Victor Hugo

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Date de naissance 26.2.1802 à Besançon, Franche-Comté, France

Date de décès 22.5.1885 à Parigi, France

Victor Hugo

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Victor Hugo est un poète, dramaturge, prosateur et dessinateur romantique français, né le 26 février 1802 à Besançon et mort le 22 mai 1885 à Paris. Il est considéré comme l’un des plus importants écrivains de langue française. Il est aussi une personnalité politique et un intellectuel engagé qui a joué un rôle majeur dans l’histoire du XIXe siècle.

Victor Hugo occupe une place marquante dans l’histoire des lettres françaises au XIXe siècle, dans des genres et des domaines d’une remarquable variété[4],[5]. Il est poète lyrique avec des recueils comme Odes et Ballades (1826), Les Feuilles d'automne (1831) ou Les Contemplations (1856), mais il est aussi poète engagé contre Napoléon III dans Les Châtiments (1853) ou encore poète épique avec La Légende des siècles (1859 et 1877).

Ses romans rencontrent également un grand succès populaire, avec notamment Notre-Dame de Paris (1831), et plus encore avec Les Misérables (1862). Au théâtre, il expose sa théorie du drame romantique dans sa préface de Cromwell en 1827[6] et l’illustre principalement avec Hernani en 1830 et Ruy Blas en 1838, mais aussi Lucrèce Borgia et Le Roi s'amuse.

Son œuvre multiple comprend aussi des discours politiques à la Chambre des pairs, à l'Assemblée constituante et à l'Assemblée législative, notamment sur la peine de mort, l’école ou l’Europe, des récits de voyages (Le Rhin, 1842, ou Choses vues, posthumes, 1887 et 1890), et une correspondance abondante.

Victor Hugo a fortement contribué au renouvellement de la poésie et du théâtre. Il a été admiré par ses contemporains et l’est encore, mais il a aussi été contesté par certains auteurs modernes[7]. Il a également permis à de nombreuses générations de développer une réflexion sur l’engagement de l’écrivain dans la vie politique et sociale grâce à ses multiples prises de position, lesquelles l'ont condamné à l’exil pendant les vingt ans du Second Empire.

Ses choix, à la fois moraux et politiques[8], durant la deuxième partie de sa vie, et son œuvre hors du commun ont fait de lui un personnage emblématique, que la Troisième République a honoré par des funérailles nationales, qui ont accompagné le transfert de sa dépouille au Panthéon de Paris le 1er juin 1885, dix jours après sa mort.

Biographie

Enfance et jeunesse

Victor-Marie Hugo[1] est le fils du général d'Empire Joseph Léopold Sigisbert Hugo (1773‑1828), créé comte, selon la tradition familiale, par Joseph Bonaparte, roi d'Espagne et en garnison dans le Doubs au moment de la naissance de son fils, et de Sophie Trébuchet (1772‑1821), jeune femme issue de la bourgeoisie nantaise (voir maison natale de Victor Hugo). Le 19 novembre 1821, Léopold Hugo confie à son fils qu’il a été conçu « non sur le Pinde de l'Empire ottoman mais sur un des pics les plus élevés des Vosges, lors d’un voyage de Lunéville à Besançon ». Il ajoute : « cette origine presque aérienne » explique pourquoi « ta muse est constamment sublime »[9]. Benjamin d'une famille de trois enfants après Abel Joseph Hugo (1798‑1855) et Eugène Hugo (1800‑1837), il passe son enfance à Paris au 8 rue des Feuillantines. De fréquents séjours à Naples et en Espagne, à la suite des affectations militaires de son père, marqueront ses premières années. Ainsi, en 1813, alors que Mme Hugo rejoint son mari, la famille fait halte à Hernani, ville du Pays basque espagnol. La même année, il est, avec ses frères Abel et Eugène, pensionnaire dans une institution religieuse de Madrid, le Real Colegio de San Antonio de Abad[10],[11]. Vers 1813, il s'installe à Paris avec sa mère qui s'est séparée de son mari, car elle entretient une liaison avec le général d'Empire Victor Fanneau de la Horie, parrain et précepteur de Victor Hugo auquel il donne son prénom[12]. En septembre 1815, il entre avec son frère à la pension Cordier. D'après Adèle Foucher, son épouse qui fut aussi son amie d'enfance, c'est vers cet âge qu'il commence à versifier. Autodidacte, c'est par tâtonnement qu'il apprend la rime et la mesure[13]. Il est encouragé par sa mère à qui il lit ses œuvres, ainsi qu’à son frère Eugène. Ses écrits sont relus et corrigés par un jeune maître d’études de la pension Cordier qui s’est pris d’amitié pour les deux frères[14]. Sa vocation est précoce et ses ambitions sont immenses. Âgé de quatorze ans à peine, Victor note dans un journal : « Je veux être Chateaubriand ou rien »[15].

En 1817, il participe à un concours de poésie organisé par l'Académie française sur le thème Bonheur que procure l’étude dans toutes les situations de la vie. Le jury est à deux doigts de lui adresser le prix, mais le titre de son poème (Trois lustres à peine) suggère trop son jeune âge et l’Académie croit à un canular : il reçoit seulement une mention[16]. Il concourt sans succès les années suivantes, mais gagne, à des concours organisés par l'Académie des Jeux floraux de Toulouse, en 1819, un Lys d'or pour La statue de Henri IV[A 1] et une Amaranthe d'or pour Les Vierges de Verdun[A 2],[17], et une Amaranthe d'or en 1820 pour Moïse sur le Nil[18],[19]. Ayant remporté trois prix, il devient Maître-ès-jeux floraux de 1820[20], suivi par Chateaubriand l'année suivante[21].

Encouragé par ses succès, Victor Hugo délaisse les mathématiques, pour lesquelles il a des aptitudes (il suit les cours des classes préparatoires au lycée Louis-le-Grand[22]), et embrasse la carrière littéraire. Avec ses frères Abel et Eugène, il fonde en 1819 une revue ultra, Le Conservateur littéraire, qui attire déjà l’attention sur son talent. Son premier recueil de poèmes, Odes, paraît en 1821 : il a alors dix-neuf ans. Les quinze cents exemplaires s’écoulent en quatre mois. Le roi Louis XVIII, qui en possède un exemplaire, lui octroie une pension annuelle de mille francs[23], ce qui lui permet d’envisager d’épouser son amie d’enfance Adèle Foucher[12].

Jeune écrivain

La mort de sa mère le 27 juin 1821 l’affecte profondément[24]. En effet, les années de séparation d’avec son père l’avaient rapproché de celle-ci. Il épouse, le 12 octobre 1822, en l'église Saint-Sulpice de Paris, son amie d’enfance, Adèle Foucher, née en 1803, qui donne naissance à cinq enfants :

  • Léopold (16 juillet 1823 - 10 octobre 1823) ;
  • Léopoldine (28 août 1824 - 4 septembre 1843) ;
  • Charles (4 novembre 1826 - 13 mars 1871) ;
  • François–Victor (28 octobre 1828 - 26 décembre 1873) ;
  • Adèle (28 juillet[a] 1830 - 21 avril 1915), la seule qui survivra à son illustre père, mais dont l’état mental, très tôt défaillant, lui vaudra de longues années en maison de santé.

Adèle Foucher ayant été, depuis l'adolescence, l'amour secret d'Eugène Hugo (frère puîné de Victor), le mariage précipite Eugène dans la folie : on diagnostique une schizophrénie qui conduira à l'enfermement d'Eugène jusqu’à sa mort, en 1837[25].

Hugo commence la rédaction la même année de Han d'Islande (publié en 1823), qui reçoit un accueil mitigé, mais vaut à son auteur une nouvelle pension de deux mille francs. Une critique de Charles Nodier, bien argumentée, est l’occasion d’une rencontre entre les deux hommes et de la naissance d’une amitié[26]. À la bibliothèque de l'Arsenal, berceau du romantisme, il participe aux réunions du Cénacle[27], qui auront une grande influence sur son développement[réf. souhaitée]. Son amitié avec Nodier dure jusqu’à 1827-1830, époque où celui-ci commence à être très critique envers les œuvres de Victor Hugo[28]. Durant cette période, Victor Hugo renoue avec son père[29], qui lui inspirera les poèmes Odes à mon père[b] et Après la bataille[30]. Celui-ci meurt en 1828.

Jusqu'en mars 1824, le couple habite chez les parents d'Adèle ; ils déménagent pour le 90, rue de Vaugirard[c], appartement où leur fille Léopoldine naît[31], en août 1824.

Sa pièce Cromwell, publiée en 1827, fait éclat. Dans la préface de ce drame, Victor Hugo s’oppose aux conventions classiques, en particulier à l'unité de temps et à l'unité de lieu, et jette les premières bases de son drame romantique.

L'arrivée de leur fils Charles en novembre 1826 fait déménager la famille l'année suivante dans une maison au 11, rue Notre-Dame-des-Champs[d],[31].

Le couple reçoit beaucoup et se lie avec Sainte-Beuve, Lamartine, Mérimée, Musset, Delacroix[32].

François–Victor naît en octobre 1828. En mai 1830, la famille déménage pour la Rue Jean-Goujon[33]. Adèle, leur dernier enfant, naît en juillet. Ils habiteront rue Jean-Goujon jusqu'en octobre 1832.

Adèle, la mère, délaissée dans le tourbillon qui a entouré la rédaction, les répétitions, les représentations et le triomphe d’Hernani, se rapproche du meilleur ami et confident du couple, Sainte-Beuve, puis entretient une relation amoureuse avec lui, qui se développe durant l’année 1831[34]. Entre les deux hommes, les relations courtoises se maintiennent pourtant avant que leur amitié ne se transforme en haine (Hugo songe même à le provoquer en duel) lorsqu'Adèle avoue son infidélité à son mari. Leur liaison dure jusqu'en 1837, date à laquelle Sainte-Beuve quitte Paris pour Lausanne[35].

De 1826 à 1837, la famille séjourne fréquemment au Château des Roches à Bièvres, propriété de Bertin l’Aîné, directeur du Journal des débats. Au cours de ces séjours, Hugo rencontre Berlioz, Chateaubriand, Liszt, Giacomo Meyerbeer, et rédige des recueils de poésie, dont les Feuilles d'automne. Il publie en 1829, le recueil de poèmes les Orientales. La même année, paraît Le Dernier Jour d'un condamné, court roman dans lequel Victor Hugo présente son dégoût de la peine de mort, sujet qu'il abordera à nouveau dans Claude Gueux en 1834. Le roman Notre Dame de Paris paraît en 1831.

Années théâtre

De 1830 à 1843, Victor Hugo se consacre presque exclusivement au théâtre, mais publie néanmoins des recueils de poésies : Les Feuilles d'automne (1831), Les Chants du crépuscule (1835), Les Voix intérieures (1837), Les Rayons et les Ombres (1840).

Déjà en 1828, il avait monté une œuvre de jeunesse Amy Robsart. L'année 1830 est l'année de la création d’Hernani, qui est l'occasion d'un affrontement littéraire fondateur entre anciens et modernes. Ces derniers, au premier rang desquels Théophile Gautier, s'enthousiasment pour cette œuvre romantique – combat qui restera dans l'histoire de la littérature sous le nom de « bataille d'Hernani ».

Gautier résuma en des termes que n’aurait pas renié Hugo leur combat commun contre les chiens de garde du classicisme, « toutes ces larves du passé et de la routine, tous ces ennemis de l’art, de l’idéal, de la liberté et de la poésie, qui cherchent de leurs débiles mains tremblotantes à tenir fermée la porte de l’avenir »[36]. Marion de Lorme, interdite une première fois en 1829, est montée en 1831 au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, puis, en 1832, Le roi s'amuse au Théâtre-Français. La pièce sera dans un premier temps interdite, fait dont Hugo s'indignera dans la préface de l'édition originale de 1832[37].

En 1833, il rencontre l'actrice Juliette Drouet, qui devient sa maîtresse. Elle lui consacrera sa vie et le sauvera de l'emprisonnement lors du coup d'État de Napoléon III. Il écrira pour elle de nombreux poèmes. Tous deux passent ensemble chaque anniversaire de leur première nuit d'amour et remplissent, à cette occasion, année après année, un cahier commun qu'ils nomment tendrement le Livre de l'anniversaire[e],[38],[39]. Mais Juliette ne fut qu'une de ses nombreuses maîtresses[40]. Il y aura notamment Léonie d'Aunet avec qui il entretiendra une liaison de 1844 à 1851 ou l’actrice Alice Ozy en 1847, alors même que son fils Charles en était l'amant[41].

Lucrèce Borgia et Marie Tudor sont montées au Théâtre de la porte Saint-Martin en 1833, Angelo, tyran de Padoue au Théâtre Français en 1835. Il manque de salle pour jouer les drames nouveaux. Victor Hugo décide donc, avec Alexandre Dumas, de créer une salle consacrée au drame romantique. Aténor Joly reçoit, par arrêté ministériel, le privilège autorisant la création du théâtre de la Renaissance en 1836[42], où sera donné, en 1838, Ruy Blas.

Hugo accède à l'Académie française le 7 janvier 1841, après trois tentatives infructueuses essentiellement dues à certains académiciens menés entre autres par Étienne de Jouy[f], opposés au romantisme et le combattant férocement[43]. Il y prend le fauteuil (no 14) de Népomucène Lemercier, l'un de ces opposants.

Puis, en 1843, est montée la pièce Les Burgraves, qui ne recueille pas le succès escompté. Lors de la création de toutes ces pièces, Victor Hugo se heurte aux difficultés matérielles et humaines[g]. Ses pièces sont régulièrement sifflées par un public peu sensible au drame romantique, même si elles reçoivent aussi de la part de ses admirateurs de vigoureux applaudissements[44].

Le 4 septembre 1843, sa fille Léopoldine meurt tragiquement à Villequier, dans la Seine, noyée avec son mari Charles Vacquerie dans le naufrage de leur barque. Hugo était alors dans les Pyrénées, avec sa maîtresse Juliette Drouet, et il apprend ce drame par les journaux à Rochefort[45]. L'écrivain est terriblement affecté par cette mort, qui lui inspirera plusieurs poèmes des Contemplations – notamment, « Demain, dès l'aube… ». À partir de cette date et jusqu'à son exil, Victor Hugo ne produit plus rien, ni théâtre, ni roman, ni poème. Certains voient dans la mort de Léopoldine et l'échec des Burgraves une raison de sa désaffection pour la création littéraire[46]. D'autres y voient plutôt l'attrait pour la politique, qui lui offre une autre tribune[47].

