleure performance classique - Concerto ou soliste instrumental. Cet enregistrement est toujours considéré comme un point de repère (malgré l'affirmation de Richter qui n'en était pas satisfait), comme le furent ses enregistrements en studio de la Wanderer Fantaisie de Schubert, le concerto pour piano no 2 de Liszt, le concerto pour piano no 2 de Rachmaninov, la Toccata de Schumann, entre autres.

Sélection discographique

Un début de discographie des meilleurs enregistrements[5] pourrait également être celle proposée par le musicien et présentateur radiophonique Frédéric Lodéon.

  • Johann Sebastian Bach : Le Clavier bien tempéré, 4 CD, RCA Gold Seal, 1992 (enregistrements 1970) et également sous étiquette Le Chant du Monde enregistré à Salzburg en juillet 1970 et portant le numéro de catalogue LDX 78525/526/527.
  • Ludwig van Beethoven : 33 Variations sur une valse d'Anton Diabelli op. 120, Philips, 1992
  • Ludwig van Beethoven : Sonates op. 57 « Appassionata » et op. 13 « Pathétique », 8 Bagatelles extraites des op. 33, 119 et 126, Beethoven: Piano Works
  • Ludwig van Beethoven : Sonatas op. 90, 109, 110, 111, Sviatoslav Richter plays Beethoven CD 1 (Historic Russian Archives), Brilliant
  • Ludwig van Beethoven : Sonatas op. 7, 31 no 2 et 3, Sviatoslav Richter plays Beethoven CD 2 (Historic Russian Archives), Brilliant
  • Ludwig van Beethoven : Sonatas op. 2 no 3, 101, Sviatoslav Richter plays Beethoven CD 3 (Historic Russian Archives), Brilliant
  • Ludwig van Beethoven : Concerto no 1 en ut, opus 15, Sonate no 22 en fa opus 54 avec l'Orchestre Symphonique de Boston sous la direction de Charles Munch Disque 33t. RCA 630.601 LM2544 enregistré en 1960
  • Ludwig van Beethoven : Concerto no 3 en do mineur op. 37 par l'USSR State Symphony Orchestra dirigé par Hermann Abendroth et la Choral Fantasy en do mineur op. 80, par l'USSR RTV Large Symphony Orchestra dirigé par Kurt Sanderling et le State Academy Russian Chorus dirigé par Alexander Sveshnikov, Beethoven: Piano Works
  • Dimitri Chostakovitch : Quintette avec piano avec le Quatuor Borodine en 1983, réédité chez BMG en 1997.
  • Antonín Dvořák : Concerto pour piano en sol mineur op.33 B 63, avec l'orchestre symphonique de Prague dirigé par Václav Smetáček
  • Edvard Grieg : Concerto pour piano et orchestre op. 16 en la mineur avec le Moscow State Symphony Orchestra dirigé par Kirill Kondrashin
  • Franz Liszt : Sonate en si mineur, Sviatoslav Richter plays Beethoven CD 3(Historic Russian Archives), Brilliant.
  • Sergueï Prokofiev : Sonates pour piano no 2, 6, 9, CD, Praga, 2004
  • Rachmaninov, Concerto pour piano no 2 et Prokofiev Concerto pour piano no 5, Deutsche Grammophon, 1990
  • Sergueï Rachmaninov : Sviatoslav Richter plays Rachmaninov chez Alto Sélection de Préludes : Op. 23 No. 1, 2, 4, 5, 7, 8 et Op. 32 No. 1, 2, 6, 7, 10, 12
  • Sergueï Rachmaninov : Sviatoslav Richter plays Rachmaninov chez Alto, Sélection d'Études-Tableaux : Op. 33 No. 4, 5, 8 et Op. 39 No. 1-4, 7, 9
  • Franz Schubert : Sonates D 960 (si bémol majeur) et D 575 (si majeur), Slavisante Richter plays Schubert CD 4 (Historic Russian Archives), Brilliant
  • Franz Schubert : Sonates op. 78 (sol majeur) et D 566 (mi mineur), Sviatoslav Richter plays Schubert CD 5 (Historic Russian Archives), Brilliant
  • Tchaïkovsky : Concerto no 1 pour piano et orchestre Orchestre Symphonique de Vienne direction Herbert Von Karajan , Deutsche Grammophon
Enregistrements de Sviatoslav Richter en concert entre 1948 et 54 
  • Bach Capriccio BWV992 et Sonate BWV 963 ; Beethoven Variations op. 34 et 76, sonates no 3 et 22 ; Brahms Concerto no 2 ; Chopin Preludes, Études et Nocturnes ; Prokofiev Sonates no 2 et 7 ; Schumann Fantaisie op. 17, Introduction et Allergo appassionato op. 92 ; Szymanowski Sonate no 2 ; Tchaikovsky Grande sonate - disponibles sous le label ANKH dans la série Soviet years - travail de restauration sonore exemplaire.