Action politique

Élevé par sa mère nantaise (Sophie Trébuchet) dans l'esprit du royalisme, il se laisse peu à peu convaincre de l'intérêt de la démocratie (J'ai grandi, écrit-il dans le poème « Écrit en 1846 »[48] en réponse à un reproche d'un ami de sa mère).

Selon Pascal Melka[49], Victor Hugo a la volonté de conquérir le régime pour avoir de l'influence et permettre la réalisation de ses idées[50]. Il devient ainsi confident de Louis-Philippe en 1844, puis pair de France en 1845. Son premier discours en 1846 est pour défendre le sort de la Pologne écartelée entre plusieurs pays[51], puis en 1847, il défend le droit au retour des bannis, dont celui de Jérôme Napoléon Bonaparte[52].

Le 25 février 1848, il est nommé maire du 8e arrondissement de Paris. Après un premier échec, il est élu le 4 juin député de la deuxième République et siège parmi les conservateurs. Le 20 juin, il prononce son premier discours à l'Assemblée. Lors des émeutes ouvrières de juin 1848, il devient, comme soixante autres, commissaire chargé par l’Assemblée Constituante de rétablir l’ordre. Il commande des troupes face aux barricades, dans l'arrondissement parisien dont il se trouve être le maire[53]. Il désapprouvera plus tard la répression sanglante à laquelle il a participé[54]. Il fonde le journal L'Événement[55] en août 1848. Il est déçu par les autorités issues de la Révolution de février et les lois répressives que vote l’assemblée constituante contre la presse les 9 et 11 août le révulsent et lui font dire : « Les hommes qui tiennent le pays depuis Février ont d’abord pris l’anarchie pour la liberté ; maintenant ils prennent la liberté pour l’anarchie »[56]. Il soutient la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte, élu président de la République en décembre 1848. Après la dissolution de l'Assemblée nationale, il est élu le 13 mai 1849 à l'Assemblée législative et prononce son Discours sur la misère le 9 juillet 1849 et le 30 juin 1850[57]. Il rompt avec Louis-Napoléon Bonaparte, lorsque celui-ci soutient le retour du pape à Rome[58], et il se bat progressivement contre ses anciens amis politiques, dont il réprouve la politique réactionnaire.

Exil

Lors du coup d'État du 2 décembre 1851, Victor Hugo participe à l'organisation d'une résistance qui échoue[59]. Il tente alors d'abord de fuir, puis se constitue prisonnier, mais un commissaire français, flairant le piège, refuse de l'arrêter lui répondant : « M. Hugo, je ne vous arrête pas, car je n'arrête que les gens dangereux ! »[60]. Dans la soirée du 11 décembre, il prend le train pour Bruxelles sous la fausse identité de Jacques Firmin Lanvin, ouvrier typographe[61]. Il s'exile alors à Bruxelles, où son bannissement est confirmé par le décret du 9 janvier 1852 qui touche les anciens représentants à l'Assemblée nationale, comme Victor Schoelcher et 64 autres[62]. De Bruxelles, il part pour Jersey. Il condamne vigoureusement pour des raisons morales[63],[h] le coup d'État et son auteur Napoléon III dans un pamphlet publié en 1852, Napoléon le Petit, ainsi que dans Histoire d'un crime, écrit au lendemain du coup d'État et publié 25 ans plus tard[64], et dans Les Châtiments[63]. Le souvenir douloureux de Léopoldine sa fille — ainsi que sa curiosité — le pousse à tenter des expériences de spiritisme, consignées dans Les Tables tournantes de Jersey.

Ses critiques envers la reine Victoria et l’Angleterre sont évoquées à la Chambre des Communes :

That individual had a sort of personal quarrel with the distinguished personage whom the people of France had chosen for their Sovereign, and he told the people of Jersey that our alliance with the French Emperor was a moral degradation to England. What was all this to M. Victor Hugo? If miserable trash of this kind was to be addressed to the English people by foreigners who found a safe asylum in this country, he would appeal to the noble Lord the Home Secretary whether some possible step could not be taken to put a stop to it.

« Ce particulier entretenait en quelque sorte une querelle avec la personne distinguée et élevée que le peuple de France s’est choisi pour souverain, et il est allé dire à la population de Jersey que notre alliance avec l’Empereur des Français était une dégradation morale pour l’Angleterre. En quoi tout cela concerne-t-il M. Victor Hugo ? Si des étrangers qui ont trouvé un asile sûr dans notre pays devaient à nouveau proférer d’aussi misérables niaiseries, [j’en] appellerais à l’honorable Lord, Ministre de l’intérieur, afin de réfléchir au moyen qu’il conviendrait de prendre pour y mettre un terme. »

— (en) « Sir Robert Peel,3rd Baronet - The address in answer to the speech », sur Hansard 1803-2005, 12 décembre 1854 (consulté le 17 juin 2017)

Il semble apaisé et affirme que l’exil aura été finalement une excellente chose. C’est du moins ce qu’il écrit à David d’Angers en avril 1854 : « Cher ami, enviez-moi, enviez-moi tous ; ma proscription est bonne, et j’en remercie la destinée » et ce qu’il confirme dans ses carnets en décembre : « Je trouve de plus en plus l’exil bon ; […] Je mourrai peut-être dans l’exil, mais je mourrai accru.

Tout est bien. […]  [65],[66]»

Après avoir été chassé de Jersey en 1855, il s'installe à Guernesey dans sa maison, Hauteville House. Il fait partie des quelques proscrits qui refusent l'amnistie[67] décidée quelque temps après (« Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là »[68]). Ces années difficiles sont très fécondes. Il publiera notamment Les Châtiments (1853), œuvre en vers qui prend pour cible le Second Empire ; Les Contemplations, poésies (1856) ; La Légende des siècles (1859), ainsi que Les Misérables, roman (1862). Il rend hommage au peuple de Guernesey dans son roman Les Travailleurs de la mer (1866).

Il reçoit quelques visites du continent, celle de Judith Gautier et, en 1860, celle de Boucher de Perthes[70]. Le fondateur de la science préhistorique le décrit alors comme un « républicain gentilhomme (…), fort bien installé, vivant en père de famille (…), aimé de ses voisins et considéré des habitants ».

Retour en France et mort

Napoléon III signe en 1859 une amnistie générale des prisonniers politiques, mais Victor Hugo refuse de profiter de cette grâce de l’« usurpateur ». De Hauteville House, il écrit le 18 août : « Au bout de huit ans, le criminel jugea à propos d’absoudre les innocents ; l’assassin offrit leur grâce aux assassinés, et le bourreau sentit le besoin de pardonner aux victimes. Il décréta la rentrée des proscrits en France ». Et il ajoute : « Quand la liberté rentrera, je rentrerai »[71]. Il agit de même en 1869[72]. Victor Hugo retourne en France en septembre 1870 après la défaite de l'armée française à Sedan ; selon ses notes de la fin août[i], il espère alors fermement que son pays va lui offrir la dictature[73]. Les Parisiens lui font un accueil triomphal. Il participe activement à la défense de la ville assiégée. Dans le même temps, il lui importe, au nom de l’intérêt du pays, de soutenir le gouvernement de la Défense nationale présidé par le Général Trochu. Aussi, lorsque le 17 janvier 1871, Louis Blanc lui demande à nouveau d’intervenir pour exercer une pression sur le général , il répond : « Je vois plus de danger à renverser le gouvernement qu’à le maintenir »[74]. Élu à l'Assemblée nationale (siégeant alors à Bordeaux) le 8 février 1871, il en démissionne le mois suivant pour protester contre l'invalidation de Garibaldi. En mars 1871, il est à Bruxelles pour régler la succession de son fils Charles lorsqu'éclate la Commune. C'est de Belgique qu'il assiste à la révolte et à sa répression, qu'il désapprouve si vivement qu'il est expulsé de ce pays[75]. Il trouve refuge pendant trois mois et demi au Grand-Duché (1er juin-23 septembre). Il séjourne successivement à Luxembourg, à Vianden (deux mois et demi), à Diekirch et à Mondorf, où il suit une cure thermale. Il y achève le recueil L'Année terrible. Il retourne en France fin 1871. Le 2 juillet, il est largement battu aux élections. Plusieurs comités républicains l'ayant sollicité, il accepte de se porter candidat à l'élection complémentaire du 7 janvier 1872. Apparaissant comme « radical » en raison de sa volonté d’amnistier les communards, il est battu par le républicain modéré Joseph Vautrain[76].

La même année, Hugo se rend à nouveau à Guernesey où il écrit le roman Quatrevingt-treize. En 1873, il est à Paris et se consacre à l'éducation de ses deux petits-enfants, Georges et Jeanne, qui lui inspirent le recueil L'Art d'être grand-père. Il reçoit beaucoup, hommes politiques et littéraires, les Goncourt, Lockroy, Clemenceau, Gambetta[75]… Le 30 janvier 1876, il est élu sénateur et milite pour l'amnistie. Il s'oppose à Mac Mahon quand celui-ci dissout l'assemblée[75]. Dans son discours d'ouverture du congrès littéraire international de 1878, il se positionne pour le respect de la propriété littéraire, mais aussi pour le fondement du domaine public. En juin 1878, Hugo est victime d'un malaise, peut-être[77] une congestion cérébrale. Il part se reposer quatre mois à Guernesey dans sa demeure de Hauteville House, suivi de son « secrétaire bénévole » Richard Lesclide[78]. Ce mauvais état de santé met pratiquement fin à son activité d'écriture. Toutefois, de très nombreux recueils, réunissant en fait des poèmes datant de ses années d'inspiration exceptionnelle (1850-1870), continuent à paraître régulièrement (La Pitié suprême en 1879, L'Âne, Les Quatre Vents de l'esprit en 1881, la dernière série de la Légende des siècles en septembre 1883…), contribuant à la légende du vieil homme intarissable jusqu'à la mort[j]. Durant cette période, nombre de ses pièces sont de nouveau jouées (Ruy Blas en 1872, Marion de Lorme et Marie Tudor en 1873[79], Le roi s'amuse en 1882)[75].

Sous la Troisième République, le gouvernement Ferry promulgue la loi du 30 juillet 1881, dite de « réparation nationale », qui alloue une pension ou rente viagère aux citoyens français victimes du coup d'Etat du 2 décembre 1851 et de la loi de sûreté générale. La Commission générale chargée d'examiner les dossiers, présidée par le Ministre de l'Intérieur, est composée de représentants du ministère, de conseillers d'État, et comprend huit parlementaires, tous d'anciennes victimes : quatre sénateurs (Victor Hugo, Jean-Baptiste Massé, Elzéar Pin, Victor Schœlcher) et quatre députés (Louis Greppo, Noël Madier de Montjau, Martin Nadaud et Alexandre Dethou)[80].

Jusqu'à sa mort, en 1885, il reste une des figures tutélaires de la république retrouvée — en même temps qu'une référence littéraire incontestée[k]. Le vendredi 15 mai, il est victime d'une congestion pulmonaire[81]. Il meurt le 22 mai 1885[82], jour de la fête de Juliette Drouet, dans son hôtel particulier « La Princesse de Lusignan », qui était situé au 50 avenue Victor-Hugo, à la place de l'actuel no 124[83]. Trois jours avant sa mort, il écrit cette dernière pensée : « Aimer, c’est agir »[84] , et selon la légende, ses derniers mots sont : C'est ici le combat du jour et de la nuit… Je vois de la lumière noire »[85]. Conformément à ses dernières volontés[l], c'est dans le « corbillard des pauvres » qu'a lieu la cérémonie. Il est d'abord question du Père Lachaise, mais le premier juin, à la suite du décret du 26 mai 1885 lui accordant des obsèques nationales[86] voté par 415 voix sur 418[87], il est finalement conduit au Panthéon, la jeune Troisième République profitant de cet événement pour retransformer l'église Sainte-Geneviève en Panthéon[88]. Avant son transfert, son cercueil est exposé une nuit sous l'Arc de triomphe voilé obliquement par un crêpe noir ; des cuirassiers à cheval veillent toute la nuit le catafalque surmonté des initiales VH, selon l'ordonnancement de Charles Garnier[89]. On considère qu’environ deux millions de personnes et 2 000 délégations se sont déplacées pour lui rendre un dernier hommage[90], le cortège vers le Panthéon s'étire sur plusieurs kilomètres[91]. Il est alors l'écrivain le plus populaire de son temps ; il est déjà depuis plusieurs décennies considéré comme l'un des monuments de la littérature française[92].

Le Minutier central des notaires de Paris, département des Archives nationales, conserve des testaments et codicilles olographes de Victor Hugo, à la suite de son décès survenu en son domicile (aujourd'hui 50, avenue Victor-Hugo), le 22 mai 1885, dans lesquels on trouve le testament mystique dicté par lui le 9 avril 1875, clos le 9 avril 1875 et déposé le 23 mai 1885 ; son testament olographe du 5 mai 1864, à Guernesey, déposé le 12 avril 1886, etc.[93]

Une œuvre monumentale

L'ensemble des écrits de Victor Hugo (triés et organisés par ses exécuteurs testamentaires Paul Meurice et Auguste Vacquerie[94]) a été publié chez Jean-Jacques Pauvert et représente presque quarante millions de caractères réunis en 53 volumes.

« L'ensemble de mon œuvre fera un jour un tout indivisible […] Un livre multiple résumant un siècle, voilà ce que je laisserai derrière moi[95] »

Victor Hugo a pratiqué tous les genres : roman, poésie, théâtre, essai, etc. – avec une passion du Verbe, un sens de l'épique et une imagination féconde[96]. Écrivain et homme politique, Victor Hugo n'a jamais cherché à opérer une distinction entre son activité d'écrivain et son engagement[97]. Ainsi mélange-t-il intimement, dans ses œuvres de fiction, développement romanesque et réflexion politique[98].

Ses écrits témoignent de ses intérêts multiples qui allaient de la science à la philosophie, de la Terre à l’univers entier ; ils illustrent sa passion pour l’histoire tout autant que sa foi en l’avenir ; ils s’inspirent de tout ce que Hugo voyait, entendait, vivait, de tout ce qu’il disait dans sa vie quotidienne comme le confia Charles Hugo aux Goncourt : il « a toujours un calepin dans sa poche et [...] dès qu’en causant avec vous, il dit la moindre pensée, il profère la plus petite idée, […] il s’écarte un peu, tire son calepin et écrit ce qu’il vient de dire »[99].