Filmographie

  • Le Compositeur Glinka (Kompozitor Glinka), de Grigori Aleksandrov (1952) : Richter interprète le rôle de Franz Liszt.
  • Mstislav Rostropovitch et Sviatoslav Richter dans Beethoven - Intégrale des sonates pour violoncelle et piano, DVD, EMI, 2002.
  • Richter l'insoumis, DVD, réalisé par Bruno Monsaingeon, Warner Vision France, 2002.

Bibliographie

  • Youri Borissov (trad. Serge Kassian et Janine Lévy), Du côté de chez Richter conversations, Arles, Actes Sud, 2008, 283 p. (ISBN 978-2-7427-7468-5 et 2742774688, OCLC 493889449).
  • (da) Karl Aage Rasmussen, Svjatoslav Richter - Pianist, Gyldendal, Copenhagen, 2007, poche (ISBN 978-8-7020-3430-1, OCLC 228805963).
  • Karl Aage Rasmussen, Szvjatoszlav Richter - A zongorista, Rozsavolgyi es Tarsa, Budapest, 2010 (ISBN 978-9-6387-7648-8).
  • (en) Karl Aage Rasmussen, Sviatoslav Richter - Pianist, Hanovre, Northeastern University Press, Boston, 2010, 303 p. (ISBN 978-1-5555-3710-4 et 1555537103, OCLC 437297699).
  • Valentina Chemberdzhi et Alexis Berelowitch, Sviatoslav Richter : chronique d'un voyage en Sibérie, Aix-en-Provence, France, Alinea, 1990 (ISBN 2904631984 et 978-2-9046-3198-6, OCLC 33895400).
  • Bruno Monsaingeon, Richter : écrits, conversations, S.l, Van de Velde Actes-Sud, 1998, 469 p. (ISBN 2742719814, 9782742719815 et 9782858682553, OCLC 45506290).
  • (en) Gérard Proust et Hervé Lansiaux, Sviatoslav Richter portraits, Tours, France, Éditions de la Nouvelle République, 1994 (ISBN 2868811248 et 978-2-8688-1124-0, OCLC 32146204).
  • Mémoires d'un Festival - 50 ans de Fêtes musicales en Touraine - La Grange de Meslay - Editions Sutton - (ISBN 978-2-8138-0769-4)
  • Dimitri Dorliac, Sviatoslav Richter, visions fugitives, Paris, Magellan & Cie, 2010, 120 p.

Liens externes

Notes et références

  1. http://www.brunomonsaingeon.com/FR/INTERPRETES/RICHTER.html
  2. http://www.neuhaus.it/english/
  3. Cité dans le documentaire de Bruno Monsaingeon: Richter l'insoumis
  4. http://sviatoslavrichter.blogspot.fr/2008/08/lomicidio-di-teofil-danilovich-richter.html
  5. http://www.musiclassics.fr/artistes-interpretes-musique-classique/sviatoslav-richter.html
  6. Cité par Alexander Melnikov, dans « Sagesse et compassion », trad. par Dennis Collins, livret du double CD Debussy, Chopin, BBC Legends, 1999, p. 12.
  7. Cité par Alexander Melnikov, « Sagesse et compassion », livret du CD Debussy, Chopin, BBC Legends, 1999, p. 12-13.
  8. (en) Michael Kimmelman, « The Reputation Is Legendary, The Playing Unpredictable », The New York Times,‎ 22 juin 1997 (lire en ligne)
  9. Sviatoslav Richter - an introduction to his life and work
  10. <http://www.pianobleu.com/richter.html
  11. http://www.abbayedejouques.org/fondations3.html
  12. Alain Lompech - Un Esprit Libre Parmi les artistes, un pianiste protéiforme, notes sur Richter jouant Beethoven, Philips 438 624-2
  13. Bruno Monsaingeon : Introduction à Sviatoslav Richter - ordinateurs portables et Conversations p. XX.
  14. Richter - écrits et conversations, Bruno Monsaingeon, Actes Sud, 1998, (ISBN 2-7427-1981-4)
  15. Falk Schwarz, John Berrie, « Sviatoslav Richter - A Discography », Recorded Sound, no 84, juillet 1983.
Dernière modification de cette page 24.04.2018 21:12:20

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