Romancier

Romancier inclassable

Hugo a laissé neuf romans. Le premier, Bug-Jargal a été écrit à seize ans ; le dernier, Quatrevingt-treize, à soixante-douze. L'œuvre romanesque a traversé tous les âges de l'écrivain, toutes les modes et tous les courants littéraires de son temps, sans jamais se confondre totalement avec aucun ; en effet, allant au-delà de la parodie, Hugo utilise les techniques du roman populaire en les amplifiant et subvertit les genres en les dépassant[100] : si Han d'Islande, en 1823, Bug-Jargal, publié en 1826, ou Notre-Dame de Paris, en 1831, ressemblent aux romans historiques en vogue au début du XIXe siècle ils en dépassent le cadre ; Hugo n'est pas Walter Scott et, chez lui, le roman se développe vers l'épopée et le grandiose[m].

Le Dernier Jour d'un condamné en 1829 et Claude Gueux en 1834 engagent une réflexion directement sociale, mais ils ne sont pas plus aisés à définir[101]. Pour Hugo lui-même, il faut distinguer « romans de faits et romans d'analyse ». Ces deux derniers sont des romans à la fois historiques et sociaux, mais sont surtout des romans engagés dans un combat – l'abolition de la peine de mort – qui dépasse de loin le cadre de la fiction.

On peut en dire autant des Misérables, qui paraît en 1862, en pleine période réaliste, mais qui lui emprunte peu de caractéristiques[102].

Dans une lettre à Lamartine, Hugo explique : « Oui, autant qu’il est permis à l’homme de vouloir, je veux détruire la fatalité humaine ; je condamne l’esclavage, je chasse la misère, j’enseigne l’ignorance, je traite la maladie, j’éclaire la nuit, je hais la haine. Voilà ce que je suis, et voilà pourquoi j’ai fait Les Misérables. Dans ma pensée, Les Misérables ne sont autre chose qu’un livre ayant la fraternité pour base et le progrès pour cime »[103].

Ce succès populaire phénoménal suscita le sarcasme des Goncourt qui trouvèrent en particulier « amusant de gagner deux cent mille francs […] à s’apitoyer sur les misères du peuple »[104].

Il embarrasse encore aujourd'hui la critique, car il louvoie constamment entre mélodrame populaire, tableau réaliste et essai didactique[105].

De la même façon, dans Les Travailleurs de la mer (1866) et dans L'Homme qui rit (1869), Hugo se rapproche davantage de l'esthétique romantique du début du siècle, avec ses personnages difformes, ses monstres et sa Nature effrayante[106].

Enfin, en 1874, Quatrevingt-treize signe la concrétisation romanesque d'un vieux thème hugolien : le rôle fondateur de la Révolution française dans la conscience littéraire, politique, sociale et morale du XIXe siècle. Il mêle alors la fiction et l'histoire, sans que l'écriture marque de frontière entre les narrations[107].

Œuvre de combat

Le roman hugolien n'est pas un « divertissement » : pour lui l'art doit en même temps instruire et plaire[n] et le roman est presque toujours au service du débat d'idées. Cette constante traverse les romans abolitionnistes de sa jeunesse, elle se poursuit, dans sa maturité, au travers de ses nombreuses digressions sur la misère matérielle et morale dans Les Misérables[o].

Poète ou romancier, Hugo demeure le dramaturge de la fatalité[108] et ses héros sont, comme les héros de tragédie, aux prises avec les contraintes extérieures et une implacable fatalité ; tantôt imputable à la société (Jean Valjean ; Claude Gueux ; le héros du Dernier jour d'un condamné), tantôt à l'Histoire (Quatrevingt-treize) ou bien à leur naissance (Quasimodo). Le goût de l'épopée, des hommes aux prises avec les forces de la Nature, de la Société, de la fatalité, n'a jamais quitté Hugo[109] ; l'écrivain a toujours trouvé son public, sans jamais céder aux caprices de la mode, et personne ne s'étonne qu'il ait pu devenir un classique de son vivant[110].

Dramaturge

Projet ambitieux

Le théâtre de Victor Hugo se situe dans un renouveau du genre théâtral initié par Madame de Staël, Benjamin Constant, François Guizot, Stendhal[111] et Chateaubriand. Dans sa pièce Cromwell qu'il sait être injouable à son époque[111] (pièce de 6 414 vers et aux innombrables personnages), il donne libre cours à son idée du nouveau théâtre. Il publie conjointement une préface destinée à défendre sa pièce et où il expose ses idées sur le drame romantique : un théâtre « tout-en-un »[111], à la fois drame historique, comédie, mélodrame et tragédie. Il se revendique dans la lignée de Shakespeare[111], jetant un pont entre Molière et Corneille[112]. Il y expose sa théorie du grotesque qui se décline sous plusieurs formes[113] : du ridicule au fantastique en passant par le monstrueux ou l'horrible. Victor Hugo écrit « Le beau n'a qu'un type, le laid en a mille »[114]. Anne Ubersfeld parle à ce sujet de l'aspect carnavalesque du théâtre hugolien[115] et de l'abandon de l'idéal du beau[111]. Selon Victor Hugo, le grotesque doit côtoyer le sublime, car ce sont les deux aspects de la vie[116].

Lors de la création de ses autres pièces, Victor Hugo est prêt à de nombreuses concessions[117] pour apprivoiser le public et le mener vers son idée du théâtre[p]. Pour lui, le romantisme est le libéralisme en littérature[118]. Ses dernières pièces, écrites durant l'exil et jamais jouées de son vivant, sont d'ailleurs réunies dans un recueil au nom évocateur Théâtre en liberté. Le théâtre doit s'adresser à tous : l'amateur de passion, celui de l'action ou celui de la morale[112],[q]. Le théâtre a ainsi pour mission d'instruire, d'offrir une tribune pour le débat d'idées et de présenter « les plaies de l'humanité avec une idée consolante[119] ».

Victor Hugo choisit de situer ses pièces principalement dans les XVIe et XVIIe siècles, se documente beaucoup avant de commencer à écrire[120], présente souvent une pièce à trois pôles : le maître, la femme, le laid[121] où se confrontent et se mélangent deux mondes : celui du pouvoir et celui des serviteurs[r], où les rôles s'inversent (Ruy Blas, serviteur, joue le rôle d'un grand d'Espagne), où le héros se révèle faible et où le monstre a une facette attachante[s].

Victor Hugo reste attaché à l'alexandrin auquel il donne cependant, quand il le souhaite, une forme plus libre[122] et rares sont ses pièces en prose (Lucrèce Borgia, Marie Tudor).

Accueil mitigé

Victor Hugo, s'il possède d'ardents défenseurs de son théâtre comme Théophile Gautier, Gérard de Nerval, Hector Berlioz, Petrus Borel, etc.[123], a aussi rencontré de nombreuses difficultés dans la présentation de ses pièces.

La première est une opposition politique. Sa remise en question des représentants du pouvoir ne plaît pas, Marion de Lorme est interdite, le Roi s'amuse l'est aussi après sa première représentation, Les Ultras attaquent Ruy Blas[124].

La seconde est la contrainte économique : il n'existe sur Paris que deux théâtres susceptibles de représenter le drame, le Théâtre-Français et le théâtre de la Porte-Saint-Martin. Ces deux théâtres subventionnés ne roulent pas sur l'or et sont tributaires des subsides de l'État. Leurs directeurs hésitent à prendre des risques[42]. Victor Hugo se plaindra du manque de liberté qu'ils offrent[125]. C'est une des raisons qui lui font entreprendre l'aventure du théâtre de la Renaissance.

La troisième et la plus importante est une opposition du milieu artistique lui-même. Les artistes et les critiques de son époque sont pour beaucoup hostiles à la transgression des codes culturels que représente le théâtre de Victor Hugo. Ils approuvent les grandes pensées qui élèvent l'âme, mais s'insurgent contre tout ce qui relève du grotesque, du vulgaire, du populaire ou du trivial[126]. Ils ne supportent pas tout ce qui est excessif, lui reprochent son matérialisme et son absence de morale[127]. Ils critiquent vigoureusement chaque pièce présentée et sont souvent à l'origine de leur arrêt prématuré. Le Roi s'amuse ne fut représenté qu'une seule fois[t], Hernani, pourtant forte de cinquante représentations à succès ne fut pas reprise en 1833, Marie Tudor n'est joué que 42 fois[128], Les Burgraves sont un échec et sont retirés de l'affiche après trente-trois représentations[129]. Ruy Blas est un succès financier, mais est boudé par la critique[130]. Balzac envoya à Madame Hanska un commentaire au vitriol : « Ruy Blas est une énorme bêtise, une infamie en vers. Jamais l’odieux et l’absurde n’ont dansé de sarabande plus dévergondée. Il a retranché ces deux horribles vers :

… Affreuse compagnonne/Dont la barbe fleurit et dont le nez trognonne.

Mais ils ont été dits pendant deux représentations. Je n’y suis pas encore allé : je n’irai probablement pas. A la quatrième représentation, où le public est arrivé, on a sifflé d’importance [131]. »

Seule Lucrèce Borgia peut être considérée comme un plein succès.

Devenir

Florence Naugrette fait remarquer que le théâtre de Victor Hugo a été peu joué dans la première moitié du XXe siècle[132],[133]. Il est remis au goût du jour par Jean Vilar en 1954 qui monte successivement Ruy Blas et Marie Tudor. D'autres metteurs en scène suivent qui font revivre Lucrèce Borgia (Bernard Jenny), Les Burgraves et Hernani (Antoine Vitez), Marie Tudor (Daniel Mesguich), les pièces du Théâtre en liberté (L'Intervention, Mangeront-ils?, Mille Francs de récompense…) sont montées dans les années 1960 et continuent à l'être. On peut lire aujourd'hui l'ensemble de ce Théâtre en liberté dans l'édition qu'en a procurée Arnaud Laster[134]. Naugrette souligne aussi les difficultés d'interprétation du théâtre hugolien, comment n'être ni grandiloquent, ni prosaïque, mais sans fausse pudeur, comment présenter le grotesque sans glisser vers la caricature et comment gérer l'immensité de l'espace scénique et rappelle le conseil de Jean Vilar : « jouer sans pudeur en faisant confiance au texte de Victor Hugo ».

Poète

Vers de jeunesse

À vingt ans, Hugo publie les Odes, recueil qui laisse déjà entrevoir, chez le jeune écrivain, les thèmes hugoliens récurrents : le monde contemporain, l'Histoire, la religion et le rôle du poète, notamment. Par la suite, il se fait de moins en moins classique, de plus en plus romantique, et Hugo séduit le jeune lecteur de son temps au fil des éditions successives des Odes (quatre éditions entre 1822 et 1828).

En 1828, Hugo réunit sous le titre Odes et Ballades toute sa production poétique antérieure. Fresques historiques, évocation de l'enfance ; la forme est encore convenue, sans doute, mais le jeune romantique prend déjà des libertés avec le mètre et la tradition poétique. Cet ensemble permet en outre de percevoir les prémices d'une évolution qui durera toute sa vie : le chrétien convaincu s'y montre peu à peu plus tolérant, son monarchisme qui se fait moins rigide et accorde une place importante à la toute récente épopée napoléonienne ; de plus, loin d'esquiver son double héritage paternel (napoléonien) et maternel (royaliste), le poète s'y confronte, et s'applique à mettre en scène les contraires (ce que l'on appelle l'antithèse hugolienne) pour mieux les dépasser :

« Les siècles, tour à tour, ces gigantesques frères,
Différents par leur sort, semblables en leurs vœux,
Trouvent un but pareil par des routes contraires[135]. »

Puis Hugo s'éloigne dans son œuvre des préoccupations politiques immédiates auxquelles il préfère – un temps – l'art pour l'art. Il se lance dans Les Orientales (l'Orient est un thème en vogue) en 1829, (l'année du Dernier jour d'un condamné).

Le succès est important, sa renommée de poète romantique assurée et surtout, son style s'affirme nettement tandis qu'il met en scène la guerre d'indépendance de la Grèce (le choix de présenter l'exemple de ces peuples qui se débarrassent de leurs rois n'est pas innocent dans le contexte politique français) qui inspira également Lord Byron ou Delacroix.

Première maturité

Dès les Feuilles d'automne (1832), les Chants du crépuscule (1835) Les Voix intérieures (1837), jusqu'au recueil les Rayons et les Ombres (1840), se dessinent les thèmes majeurs d'une poésie encore lyrique – le poète est une « âme aux mille voix » qui s'adresse à la femme, à Dieu, aux amis, à la Nature et enfin (avec les Chants du crépuscule) aux puissants qui sont comptables des injustices de ce monde.

Ces poésies touchent le public parce qu'elles abordent avec une apparente simplicité des thèmes familiers ; pourtant, Hugo ne peut résister à son goût pour l'épique et le grand. Ainsi, on peut lire, dès le début des Feuilles d'automne, les vers :

« Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte
Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte »

Créativité et puissance littéraire

À partir de l'exil commence une période de création littéraire qui est considérée comme la plus riche, la plus originale et la plus puissante de l'œuvre de Victor Hugo. C'est alors que naîtront certains de ses plus grands poèmes[u].

Les Châtiments sont des vers de combat qui ont pour mission, en 1853, de rendre public le « crime » du « misérable » Napoléon III : le coup d'État du 2 décembre. Prophète des malheurs qui attendent Napoléon III, exécuteur du neveu honni, Hugo s'y fait cruel, satirique, voire grossier (« pourceau dans le cloaque »[136]) pour châtier « le criminel »[137]. Mais Hugo se fait aussi poète de temps meilleurs comme dans Stella ; le poète prend alors des tons quasiment religieux. Quant à la forme des Châtiments, elle est d'une extrême richesse puisque Hugo recourt aussi bien à la fable, qu'à l'épopée, à la chanson ou à l'élégie, etc.

1856 est l’année des Contemplations. Hugo déclare : « Qu'est-ce que les Contemplations ? [...] Les Mémoires d'une âme[138]. » A son éditeur Hetzel, il écrivait le 31 mai 1855 : « Il faut frapper un grand coup et je prends mon parti. Comme Napoléon (Ier), je fais donner ma réserve. Je vide mes légions sur le champ de bataille. Ce que je gardais à part moi, je le donne, pour que les Contemplations soient mon œuvre de poésie la plus complète. Mon premier volume aura 4 500 vers, le second 5 000, près de 10 000 vers en tout. Les Châtiments n’en avaient que 7 000. Je n’ai encore bâti sur mon sable que des Giseh ; il est temps de construire Chéops ; les Contemplations seront ma grande Pyramide [139]. »

Le succès est phénoménal. Le recueil sort le 23 avril 1856, tiré à 3000 exemplaires. Dès le lendemain, Paul Meurice demande à Hugo l’autorisation de procéder à un nouveau tirage, ce qui se fait le 20 mai, à nouveau à 3000. Entre-temps les premiers droits d’auteur permettent à Hugo d’acheter sa maison de Hauteville-House à Guernesey [140].

Apothéose lyrique, marquée par l'exil à Guernesey et la mort (cf. Pauca Meae) de la fille adorée : exil affectif, exil politique : Hugo part à la découverte solitaire du moi et de l'univers. Le poète, tout comme dans les Châtiments, se fait même prophète, voix de l'au-delà, voyant des secrets de la vie après la mort et qui tente de percer les secrets des desseins divins. Mais, dans le même temps, les Contemplations, au lyrisme amoureux et sensuel, contient certains des plus célèbres poèmes inspirés par Juliette Drouet. On y trouve également  Demain, dès l’aube et les vers où il se représente en révolutionnaire de la littérature : « […] sur l’Académie, aïeule et douairière, / […] je fis souffler un vent révolutionnaire. / Je mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire [141]. » Les Contemplations : œuvre multiforme donc comme il convient aux « mémoires d'une âme »[v].

Enfin, la Légende des siècles, son chef-d'œuvre, synthétise l'histoire du monde en une grande épopée parue en 1859 ; « L'homme montant des ténèbres à l'Idéal »[142],[143], c'est-à-dire la lente et douloureuse ascension de l'humanité vers le Progrès et la Lumière[144]. Baudelaire, qui eut parfois la dent dure contre Hugo, a fait un commentaire très élogieux du recueil en admirant « avec quelle majesté il a fait défiler les siècles devant nous, comme des fantômes qui sortiraient d'un mur ; avec quelle autorité il les a fait se mouvoir, chacun doué de son parfait costume, de son vrai visage, de sa sincère allure »[145].

Place à part dans son siècle

Tantôt lyrique, tantôt épique, Hugo est présent sur tous les fronts et dans tous les genres: il a profondément ému ses contemporains, exaspéré les puissants et inspiré les plus grands poètes.

Victor Hugo était convaincu que « l’élargissement de la civilisation »  européenne au reste du monde amenait  la littérature à s’adresser à tous les hommes et que donc « les conditions, jadis étroites, de goût et de langue » n’avaient plus de raison d’être. « En France, explique-t-il à l’éditeur italien des Misérables, certains critiques m’ont reproché, à ma grande joie, d’être en dehors de ce qu’ils appellent le goût français ; je voudrais que cet éloge fût mérité »[146].

Ainsi que le rappelle Simone de Beauvoir : « Son 79e anniversaire fut célébré comme une fête nationale : 600 000 personnes défilèrent sous ses fenêtres, on lui avait dressé un arc de triomphe. L'avenue d'Eylau fut peu après baptisée avenue Victor-Hugo et il y eut un nouveau défilé en son honneur le 14 juillet. Même la bourgeoisie s'était ralliée, […] »[147].

Le témoin voyageur

Victor Hugo a beaucoup voyagé jusqu'en 1871. De ses voyages, il rapporte des carnets de dessins et des notes[149],[150]. On peut ainsi citer le récit d'un voyage fait à Genève et dans les Alpes avec Charles Nodier[151]. Il part aussi chaque année pour un voyage d'un mois avec Juliette Drouet découvrir une région de France ou d'Europe et en revient avec notes et dessins[75]. De trois voyages sur le Rhin (1838, 1839, 1840), il rapporte un recueil de lettres, notes et dessins publié en 1842 et complété en 1845[152]. Pendant les années 1860, il traverse plusieurs fois le Grand-Duché de Luxembourg comme touriste, alors qu'il se rend sur le Rhin allemand (1862, 1863, 1864, 1865). De retour à Paris en 1871, il cesse de voyager[149].

Dessinateur

Aux nombreux talents de l'écrivain, il faut ajouter le dessin. L'artiste n'a certes pas éclipsé le poète, mais on continue néanmoins de redécouvrir le travail pictural de Victor Hugo – auquel on a consacré de nombreuses et prestigieuses expositions (lors du centenaire de sa mort, en 1985, « Soleil d'Encre » au Petit Palais et « Dessins de Victor Hugo » place des Vosges dans la maison qu'il habita sous la Monarchie de Juillet ; mais aussi, plus récemment, à New York, Venise, Bruxelles, ou Madrid).

En bon autodidacte, Hugo n'hésite pas à utiliser les méthodes les plus rustiques ou expérimentales : il mélange à l'encre le café noir, le charbon, la suie de cheminée, le jus de mûre, l'oignon brûlé, la cendre de cigare, du dentifrice, peignant du bout de l'allumette ou au moyen des barbes d'une plume.

Ses œuvres sont, en général, de petite taille et il s'en sert tantôt pour illustrer ses écrits (Les Travailleurs de la mer), tantôt pour les envoyer à ses amis pour le jour de l'an ou à d'autres occasions. Cet art, qu'il pratiquera toute sa vie, le divertit.

Au début, ses travaux sont de facture plutôt réaliste ; mais avec l'exil et la confrontation mystique du poète avec la mer, ils acquerront une dimension presque fantastique[w],[153].

Cette facette du talent de Hugo n'échappera pas à ses contemporains et lui vaudra les louanges de, notamment, Charles Baudelaire : « Je n'ai pas trouvé chez les exposants du Salon la magnifique imagination qui coule dans les dessins de Victor Hugo comme le mystère dans le ciel. Je parle de ses dessins à l'encre de Chine, car il est trop évident qu'en poésie, notre poète est le roi des paysagistes »[154]. Théophile Gautier dit de Hugo que lorsqu’il « voyage, il crayonne tout ce qui le frappe, […] puis le soir, à l’auberge, il retrace son trait à la plume, […] y met des vigueurs, un effet toujours hardiment choisi ; et le croquis informe poché à la hâte sur le genou ou sur le fond du chapeau, souvent à travers les cahots de la voiture ou le roulis du bateau de passe, devient un dessin assez semblable à une eau forte, d’un caprice et d’un ragoût à surprendre les artistes eux-mêmes »[155].

Un certain nombre des dessins de Victor Hugo ont été gravés et publiés de son vivant, en particulier Dessins de Victor Hugo en 1863, préfacé par Théophile Gautier, et en tant qu'illustrations de ses œuvres littéraires (Les Travailleurs de la mer et Le Rhin)[156].

En outre, Edmond de Concourt rapporte que Georges, le petit-fils de Victor Hugo, lui avoua l’existence d’une vingtaine de dessins que son grand-père avaient faits de ses conquêtes à Guernesey, « des dessins d’un faire très détaillé, très naturiste, aux crayons de couleur indiquant la nuance d’une jarretière, d’un corset, vingt dessins érotiques de femmes sans tête »[157].

Victor Hugo et la photographie

L’invention du daguerréotype en 1839 suscita un engouement pour la photographie dont Victor Hugo ne resta pas à l’écart. Il comprit vite que ce nouvel art allait prendre le dessus sur « la lourde et inepte et pâteuse lithographie qu’il faut tuer par les mains de sa sœur […], la photographie »[158]

En décembre 1852, le républicain et photographe Edmond Bacot vient à Jersey rendre visite au proscrit et en profite pour prendre de lui plusieurs photos. Hugo fait installer dans sa serre de Marine Terrace un atelier qui sera utilisé jusqu’à son départ en 1855[159].

Vers la fin de 1852, Charles s’initie à la photographie auprès d’un dénommé Sabatier. En mars 1853, Charles Hugo se rend à Caen pour se perfectionner dans l’atelier de Bacot. Il commence par des daguerréotype s’essaie au callotype de l’Anglais Talbot, qui facilite la reproduction, puis leur préfère finalement la technique sur support en verre au collodion. Le 2 juin 1853, il fait de son père un portrait souvent repris.  D’ailleurs, Hugo affirme à son éditeur Hetzel : « Charles en effet est devenu un excellent photographe » et, faisant preuve de son sens habituel des affaires, il  lui suggère de commercialiser son portrait : « Quand ce serait vendu, vous prélèveriez votre commission, et vous enverriez ici l’argent. Ce serait une corde de plus à l’arc de tout le monde »[160]. Toujours au même Hetzel, il déclare : « C’est la révolution photographique que nous voulons faire [161]. »

De fait, les photos fixent l’image du poète proscrit, et certaines deviennent iconiques, notamment celles où il apparaît juché sur les rochers, le regard rivé sur les côtes de France. Hugo accompagne parfois ses lettres de portraits de lui, offerts à Flaubert, par exemple ou à Dumas père.

 Les photos d’autres exilés sont recueillies dans divers albums, dont quelques-uns sont des œuvres d’art, tel l’album éponyme Allix qui fixe l’amitié des Hugo pour Augustine Allix. Hugo dessinateur utilise des photographies comme inspiration pour ses dessins ou les associe à des collages. Il est question également de composer un ouvrage constitué de clichés des îles de la Manche : de très nombreuses photos sont prises, mais le projet n’aboutira pas.

En 1855, Hugo s’installe à Guernesey et achète Hauteville House l’année suivante. En novembre 1859, l’atelier-fumoir accueille un cabinet noir. En 1860, les photographes Leballeur et Auzou sont invités à réaliser des vues stéréotypiques de la maison ; d’autres, comme Arsène Garnier de Guernesey et Mulling de Jersey travaillent auprès du poète ; le fidèle Bacot est là également, en particulier de 28 juin au 15 juillet 1862, période durant laquelle il réalise cinquante-sept clichés de la maison et des occupants[162].

 En 1862, à Bruxelles, Hugo fait la connaissance de Félix Tournachon, alias Nadar.  Celui-ci, avec son frère et son fils, nous ont laissé de multiples portraits du Hugo vieillard, comme celle du poète sur son lit de mort (photographié également par Étienne Carjat et Bertall) pour en assurer ensuite la vaste diffusion.

Hugo aura à cœur de rassembler les photos des êtres chers, présents et disparus : petits-enfants ou  son épouse sur son lit de mort ; celles des lieux empreints de souvenirs gais ou douloureux, que ce soit la place Royale où il habita, la tombe de Léopoldine à Villequier.

Il apparaît clairement que Victor Hugo avait une conscience aiguë que la photographie pouvait jouer un rôle considérable pour établir son image de banni courageux fidèle à son pays, et assurer dans le même temps une vente élargie de son œuvre en offrant à ses lecteurs le visage de son auteur –  proscrit inconsolable mais déterminé, penseur profond, beau et sage vieillard[163].

Victor Hugo et la musique

Son ami intime Richard Lesclide affirme qu’il n’y a jamais eu de piano chez Victor Hugo. Il ajoute que celui-ci goûtait peu la compagnie des musiciens, qui étaient donc peu souvent invités.

Chaque année Hugo recevait de France ou de l’étranger des centaines de demandes d’autorisation pour mettre ses poèmes en musique. Elles étaient acceptées à condition de limiter le nombre de poésies à trois et de reverser les droits d’auteur aux nécessiteux. Il écrivit aussi un livret extrait de Notre-Dame de Paris qui donna lieu à un opéra La Esmeralda, créé en novembre 1836 : ce fut un échec. [164].

Victor Hugo plaçait les musiciens allemands au-dessus des poètes et professait pour Beethoven et Gluck la plus grande admiration, qu’il considérait comme les égaux d’Eschyle et de Michel-Ange. En revanche, il considérait Mozart « inférieur à Gluck, comme Rubens à Rembrandt, comme Raphaël à Michel-Ange, comme Racine à Corneille et à Molière ». En décembre 1840, lors du retour des cendres de Napoléon, on joua le Requiem de Mozart qui, dit-il, n’émut guère la foule. « Belle musique, déjà ridée. Hélas, la musique se ride ; c’est à peine un art »[165]. Quant à Rossini, il ne lui inspirait que dédain. Lorsque Lucrèce Borgia est donnée à la Porte-Saint-Martin le 2 février 1833, le directeur du théâtre obtient de Victor Hugo l’autorisation d’insérer de la musique à l’entrée et à la sortie des personnages, ainsi qu’aux moments les plus dramatiques. D’ailleurs, « MM. Berlioz et Meyerbeer, dit le poète, m’ont proposé de faire la musique de la chanson du dernier acte. » Mais son interlocuteur se récrie, car ces deux-là « n’y entendent rien. Ce sont de grands musiciens. Il n’en faut pas », et Alexandre Piccinni est finalement choisi. Celui-ci ayant quelque difficulté à mettre en musique la chanson finale, Victor Hugo entonna les paroles, tout en avouant plus tard « [n’avoir] jamais su ce que c’est qu’une note »[166].

Le 16 décembre 1856, Hugo demande à Paul Meurice de faire savoir qu’il s’oppose à toute représentation de Rigoletto, l’opéra de Verdi inspiré du Roi s’amuse. Devant l’échec de cette démarche, il intente un procès au Théâtre des Italiens pour plagiat. Il est débouté en janvier 1857.

Victor Hugo et les peintres

De Delacroix, Victor Hugo dit un jour, comme cela est rapporté par son fils, Charles : « Il a toutes [les qualités] moins une ; il lui manque ce qu’ont toujours cherché et trouvé les artistes suprêmes, peintres ou poètes – la beauté. » Il ajoutait que dans toute son œuvre, on ne trouvait pas une seule femme vraiment belle, à l’exception des anges que Hugo voyait féminins dans le Christ au Jardin des Oliviers ; d’une femme en buste (sans préciser laquelle) des Scènes des massacres de Scio. Selon lui, les personnages féminins de Delacroix se caractérisent par ce qu’il qualifie, en un oxymore osé, de « laideur exquise », comme l'illustre en particulier les Femmes d'Alger dans leur appartement ».

En tout état de cause, le peintre français est bien inférieur à Michel-Ange dont il admire La Nuit et les séraphins du Jugement dernier ; au Rembrandt de La Ronde de nuit et de L'Archange Raphaël quittant la famille de Tobie. Au-dessous de ces deux peintres en qui il voit « deux maîtres inaccessibles », il place Léonard, auteur de la Joconde ; Le Corrège dont l’Antiope lui apparaît comme un chef-d’œuvre ; le Titien, Murillo. La Descente de Croix de Rubens, l’Allégorie de la Fécondité par Jordaens, la Vierge du chancelier Rolin de Van Eyck sont également des tableaux de son musée imaginaire. Il reproche à Raphaël d’être le peintre de « la beauté froide » à qui il manque l’expression. Si l’on cherche « le type éternel de la beauté », il faut aller vers Watteau ou Paul Véronèse, mais assurément pas vers Delacroix, car les femmes qu’il représente « sont peut-être l’idéal d’Eugène Delacroix », mais « pas une n’est l’idéal de l’esprit humain ».

Il affirme enfin que l’idéal de l’art est atteint lorsque le peintre, comme tout autre artiste, sait lier le beau et le vrai, s’il ajoute dans son œuvre « une idée de progrès », s’il fait en somme « un chef-d’œuvre utile ; s’il n’a pas simplement pour effet d’éblouir mais d’éclairer »[167].

Pensée politique

À partir de 1849, Victor Hugo consacre un tiers de son œuvre à la politique, un tiers à la religion et le dernier à la philosophie humaine et sociale. La pensée de Victor Hugo est complexe et parfois déroutante. On pourrait dire que l’analyse qu’il fait des questions politiques et sociales repose sur une loi qui régit, selon lui,  la nature entière : « Rien n’est solitaire, tout est solidaire [168]. » S'il refuse toute condamnation des personnes et tout manichéisme, il n'en est pas moins sévère pour la société de son temps. Au fur et à mesure, sa pensée politique va évoluer, quitter le conservatisme et se rapprocher du réformisme[x],[169].

Politique intérieure

Dans sa jeunesse, Victor Hugo est proche du parti conservateur. Pendant la restauration, il soutient Charles X. En cela, il s'inscrit dans la ligne politique de Chateaubriand.

Lors de la Révolution française de 1848, Victor Hugo, pair de France, prend d'abord la défense de la monarchie (le président du Conseil Odilon Barrot, le charge de défendre l'idée d'une régence de la Duchesse d'Orléans). Le 25 février, dans une conversation avec Lamartine, il s’interroge  sur le bien-fondé d’une république : « La République est, à mon avis, le seul gouvernement rationnel, le seul digne des nations. […] Mais son heure est-elle venue en France ? C’est parce que je veux la République que je la veux viable, que je la veux définitive [170]. » Une fois la république proclamée, Lamartine lui propose un poste de ministre (Instruction publique) dans le gouvernement provisoire de 1848, mais il refuse. Lors des élections d'avril 1848, bien que non-candidat, il obtient près de 55 500 voix à Paris, mais n'est pas élu. Par contre, aux élections complémentaires du 24 mai, il est élu à Paris avec près de 87 000 voix. Il siège avec la droite conservatrice. Pendant les Journées de Juin 1848, il mène des groupes de forces gouvernementales à l'assaut des barricades dans la rue Saint-Louis. Il vote la loi du 9 août 1848, qui suspend certains journaux républicains en vertu de l'état de siège. Ses fils fondent le journal l’Événement qui mène une campagne contre le président du conseil, le républicain Cavaignac, et soutiendra la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte à l'élection présidentielle de 1848. Étant contre le principe de l'Assemblée législative unique, il ne vote pas la Constitution de 1848. Au début de la présidence de Louis Napoléon Bonaparte, il fréquente le nouveau président. En mai 1849, il est élu à l'Assemblée législative. C'est à l'été 1849, que progressivement, il se détourne de la majorité conservatrice de l'Assemblée législative dont il désapprouve la politique réactionnaire. En janvier 1850, Victor Hugo combat la loi Falloux réorganisant l'enseignement en faveur de l'Église catholique romaine ; en mai, il combat la loi qui restreint le suffrage universel et, en juillet, il intervient contre la loi Rouher qui limite la liberté de la presse[171]. En juillet 1851, il prend position contre la loi qui propose la révision de la Constitution afin de permettre la réélection de Louis-Napoléon Bonaparte. En juin 1851, au palais de Justice de Paris, il défend son fils qui est poursuivi pour avoir publié un article contre la peine de mort dans son journal, L'Évènement[172]. Au soir du coup d'État du 2 décembre 1851, avec une soixantaine de représentants, il rédige un appel à la résistance armée[173]. Poursuivi, il parvient à passer en Belgique le 14 décembre. C'est le début d'un long exil.

Dès lors réformiste, il souhaite changer la société. S'il justifie l'enrichissement, il dénonce violemment le système d'inégalité sociale. Il est contre les riches capitalisant leurs gains sans les réinjecter dans la production : l'élite bourgeoise ne le lui pardonnera pas. Hugo lui-même rapporte, en 1871, après la Commune, les insultes à son égard qu’ils lisaient dans les journaux, voire la haine qui le poursuivait jusqu’à l’île de Guernesey : « Un pur catholique français a dit », raconte-t-il dans Choses vues, le 1er septembre 1872 « – Si j’avais Victor Hugo et Garibaldi, là dans mon champ, au bout de mon fusil, je les tuerais comme des chiens. » De même, il s'oppose à la violence si celle-ci s'exerce contre un pouvoir démocratique, mais il la justifie (conformément d'ailleurs à la déclaration des droits de l'homme) contre un pouvoir illégitime. C'est ainsi qu'en 1851, il lance un appel aux armes[174] – « Charger son fusil et se tenir prêt » – qui n'est pas entendu. Il maintient cette position jusqu'en 1870. Quand éclate la guerre franco-allemande, Hugo la condamne : il s'agit pour lui d'une guerre de « caprice »[175] et non de liberté. Puis, l'Empire est renversé et la guerre continue, contre la République ; le plaidoyer de Hugo en faveur de la fraternisation reste sans réponse. Alors, le 17 septembre, le patriote prend le pas sur le pacifiste : il publie cette fois un appel à la levée en masse et à la résistance. Les élections du 8 février 1871 portent au pouvoir les monarchistes partisans de la paix avec Bismarck. Le peuple de Paris, quant à lui, refuse la défaite et la Commune commence le 18 mars. Apprenant les événements de cette journée, il écrit dans son journal : « Thiers, en voulant reprendre les canons de Belleville, a été fin là où il fallait être profond. Il a jeté l’étincelle sur la poudrière. Thiers, c’est l’étourderie préméditée »[176]. On s'arrache les Châtiments.

Commune

En accord avec lui-même, Hugo ne pouvait être Communard :

« Ce que représente la Commune est immense, elle pourrait faire de grandes choses, elle n'en fait que des petites. Et des petites choses qui sont des choses odieuses, c'est lamentable. Entendons-nous, je suis un homme de révolution. J'accepte donc les grandes nécessités, à une seule condition : c'est qu'elles soient la confirmation des principes et non leur ébranlement. Toute ma pensée oscille entre ces deux pôles : « civilisation-révolution ». La construction d'une société égalitaire ne saurait découler que d'une recomposition de la société libérale elle-même[177]. »

Depuis Bruxelles où il était allé s'installer, il renvoie dos à dos la Commune et le gouvernement d'Adolphe Thiers. Il écrit ainsi le 9 avril 1871 :

« Bref, cette Commune est aussi idiote que l’Assemblée est féroce. Des deux côtés, folie. Mais la France et la République s’en tireront[178]. »

Devant la répression qui s'abat sur les communards, le poète dit son dégoût et prend la défense des Communards :

« Des bandits ont tué soixante-quatre otages. On réplique en tuant six mille prisonniers[179] ! »

Victor Hugo dénonce dans le journal belge l’Indépendance du 27 mai 1871 le refus du gouvernement d’accorder l’asile aux Communards vaincus. Le soir même, une foule d’une soixantaine d’hommes tentent de pénétrer de force dans la maison de l’auteur aux cris de « A mort Victor Hugo ! A la potence ! A mort le brigand ! »[180].

Victor Hugo défend également la demande de grâce de Louis-Nathaniel Rossel, le seul officier supérieur rallié à la Commune où il est ministre délégué à Guerre qui sera finalement exécuté le 28 novembre 1871.En septembre, il rend visite au Président de la république Adolphe Thiers pour adoucir les conditions d’exécution de la peine à laquelle est soumise le journaliste et ancien membre du Gouvernement de la Défense nationale Henri Rochefort[181] Il en profite pour attirer l’attention de Thiers sur les atrocités commises et la nécessité de brider l’armée. À plusieurs reprises, il réconforte Rochefort dans sa prison. Le 22 mai 1876, Victor Hugo demande au Sénat de voter l’amnistie des Communards survivants[182].

Victor Hugo a correspondu avec et soutenu Louise Michel, qui fut déportée en Nouvelle-Calédonie à la suite de sa participation à la Commune de Paris. Il lui dédia un poème Viro Major[183]. Il reste de cette relation épistolaire entre 1850 et 1879 une grande partie des lettres de Louise Michel à Victor Hugo qui ont fait l'objet de publications ultérieures[184].

Combats sociaux

Victor Hugo a pris des positions sociales très tranchées, et très en avance sur son époque. Son chef-d'œuvre, Les Misérables est un hymne à la misère et aux plus démunis, indispensable « tant qu'il existera, par le fait des lois et des mœurs, une damnation sociale [...] »[185].

Question sociale

Dénonçant jusqu'à la fin la ségrégation sociale, Hugo déclare lors de la dernière réunion publique qu'il préside, le 3 août 1879, à Paris : « La question sociale reste. Elle est terrible, mais elle est simple, c'est la question de ceux qui ont et de ceux qui n'ont pas ! ». Il s'agissait précisément de récolter des fonds pour permettre à 126 délégués ouvriers de se rendre au premier Congrès socialiste de France, à Marseille. Et alors même qu’il est l’objet d’attaques, comme indiqué plus haut, il gardera foi en sa mission : « J’ai été populaire, je ne le suis plus. […]. Je suis né royaliste ; j’ai été pair de France, je prie matin et soir ; je crois en Dieu ; il paraît que je suis vicomte . C’est égal, peuple, aime-moi ou ne m’aime pas, je t’aime »[186].

Peine de mort

Hugo est un farouche abolitionniste. Dans son enfance, il a assisté à des exécutions capitales et toute sa vie, il luttera contre ce châtiment. Le Dernier Jour d'un condamné (1829) et Claude Gueux (1834), deux romans de jeunesse, soulignent à la fois la cruauté, l'injustice et l'inefficacité du châtiment suprême. Mais la littérature ne suffit pas, Hugo le sait. Chambre des Pairs, Assemblée, Sénat : Victor Hugo saisira toutes les tribunes pour défendre l'abolition comme dans son discours du 15 septembre 1848.

« [...] Messieurs, il y a trois choses qui sont à Dieu et qui n'appartiennent pas à l'homme : l'irrévocable, l'irréparable, l'indissoluble. Malheur à l'homme s'il les introduit dans ses lois. Tôt ou tard elles font plier la société sous leurs poids, elles dérangent l'équilibre nécessaire des lois et des mœurs, elles ôtent à la justice humaine ses proportions ; et alors il arrive ceci, réfléchissez-y, messieurs, que la loi épouvante la conscience [...] »

— Discours de Victor Hugo devant l'Assemblée constituante, 15 septembre 1848.

États-Unis d'Europe

Victor Hugo, qui a écrit qu’« une guerre entre Européens est une guerre civile »[187], a fréquemment défendu[188] l'idée de la création des États-Unis d'Europe. Ainsi, dès 1849, au congrès de la paix, il lance :

« Un jour viendra où vous France, vous Russie, vous Italie, vous Angleterre, vous Allemagne, vous toutes, nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure, et vous constituerez la fraternité européenne, absolument comme la Normandie, la Bretagne, la Bourgogne, la Lorraine, l'Alsace, toutes nos provinces, se sont fondues dans la France. Un jour viendra où il n'y aura plus d'autres champs de bataille que les marchés s'ouvrant au commerce et les esprits s'ouvrant aux idées. - Un jour viendra où les boulets et les bombes seront remplacés par les votes, par le suffrage universel des peuples, par le vénérable arbitrage d'un grand sénat souverain qui sera à l'Europe ce que le parlement est à l'Angleterre, ce que la diète est à l'Allemagne, ce que l'Assemblée législative est à la France[189]! »

Victor Hugo conçoit une Europe axée sur le Rhin, lieu d'échanges culturels et commerciaux entre la France et Allemagne qui serait le noyau central de ces États-Unis d'Europe[y]. Il se désole de constater que l’antipathie entre les deux pays n’est que la conséquence de manoeuvres diplomatiques menées par l’Angleterre et la Russie pour affaiblir la France ; de l’inquiétude que suscite une France modèle de liberté, de justice et de droit des peuples ; de l’opposition de la Prusse [190]. Il présente une Europe des peuples par opposition à l'Europe des rois, sous forme d'une confédération d'États avec des peuples unis par le suffrage universel et l'abolition de la peine de mort[191].

L'idée n'est pas neuve, elle fut défendue avant lui par Saint-Simon, Guizot et Auguste Comte[192],[191], mais Victor Hugo en fut un de ses plus ardents défenseurs à une époque où l'histoire s'y prête peu. Considéré comme visionnaire ou fou[192], Victor Hugo reconnaît les obstacles qui entravent cette grande idée et précise même qu'il faudra peut-être une guerre ou une révolution pour y accéder[193].

Mais il croyait si fermement à cette idée d’une fédération européenne qu’il tint à lui donner corps : « Il y a trois jours, le 14 juillet, [ …] je plantais dans mon jardin de Hauteville-House le chêne des États-Unis d’Europe »[194]. Arbre que l’on peut voir aujourd’hui encore.

Colonisation et esclavage

Victor Hugo s'est peu exprimé sur la question de la colonisation de l'Algérie, qui a constitué pourtant la principale aventure coloniale de la France de son époque. Ce silence relatif ne doit pourtant pas être trop rapidement assimilé à un acquiescement inconditionnel de la part de l'auteur des Misérables. Dans les années 1840-1850, il s’enthousiasma devant la conquête d’une contrée qui avait été « le grenier des Romains. » La France en Afrique lui semble « chose heureuse et grande » car « c’est la civilisation qui marche sur la barbarie. C’est un peuple éclairé qui va trouver un peuple dans la nuit. » Il n’y a en lui aucun doute : « Nous sommes les Grecs du monde ; c’est à nous d’illuminer le monde »[195],[196]. Toutefois, une analyse attentive de ses écrits — et de ses silences — montre qu'à propos de la « question algérienne » ses positions furent loin d'être dénuées d'ambiguïtés : sceptique à l'égard des vertus civilisatrices de la « pacification » militaire, il vit également dans l'Algérie colonisée le lieu où l'armée française s'est « faite tigre », et où les résistants au coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte ont été déportés[197]. Le 16 avril 1847, il écrit au ministre de la Guerre, Alexandre Moline de Saint-Yon, pour dénoncer les tortures pratiquées par l'armée[56].

Sur la question de l'esclavage, celui qui, dans les années 1820, montrait à travers Bug-Jargal qu'il partageait dans sa vision des peuples noirs les mêmes préjugés que ses contemporains, et qui garda un silence étonnant lors de l'abolition de l'esclavage en 1848[198], devait intervenir pour demander la grâce de l'abolitionniste américain John Brown[199]. Notons que l'évocation des méfaits de son personnage Thénardier, le parvenu des Misérables n'oublie pas en fin d'ouvrage la traite des Noirs. Thénardier avec l'argent de Marius donné à titre de remerciement s'installa en Amérique où il devint « négrier ».

Féminisme

En 1882, Victor Hugo accepte d'être président d'honneur de la Ligue française pour le droit des femmes, héritière de l'Association pour le droit des femmes, association féministe fondée par Léon Richer[200]. La question de l'égalité des droits des hommes et des femmes avait été déjà traitée quelques années plus tôt dans le dernier chapitre de Quatrevingt-treize.

Droit d'auteur

Victor Hugo fut tenant du droit d’auteur et de la Convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et artistiques tout en reconnaissant l'importance de l'accès de tous au savoir :

« Le livre, comme livre, appartient à l’auteur, mais comme pensée, il appartient – le mot n’est pas trop vaste – au genre humain. Toutes les intelligences y ont droit. Si l’un des deux droits, le droit de l’écrivain et le droit de l’esprit humain, devait être sacrifié, ce serait, certes, le droit de l’écrivain, car l’intérêt public est notre préoccupation unique, et tous, je le déclare, doivent passer avant nous[201]. »

Discours

Victor Hugo a prononcé pendant sa carrière politique plusieurs grands discours ; la plupart d'entre eux sont regroupés dans Actes et paroles :

  • Pour la Serbie, 1876, Pour une Fédération Européenne[202],[203];
  • contre le travail des enfants (Chambre des pairs, 1847) ;
  • contre la misère (Discours sur la misère, 9 juillet 1849) ;
  • sur la condition féminine (aux obsèques de George Sand, 10 juin 1876) ;
  • contre l'enseignement religieux et pour l'école laïque et gratuite (Discours à propos du projet de loi sur l'enseignement, 15 janvier 1850) ;
  • plusieurs plaidoyers contre la peine de mort (« Que dit la loi ? « Tu ne tueras pas ». Comment le dit-elle ? En tuant ! ») ;
  • plusieurs discours en faveur de la paix (Discours d'ouverture du Congrès de la paix, 21 août 1849) ; lettre en 1861 contre le pillage de l'ancien palais d'été par les Français et les Anglais lors de la seconde guerre de l'opium[204] ;
  • pour le droit de vote universel ;
  • sur la défense du littoral[205] ;
  • contre l'invalidation de l'élection de Garibaldi à l'Assemblée nationale en 1871, qui fut à l'origine de sa propre démission (Contre l'invalidation de Garibaldi, Discours à l'Assemblée nationale, 8 mars 1871, Grands moments d'éloquence parlementaire).

Convictions religieuses

Selon Alain Decaux[206], Victor Hugo, élevé par un père franc-maçon et une mère qui n'est jamais entrée dans une église, se construit une foi profonde, mais personnelle.

Il rejette tout autant le rationalisme que le dogmatisme religieux, aussi bornés l’un que l’autre : « Ta petite raison comme ton petit temple/Ne sont pas des maisons où tienne l’Eternel. [207]»

Victor Hugo n'a jamais été baptisé, a tenté l'expérience d'un confesseur, mais finit sa vie en refusant l'oraison des églises. Il reproche à l'Église le carcan dans lequel celle-ci enferme la foi. Alain Decaux cite[206], à ce sujet, cette phrase prononcée par Olympio : « Les dogmes et les pratiques sont des lunettes qui font voir l’étoile aux vues courtes. Moi je vois Dieu à l’œil nu ». Son anticléricalisme transparaît dans ses écrits comme Religions et religion[208], La fin de Satan, Dieu, Le pape, Torquemada, ainsi que dans son adhésion à des mouvements anticléricaux[209].

Victor Hugo reste cependant profondément croyant, il croit en un Dieu souffrant et compatissant[210], en un Dieu force infinie créatrice de l'univers[206], à l'immortalité de l'âme et la réincarnation[211]. Il prie chaque jour, matin et soir, persuadé, comme il l’écrit dans L’Homme qui rit, que « l’action de grâces a des ailes et va où elle doit aller. Votre prière en sait plus long que vous. » La mort de Léopoldine provoque un regain dans sa quête de spiritualité[206] et lui inspire les Contemplations.

La quête spirituelle de Victor Hugo l'entraîne à explorer d'autres voies que le catholicisme. Il lit le Coran[206], s'intéresse au druidisme, critique les religions orientales[212] et expérimente le spiritisme. Comme Balzac et malgré les nombreuses différences entre les visions du monde et de la littérature des « deux plus grands hommes du temps »[213], Hugo considère que le principe swedenborgien de correspondance unit l'esprit et la matière[214]. Selon lui, bien des phénomènes étranges restent inexpliqués, mais « rien de tout cela n'est surnaturel; c'est de la nature, inconnue »[215].

Victor Hugo se trouve en exil sur l'île de Jersey lorsque son amie Delphine de Girardin, qui se sait condamnée, l'initie en 1853 aux tables tournantes. Cette pratique issue du spiritualisme anglo-saxon, vise à tenter d'entrer en communication avec les morts. Hugo, pour qui les poètes sont également des voyants, est ouvert à ce genre de phénomènes. Ces expériences sont consignées dans Le Livre des tables. Durant deux ans, ses proches et lui interrogent les tables, s'émeuvent à l'idée de la présence possible de Léopoldine et enregistrent des communications d'esprits très divers, dont Jésus, Caïn, Dante, Shakespeare ainsi que des entités telles la Mort, la Bouche d'Ombre, Le Drame ou la Critique. S'ébauche ainsi une nouvelle religion dépassant le christianisme et englobant la métempsycose[216]. Selon le docteur Jean de Mutigny, ces séances presque quotidiennes de tables tournantes révèlent une paraphrénie fantastique qui se retrouve dans les œuvres ultérieures de Victor Hugo, notamment le poème Ce que dit la bouche d'ombre des Contemplations[217].

Ses carnets multiplient les annotations sur les bruits nocturnes, les frappements, les fracas, les voix murmurant à son oreille. Il affiche ses convictions concernant la survie de l'âme en déclarant publiquement : Ceux que nous pleurons ne sont pas les absents, ce sont les invisibles[218]. Lors de l'enterrement de l'écrivain, cette phrase est inscrite sur une couronne de fleurs portée par une délégation de la Société Scientifique du Spiritisme qui considérait que Victor Hugo en avait été un porte-parole[219]. Mais l'expérience spirite n'a été qu'un moment dans la quête par Hugo d'une vérité et ce moment a été dépassé[réf. nécessaire] par d'autres recherches[Lesquelles ?] « à la poursuite du vrai ».

Son testament, lapidaire, se lit comme une profession de foi :

« Je donne cinquante mille francs aux pauvres.
Je désire être porté au cimetière dans leur corbillard.
Je refuse l'oraison de toutes les églises ; je demande une prière à toutes les âmes.
Je crois en Dieu[219]. »

Hugo et ses contemporains

Estimé par certains et critiqué par d'autres, Victor Hugo reste une figure de référence de son siècle[220].

Temps des rivaux

Admirateur de Chateaubriand à qui il dédie plusieurs odes[221], il se détache peu à peu de son ancien maître qui lui reproche une littérature subversive[222]. Il entretient des relations d'estime et d'admiration mutuelles avec Balzac (un peu de méfiance, l'ego des grands créateurs y pourvoit), Nerval[214] et Vigny[223] et des relations d'amitié avec Dumas, son compagnon de romantisme, qui dureront, avec beaucoup de hauts et quelques bas, toute la vie[224]. La rivalité est plus exacerbée avec Lamartine, auquel Hugo ne cesse de proclamer son admiration, mais ne lui concède plus, le succès venant, de réelle prééminence artistique[225] et avec Musset qui lui reproche ses artifices et son engagement politique[226].

Il détient en Barbey d'Aurevilly[227], Gustave Planche[228], et Sainte-Beuve à partir de 1835[229], des adversaires tenaces et constants. Ainsi, Sainte-Beuve écrit dans ses carnets tenus entre 1834 et 1847 : « Hugo ne se corrigera jamais. […] Il pourra donner ainsi trente autres volumes, jusqu’à 80 ans […], mais il ne prouvera que sa fécondité et sa force récidivante. […] Sa poésie me fait plus que jamais l’effet d’une plante grasse, dont les fleurs d’une admirable couleur pourpre n’ont pas d’odeur, ou en ont une funeste » [230]. Dans Mes poisons, il concède que « Victor Hugo est un homme qui a des facultés extraordinaires et disproportionnées » et lui reconnaît cette qualité suprême : « Ce qu’il invente de faux et même d’absurde, il le fait être et paraître à tous les yeux »[231]. Les frères Goncourt restent des lecteurs très critiques[232] et George Sand une commentatrice très perspicace[233]. Mais il possède en Théophile Gautier un admirateur inconditionnel[234] que Victor Hugo soutiendra jusqu'à sa mort[235].

Les relations sont plus conflictuelles avec les admirateurs de la première heure, que Victor Hugo déçoit parfois par la suite et qui alternent éloges et critiques. Ainsi, le Baudelaire de 1859 s’exclame : « Nos voisins disent : Shakspeare [sic] et Goethe ! nous pouvons leur répondre : Victor Hugo et Théophile Gautier ! » tandis que celui de 1862 se montre publiquement dithyrambique sur les Misérables, mais confie dans le même temps à sa mère qu’il trouve ce livre « immonde et inepte »[236]. Gustave Flaubert avoue à George Sand que « la philosophie d’Hugo lui semble toujours vague » mais il admirait le génie littéraire[237] . Le 15 juillet 1853, il lui écrivait : « Monsieur, vous avez été dans ma vie une obsession charmante, un long amour. » [238] Il est à noter que Victor Hugo apporta son soutien à Flaubert lors du procès pour outrage aux bonnes mœurs qui lui fut intenté après la publication de Madame Bovary et lui écrivit en avril 1857 : « Vous êtes un de ces hauts sommets que tous les coups frappent, mais qu’aucun n’abat »[239]. D'autres revendiquent leur filiation avec Victor Hugo tout en empruntant des voies qui leur sont propres, se détachant même du romantisme : Théodore de Banville[240] ; Leconte de Lisle[241], qui aurait dit, selon des propos rapportés à Hugo : « Victor Hugo est bête comme l'Himalaya » [242]; Mallarmé[243] et Verlaine. Ce dernier ne cachait pas son admiration pour Hugo qu'il alla voir à Bruxelles et qui l'invita à dîner. En juillet 1890, il écrit : « […] Quelle grande figure et qu’avec tous ses défauts, c’est encore, avec Lamartine incomparablement plus poète certes, mais infiniment moins artiste, le Maître ! »[244]

L'étiquette d'auteur engagé que lui vaut son exil participe à sa notoriété, mais lui aliène l'estime de poètes comme Baudelaire[z], et provoque sa rupture avec Vigny, fidèle à l'empereur[245].

Parmi les artistes, on retiendra l'avis de Delacroix qui porte le même regard critique sur « les Berlioz, les Hugo, tous ces réformateurs prétendus ». Selon lui, « le style d’Hugo […] n’a jamais approché de cent lieues de la vérité et de la simplicité »[246].

Chez les auteurs étrangers, on ne peut oublier Heinrich Heine qui comparait Hugo à un bossu : « Je n’ai pas seulement en vue la manie de M. Victor Hugo de charger, dans ses romans et ses drames, le dos de ses héros principaux d’une bosse matérielle, mais je veux surtout insinuer ici qu’il est lui-même affligé d’une bosse morale qu’il porte dans l’esprit ». Quant à sa pièce Les Burgraves, il la qualifie d’« ouvrage indigeste », de « choucroute versifiée », ajoutant que cette « œuvre ne témoigne ni d’abondance d’imagination, ni d’harmonie, ni d’enthousiasme, ni de liberté de pensée ; elle ne renferme aucune étincelle de génie, au contraire il n’y a que de l’afféterie peu naturelle et de la déclamation bigarrée »[247].

Statue du commandeur

Quand il retourne en France après l'exil, il est considéré comme le grand auteur qui a traversé le siècle et comme un défenseur de la république[248]. Les monarchistes ne pardonnent pas facilement à celui qui a trahi son milieu et si les républicains les plus à gauche doutent de sa conversion, il devient cependant un enjeu politique, adulé par la gauche républicaine qui organise pour l'anniversaire de ses 79 ans, une grande fête populaire[249]. Les jeunes poètes continuent de lui envoyer leurs vers – tandis que d'autres se montrent volontiers irrévérencieux.

« Hugo : l'Homme apocalyptique,
L'Homme-Ceci-tûra-cela,
Meurt, gardenational épique ;
Il n'en reste qu'un – celui-là »

— Tristan Corbière, « Un jeune qui s'en va », Les Amours jaunes (1873)

Ce culte hugolien exaspère ses pairs. Paul Lafargue écrit en 1885 son pamphlet La légende de Victor Hugo et Zola s'exclame :

« Victor Hugo est devenu une religion en littérature, une sorte de police pour le maintien du bon ordre […]. Être passé à l'état de religion nécessaire, quelle terrible fin pour le poète révolutionnaire de 1830[250]. »

Hugo et les femmes

Henri Guillemin nous rappelle que Victor Hugo était vierge lorsqu’il a épousé Adèle Foucher à l’âge de 20 ans. Dans son livre de souvenirs, Juana Richard-Lesclide rapporte que Hugo disait avoir honoré sa jeune épouse neuf fois durant leur nuit de noces du 12 octobre 1822[251]. Guillemin cite également ce mot de l’auteur, qu’il date des années 1828 : « L’homme a reçu de la nature une clef avec laquelle il remonte sa femme toutes les vingt-quatre heures ». De fait, il ne devait plus cesser de s’intéresser à certaines  horloges, même si, vers la fin de sa vie, ses notes secrètes montrent qu’il était passé d’une pratique active aux plaisirs moins physiques de la vue et du toucher.

L’épouse

Hugo épouse Adèle Foucher en octobre 1822. Ils restent mariés près de 46 ans, jusqu’à ce qu’elle décède en août 1868. Elle le trompe avec le critique Sainte Beuve dès 1830. Toujours proscrit, Hugo ne peut accompagner le cercueil de sa femme jusqu’à Villequier, où elle avait souhaité être enterrée auprès de sa fille Léopoldine.

Les maîtresses officielles

Juliette Drouet

De février 1833 jusqu’à son décès en 1883, Juliette Drouet se dévoue à son amant, qui ne l’épouse pas, même après le décès de sa femme. Elle l’accompagne dans ses nombreux voyages à travers la France et à l'étranger.

En décembre 1851, Hugo est menacé d’arrestation. Elle lui fait connaître un certain Lanvin, ouvrier typographe,  qui lui offre son passeport. Elle le fait ensuite héberger en cachette par des amis [252]. En 1860, Hugo lui dédicace les épreuves de La Légende des siècles et lui rend un hommage appuyé : « Si je n’ai pas été pris et, par conséquent, fusillé, si je suis vivant à cette heure, je le dois à Mme Juliette Drouet qui, au péril de sa propre liberté et de sa propre vie, m’a préservé de tous les pièges, a veillé sur moi sans relâche, m’a trouvé des asiles sûrs et m’a sauvé, avec quelle admirable intelligence, avec quel zèle, avec quelle héroïque bravoure, Dieu le sait et l’en récompensera [253]! »

Elle le suit dans son exil à Guernesey où Victor Hugo lui loue une maison, La Fallue, à proximité de la demeure familiale. Le 16 juin 1864,  elle emménage à Hauteville-Fairy, que Hugo a fait décorer. Le 22 décembre de la même année, elle reçoit de Adèle Hugo une invitation au Noël que la famille organise au profit des enfants pauvres, ce qui est une façon d’officialiser cette liaison adultère [254].

Le 25 septembre 1870, pendant le siège de Paris, Victor Hugo s’attend au pire. Aussi laisse-t-il quelques instructions à ses enfants, dont celles-ci  (l’orthographe est celle d’origine) :

« J.D

Elle m’a sauvé la vie en décembre 1851. Elle a subi pour moi l’exil. jamais son ame n’a quitté la mienne. que ceux qui m’ont aimé l’aiment. que ceux qui m’ont aimé la respectent.

Elle est ma veuve.

V.H [255]»

Elle lui a écrit quelque 20 000 lettres exprimant son amour immense et sa jalousie. Dans les Misérables, Victor Hugo glisse une allusion très intime de leur vie amoureuse. La date du 16 février 1833, nuit de noces de Cosette et Marius (Cinquième partie, livre VI, chapitre I), fut aussi celle où Juliette se donna à Victor pour la première fois.

L’entourage de Hugo dissuade celui-ci d’assister aux obsèques de sa maîtresse.

Léonie d’Aunet, épouse Biard

En mars 1843, il fait la connaissance de Léonie D’Aunet, épouse du peintre Biard, et devient son amant le 1er avril 1844. Leur liaison se poursuivra pendant plus de 7 ans. Les deux amants sont surpris en flagrant délit d’adultère le 5 juillet 1845. Son statut de pair de France permet à Hugo d’échapper aux poursuites tandis que Léonie d’Aunet passe deux mois en prison et six au couvent. Bien des années après la fin de leur liaison, Victor Hugo continue d'aider financièrement son ancienne maîtresse.

Les aventures

Les biographes renoncent à établir le compte des femmes avec lesquelles Victor Hugo a laissé libre cours à sa prodigieuse sensualité. Il tire avantage de l’ascendant que lui procurent sa célébrité, ses relations, sa fortune et son pouvoir auprès de courtisanes, prostituées, pasionarias, telles Louise Michel et autres communardes, jeunes comédiennes à la recherche d’un rôle, admiratrices, domestiques à son service. Victor Hugo, érotomane doublé de graphomane, note ses aventures sous forme codée – à la manière du diariste anglais Samuel Pepys. Ainsi, il se sert d’abréviations latines (osc. pour baisers), d’espagnol (Misma. Mismas cosas : la même. Mêmes choses) ; il recourt à l’homophonie (Saints pour seins, poële et poils), d’analogies qui lui sont propres (Suisses signifiant à nouveau les seins – Suisse étant associé au lait…)[256] ; il peut aussi dissimuler un prénom comme Laetitia en le faisant apparaître sous le mot « Joie », sens du mot laetitia  en latin ; il use d’initiales : S.B. en novembre 1875 seraient celles de Sarah Bernhardt.

Hugo : histoire d’un corps

Pour ses contemporains, de même que dans la mémoire collective, Victor Hugo, dont l’existence a traversé le siècle, apparaît comme un homme resté vigoureux et vert jusque dans ses dernières années.

La jeunesse

Néanmoins, l’enfant qui naît le vendredi 26 février 1802 est d’apparence si fragile que l’accoucheur affirme qu’il ne vivra guère. Adèle Hugo se souvient que sa belle-mère lui raconta souvent qu’il n’était « pas plus long qu’un couteau. » Pourtant, il survécut[257].

Sa main portait une cicatrice depuis qu’à l’âge de quatre ans il avait été mordu par un chien à qui il donnait à manger.

À l’âge de neuf ans, sa vie à nouveau ne tint qu’à un fils lorsqu’en Espagne il fit une mauvaise chute au fond d’une excavation : sa tête frappa un rocher et il demeura un long moment évanoui avant que ses camarades de jeu ne le retrouvent[258]. Une légère cicatrice lui en resta au front. Une autre, profonde, marquait son genou des suites d'une chute. A l’hiver 1811, alors pensionnaire du « collège des nobles » à Madrid, le jeune Hugo contracta les oreillons qui le firent horriblement souffrir jusqu’à leur guérison obtenue en versant du lait de nourrice dans le conduit auditif… A son épouse, Hugo expliqua que les souffrances de cette époque dues au froid et à la faim lui avaient été salutaires et l’avaient « trempé » [259].

Dix ans plus tard, une fois encore, il échappa à la mort lorsqu’il provoqua en duel un soldat qui lui avait arraché un journal des mains : l’épée de son adversaire glissa sur sa poitrine et le toucha dans le bras gauche, sous l’épaule[260].

Hugo raconta qu’à l’époque des Feuilles d’automne, après Hernani, la haine qu’il suscitait lui valut un coup de fusil qui brisa la vitre de son bureau et manqua de le tuer, alors qu’il travaillait chez lui de nuit [261].

Victor Hugo mesurait 1,68 m. Mme Daudet fut d’abord « étonnée de sa petite taille » lorsqu’elle le rencontra pour la première fois, puis elle finit par le trouver « très grand, très intimidant »[262].

Plusieurs contemporains se souvenaient qu’il avait les yeux petits, « des prunelles d’aigle », disait Théophile Gautier, d’un bleu profond, selon Léon Daudet, et qui semblèrent très noirs à Jules Clarétie. Il avait une vue perçante qui stupéfia le journaliste Louis Ulbach lorsqu’un soir Victor Hugo, âgé alors d’environ 26 ans, fut à même de discerner d’une tour de Notre-Dame, des détails d’une précision étonnante[263].

À la même époque, ce qui frappa rapidement les personnes qui croisaient Hugo – notamment Théophile Gauthier – c’était « le front vraiment monumental, […] d’une beauté et d’une ampleur surhumaine » qu’encadraient des cheveux châtain clair, un peu longs. Le visage, très pâle, ne portait ni barbe ni moustaches et était rasé de près. Les dents étaient d’un blanc éclatant[264]. Dans Océan, des fragments de vers tracent un autoportrait : « […] jeune encore – front haut / Un sourire assez doux corrige l’œil sévère [265] . »

Dans les années 1830, le visage s’arrondit au point qu’Henri Guillemin a pu parler de « commencements de bajoue ». Le même signale que Victor Hugo, dix ans plus tard, ne dédaigne pas se faire friser[266].

Victor Hugo était un très grand marcheur et les quelques amis qui l’accompagnaient « y usaient leur souffle et leur jambes », nous dit Richard Lesclide[267]. Nombre de ses œuvres, ajoute-t-il, ont été en grande partie composées lors de ses promenades dans Paris ou dans la nature.

La maturité

En mars-avril 1842, il souffre d’une affection pulmonaire – peut-être une pleurésie, comme son fils Victor.

Le 20 mars 1844, alors qu’un convoi de d’artillerie passe devant lui, un canon de plusieurs tonnes se détache pour venir tomber à ses pieds, manquant de l’écraser.

Lors de la Révolution de 1848, il s'expose aux balles, notamment le 25 juin, et échappe par chance à une salve tirée par des insurgés retranchés derrière une barricade.

À l’approche de la cinquantaine, alors qu’il part en exil, des poches marquées apparaissent sous les yeux.

Jules Clarétie raconte qu’à Jersey, alors qu’on l’avait cru atteint d’une affection cardiaque, Hugo s’était mis à l’équitation et se lançait à cheval dans de folles courses sur la grève, comment il se baignait tous les jours - parfois nu, comme le précise Richard Lesclide - et parcouraient des kilomètres à pied, qu’il pleuve ou qu’il neige. Avec cela, un sommeil de plomb[268].

Fin de juin 1858, il contracte la maladie du charbon qui, en juillet, met sa vie en péril. Charles écrit à l’éditeur Hetzel que son père a souffert le martyre alors que son dos porte une plaie énorme. Le 27 juillet, encore très faible, il se met à son balcon pour rassurer Juliette Drouet. Il ne guérit qu’en octobre[269]. Hugo confia à Edmond de Goncourt, en février 1877, que cette maladie l’avait « cautérisé » et qu’il ne craignait plus les pluies qui le mouillaient jusqu’aux os, ni le froid, ni le chaud, qu’il avait le sentiment d’être « invulnérable ».

En 1860, il décide de se laisser pousser la barbe, « pour voir, dit-il, si cela me protégera contre les maux de gorge »[270]. Le 24 janvier 1861, ses carnets révèlent sa conviction, contraire au diagnostic des médecins, d’être atteint d’une laryngite qui se transformera en phtisie[271]. Il rapporte à son fils François-Victor qu’on le trouve « très beau avec [sa] barbe », en ajoutant avec humour qu’elle le fait ressembler à un caniche.

Banville dessine son portrait écrit le 23 septembre 1861 : un homme svelte, qui donne une impression de grande force physique, le teint hâlé, moustache noire et barbe blanche[272].

La vieillesse

Dans les années qui suivent, la barbe devient broussailleuse jusqu’à ce qu’il décide de la ramener à une taille plus modeste en 1866.

Jules Clarétie lui rend visite à Bruxelles en août : il note les cheveux longs, très blancs et hérissés ; il se souvient de « sa jolie main grasse » et de sa très forte poignée ; « sa voix était caressante, un peu criarde »[273]. Un an plus tard, c’est au tour de Verlaine de le rencontrer. Malgré « un nez un peu fort », il le trouve « positivement beau » avec ses « petits yeux restés pétillants, non sans malice », son teint coloré, ses bonnes dents, et sa peau peu ridée[274]. En revanche, lorsque Edmond de Goncourt le revoit à Paris en décembre 1870, il lui apparaît vieilli, « paupières rouges, teint briqueté, la barbe et le cheveu en broussailles »[275].

Nombreux sont ceux qui s’amusent de son appétit gargantuesque – Léon Daudet parle de sa « gloutonnerie ». Jules Clarétie rapporte que Hugo affirmait n’avoir jamais eu d’indigestion de toute sa vie et disait : « L’histoire naturelle connaît trois grands estomacs : le requin, le canard et Hugo. » Souvent, il l’a vu, après un repas copieux, manger une mandarine dans laquelle il avait enfoncé un morceau de sucre et croquer le tout, sans retirer ni la peau ni les pépins. Il appelait cela « le grog à la Hugo. » Plus étonnant encore, il l’avait vu, après ses courses dans le froid, avaler une cuillerée de goudron[268]. Edouard Lockroy, qui a épousé la veuve de son fils Charles, confirme, ainsi que son petit fils George, cette étonnante voracité qui lui faisait manger les homards avec leur carapace et les oranges avec leur peau en expliquant : « C’est la carapace qui fait digérer le homard ; sans cela, il serait très lourd »[276].

Richard Lesclide note qu’entre 1872 et 1874, Hugo était sujet à des insomnies, dont il tirait partie en écrivant au lit [277].

À 76 ans, il est toujours capable de monter les marches quatre à quatre devant Léon Gambetta, 36 ans plus jeune que lui. Et pourtant, dans la nuit du 27 au 28 juin 1878, cette force de la nature est victime d’une congestion cérébrale. Le docteur Germain Sée, qui l’a ausculté, déclare : « On ne m’eût pas nommé le sujet et l’on m'eût fait l’ausculter, le palper dans une chambre sans lumière, que j’aurais affirmé : « C’est là le corps d’un homme de quarante ans ! »[278].

Quelque temps avant 1883, Mme Alphonse Daudet revoit Victor Hugo, lors d’un repas dans sa maison de l’avenue d’Eylau, qu’il habita de 1878 à 1883. Elle trouve vieilli, un peu sourd.

Tous les matins, George et sa sœur Jeanne, les petits-enfants, venaient le saluer dans sa chambre. Dès son lever, il gobait un œuf cru, puis buvait un bol de café noir, sans sucre. Ensuite, il se lavait entièrement à l’eau froide et plongeait la tête dans une cuvette d’eau tout aussi froide ; il se nettoyait les dents avec une brosse en poils très durs ; il lissait ensuite longuement ses cheveux, puis brossait énergiquement sa barbe et délicatement sa moustache[279].

Il gardait ses ongles longs, comme cela apparaît sur les photos de cette époque et sur un moulage de sa main droite conservée à San Francisco [280]. Quand elle lui en parlait, sa petite-fille Jeanne lui disait « tes griffes ».

Les derniers jours

Les informations données ci-dessous sont tirées du Petit Journal, qui offrit à ses lecteurs un compte rendu circonstancié de l’évolution de l’état de santé de « l’illustre malade ». Les articles insistent régulièrement sur la robustesse du patient, laquelle pouvait laisser espérer une issue heureuse. À l'exception du premier, les bulletins de santé émanent du Professeur Germain Sée, des docteurs Emile Allix et Alfred Vulpian[281].

Jeudi 14 mai - soir : Victor Hugo a été pris d'une indisposition qui, d'abord, a semblé légère, et qui s'est aggravée subitement. Victor Hugo, qui souffrait d'une lésion du cœur, a été atteint d'une congestion pulmonaire. Germain Sée, Emile Allix.

Bulletin mardi 19 mai - matin : La nuit a été relativement calme ; la respiration s'embarrassent de temps en temps, mais la congestion pulmonaire ne s'est pas aggravée.

Bulletin mardi 19 mai - fin d’après-midi : L'état ne s'est pas modifié d'une manière notable. De temps en temps, accès intenses d'oppression.

Bulletin - mercredi 20 mai - 9h 30 matin : À la suite d'une violente oppression, il s'est manifesté cette nuit une syncope assez longue. Ce matin, l'état des forces et de la respiration est à peu près le même qu'hier au soir. Comme détail complémentaire de ce bulletin, on nous assure que Victor Hugo, qui a toute sa raison et qui se sent perdu, a fait entendre pendant l'oppression une plainte formulée en ce vers : En moi, c'est le combat du jour et de la nuit. Il est à noter que le Matin relate le même fait, avec une légère variante : « C’est ici le combat du jour et de la nuit. » Bulletin mercredi 20 mai - 20h.00 : il semble qu'il y ait, depuis ce matin, une légère tendance à l'amélioration.

Bulletin - mercredi 20 - midi : La nuit a été assez agitée et troublée par deux accès d'oppression. Ce matin, on constate un certain degré d'engagement pulmonaire du côté droit.

Bulletin - mercredi 20 - 19h. : On constate ce soir un calme relatif de la respiration. Le pouls se maintient. Pas de fièvre. Le pronostic reste grave.

Bulletin - jeudi 21 mai – 9h. du matin : La nuit a été tranquille, sauf quelques instants d'oppression et de grande agitation. En ce moment, la respiration est assez calme et les fonctions intellectuelles sont intactes. La situation est toujours inquiétante.

Jeudi 21 mai - midi : Le malade a eu une crise d'agitation très violente qui a duré vingt minutes. M. Vacquerie, Mme Lockroy et le docteur Allix avaient de la peine à le maintenir. Une injection de morphine a ensuite provoqué une période de calme absolu.

Jeudi 21 mai - vers 18h. : La suffocation avait pris un caractère si alarmant que M. Lockroy s'attendait à une fin très prochaine. Cependant un peu de calme est revenu à la suite d'une injection de morphine.

Vendredi 22 mai - 1h. du matin : La situation est absolument désespérée ; l'état d'assoupissement prend le caractère comateux ; l'issue fatale est attendue d'un instant à l'autre.

Bulletin - Vendredi 22 mai - sept heures du matin : Aucun changement n'est survenu depuis ce matin, bien que les battements du cœur soient moins énergiques.

Le dernier bulletin - vendredi 22 mai - 9h.10m du matin : Situation extrêmement grave.

Vendredi 22 mai - Vers 11h.45 : Après une crise d'agitation, le grand poète s'est affaissé et n'a plus donné d'autre signe de vie que les soubresauts courts d'une respiration de plus en plus faible. C'était l'agonie qui commençait, agonie calme et tranquille, sorte de sommeil inconscient qui n'était que le seuil de la mort. Tous les membres de la famille, appelés en toute hâte, se tenaient au chevet du mourant, abîmés dans la plus poignante douleur. Quelques amis, parmi lesquels MM Armand Gouzien et Sardou, réunis là, mêlaient leurs larmes aux pleurs de la famille désolée.

Vendredi 22 mai - 13h.27 : La poitrine de VH a été soulevée par un soupir, puis plus rien, l'immobilité de la mort !

Dès le début, affirme Auguste Vacquerie qui fut le témoin des derniers moments, il était convaincu que sa fin était proche. Le lundi 18 mai, il confia à Paul Meurice : « Cher ami, comme on a de la peine à mourir ! - Mais vous ne mourrez pas ! - Si ! C'est la mort. Et il ajouta en espagnol : - Et elle sera la très bien venue » Il souligne, en outre, que son visage était « profondément serein ».

Après le décès

Vendredi 22 mai : Amédée-Paul Bertault moula le visage sous la direction du sculpteur Jules Dalou qui réalisa un buste ; le peintre Léon Bonnat fit un tableau et Léon Glaize un dessin[282].

Samedi 23 mai : Félix et Paul Nadar ainsi qu'Etienne Carjat en firent plusieurs portraits photographiques. Félix Nadar prit également quelques croquis.

Dimanche 24 mai - Dans la nuit : les docteurs Sée et Cornil procédèrent à l’embaumement du corps.

Samedi 30 mai - 22h.30 : Mise en bière.

En octobre 1887, Léon Daudet, qui assista à l’ouverture de Hauteville House après le décès, raconta à Edmond de Goncourt que les armoires « étaient bondées de capotes anglaises, et d’un format gigantesque »[283], ce qui rejoint le mot ironique de Georges Clemenceau évoquant son supposé grand appétit sexuel : "(...) C'était un surhomme. Surtout avec les femmes de ménage".


Liste des œuvres

Note : l'année indiquée est la date de la première parution

Théâtre

  • 1816 : Irtamène
  • 1819 ou 1820 : Inez de Castro
  • 1827 : Cromwell
  • 1828 : Amy Robsart
  • 1830 : Hernani
  • 1831 : Marion de Lorme
  • 1832 : Le roi s'amuse
  • 1833 : Lucrèce Borgia
  • 1833 : Marie Tudor
  • 1835 : Angelo, tyran de Padoue
  • 1838 : Ruy Blas
  • 1843 : Les Burgraves
  • 1882 : Torquemada
  • 1886 : Théâtre en liberté (à titre posthume)
  • 1939 : Le château du diable (pièce inachevée écrite en 1812 et publiée à titre posthume)

Romans

  • 1818 : Bug-Jargal
  • 1823 : Han d'Islande
  • 1829 : Le Dernier Jour d'un condamné
  • 1831 : Notre-Dame de Paris
  • 1834 : Claude Gueux
  • 1862 : Les Misérables
  • 1866 : Les Travailleurs de la mer
  • 1869 : L'Homme qui rit
  • 1874 : Quatrevingt-treize

Poésies

  • 1822 : Odes et poésies diverses
  • 1824 : Nouvelles Odes
  • 1826 : Odes et Ballades
  • 1829 : Les Orientales
  • 1831 : Les Feuilles d'automne
  • 1835 : Les Chants du crépuscule
  • 1837 : Les Voix intérieures
  • 1840 : Les Rayons et les Ombres
  • 1853 : Les Châtiments
  • 1856 : Les Contemplations
  • 1859 : Première série de la Légende des siècles
  • 1865 : Les Chansons des rues et des bois
  • 1872 : L'Année terrible
  • 1877 : L'Art d'être grand-père
  • 1877 : Nouvelle série de la Légende des siècles
  • 1878 : Le Pape
  • 1879 : La Pitié suprême
  • 1880 : L'Âne
  • 1880 : Religions et religion
  • 1881 : Les Quatre Vents de l'esprit
  • 1883 : Série complémentaire de la Légende des siècles

Recueils posthumes :

  • 1886 : La Fin de Satan
  • 1891 : Dieu et 1941

Choix de poèmes parmi les manuscrits de Victor Hugo, effectué par Paul Meurice :

  • 1888 : Toute la Lyre (1893, 1893, 1835-1937),
  • 1893 : Nouvelle série de Toute la Lyre
  • 1898 : Les Années funestes
  • 1902 : Dernière Gerbe et 1941 (le titre n'est pas de Victor Hugo)
  • 1942 : Océan. Tas de pierres

Autres textes

  • 1818 : A.Q.C.H.E.B. (A quelque chose hasard est bon) (texte qualifié d'opéra-comique par son auteur)
  • 1834 : Étude sur Mirabeau
  • 1834 : Littérature et philosophie mêlées
  • 1836 : La Esmeralda (livret d'opéra)
  • 1842 : Le Rhin, éd. J. Hetzel-A. Quantin (Paris), 1884, t. 1 disponible sur Gallica et t. 2 disponible sur Gallica
    • Contient ce conte : Légende du beau Pécopin et de la belle Bauldour
  • 1852 : Napoléon le Petit (pamphlet) éd. J. Hetzel (Paris), 1877 disponible sur Gallica
  • 1855 : Lettres à Louis Bonaparte
  • 1864 : William Shakespeare
  • 1867 : Paris-Guide
  • 1874 : Mes fils
  • 1875 : Actes et paroles - Avant l'exil
  • 1875 : Actes et paroles - Pendant l'exil
  • 1876 : Actes et paroles - Depuis l'exil
  • 1877 : Histoire d'un crime - 1re partie
  • 1878 : Histoire d'un crime - 2e partie
  • 1883 : L'Archipel de la Manche

Œuvres posthumes

  • 1887 : Choses vues - 1re série (mémoires et commentaires pris sur le vif, le titre n'est pas de Victor Hugo)
  • 1900 : Choses vues - 2e série
  • 1890 : Alpes et Pyrénées (carnets de voyage)
  • 1892 : France et Belgique (carnets de voyage)
  • 1896 : Correspondances - t. I
  • 1898 : Correspondances - t. II
  • 1901 : Post-scriptum de ma vie, recueil de textes philosophiques des années 1860
  • 1934 : Mille francs de récompense, (théâtre)
  • 1951 : Pierres (fragments manuscrits)
  • 1964 : Lettres à Juliette Drouet suivi de Le livre de l'anniversaire

Postérité

  • Des cérémonies sont organisées dès le centenaire de sa naissance.
  • La Poste française émet un timbre à son effigie le 11 décembre 1933[284]

Au XXe siècle

Au début du XXe siècle, Victor Hugo reste une gloire nationale et l'anniversaire de sa naissance donne lieu à de nombreuses manifestations officielles[285]. Le milieu artistique a cependant pris un peu ses distances. Le mouvement parnassien et le mouvement symboliste, en remettant en cause l'éloquence dans la poésie, se sont posés en adversaires de l'école de Hugo[286] et la mode en ce début de siècle est à une poésie moins passionnée[287]. André Gide assume la paternité du mot « Hugo, hélas ! » donné en réponse à la question « Quel est votre poète ? » posée par L'Ermitage en février 1902[288], et que certains attribuaient à Verlaine ». Il se souvient de l’émotion que suscitait la poésie de Hugo chez l’adolescent qu’il était, mais pour l’écrivain, le défaut essentiel de Victor Hugo est qu’il « a trop de confiance en son génie. » Son admiration pour lui « s’en tient à la forme » et à son incomparable don d’observation, mais tous ses « défauts énormes [tels que] antithèses constantes, procédés » l’agacent profondément[289]. Cela montre la double attitude des poètes du XXe siècle, reconnaissant à Victor Hugo une place prééminente, mais exaspérés parfois aussi par ses excès[290]. Charles Péguy, dans Notre patrie publié en 1905, n'est pas tendre envers le grand homme[291], l'accusant d'être un « hypocrite pacifiste »[292], disant de lui que « Faire des mauvais vers lui est complètement égal »[293], mais plus loin s'exclamant « quels réveils imprévus, quel beau vers soudain »[293] et parlant d'« entraînement formidable de l'image et du rythme »[294]. Saint-John Perse lui reproche d'avoir perverti le romantisme par son engagement politique[295]. On retrouve de son influence aussi bien chez des admirateurs comme Dostoïevski[296] que chez de violents détracteurs comme Jean Cocteau[297]. Aux yeux de Paul Valéry, « Hugo est un milliardaire. – Ce n’est pas un prince », exprimant ainsi l’idée que la richesse de ses dons ne fait pas de Victor Hugo un des grands maîtres de la littérature[298]. Vers 1930, Eugène Ionesco écrit le pamphlet Hugoliade et reproche à Hugo une éloquence masquant la poésie ainsi que sa mégalomanie[299].

Entre les deux guerres, c'est en sa qualité de révolutionnaire qu'il est apprécié par les gens de gauche (Romain Rolland, Alain) et exécré des réactionnaires (Charles Maurras[300]), c'est en sa qualité de visionnaire qu'il est apprécié des surréalistes[287]. Il est admiré par Aragon[301], par Desnos[302].

Durant la guerre, son image sert de porte-drapeau à la résistance[303],[287].

Au retour de la guerre, les passions s'assagissent, on découvre l'homme. François Mauriac déclare, en 1952 : « Il commence à peine à être connu. Le voilà au seuil de sa vraie gloire. Son purgatoire est fini »[304]. Henri Guillemin publie une biographie très nuancée de l'écrivain[287]. Jean Vilar popularise son théâtre. Victor Hugo est désormais adapté au cinéma, au théâtre et pour la jeunesse. Le centenaire de sa mort est fêté en grande pompe[305].

En 2015, Hugo est le dixième personnage le plus célébré au fronton des 67 000 établissements publics français : pas moins de 365 écoles, collèges et lycées lui ont donné son nom, derrière Joseph (880), Jules Ferry (642), Notre-Dame (546), Jacques Prévert (472), Jean Moulin (434), Jean Jaurès (429), Jeanne d'Arc (423), Antoine de Saint-Exupéry (418), Sainte Marie (377), mais devant Louis Pasteur (361), Marie Curie (360), Pierre Curie (357), Jean de la Fontaine (335)[306].

Adaptations

Les œuvres de Hugo ont donné lieu à d'innombrables adaptations[307] au cinéma, à la télévision ou au théâtre. Le héros hugolien le plus interprété demeure Jean Valjean, incarné, en France, par Harry Baur, Jean Gabin, Lino Ventura ou Gérard Depardieu.

Cinéma

Près d'une centaine d'adaptations au total dont plus d'une quarantaine pour Les Misérables, suivi de près par Notre-Dame de Paris. On peut y voir le caractère universel de l'œuvre de Hugo, car les cinémas les plus divers s'en sont emparés : américain (1915, Don Caesar de Bazan, tiré de Ruy Blas) ; (1928, The Man Who Laughs, adaptation de L'Homme qui rit) ; anglais, indien (1953, Badshah Dampati, adaptation de Notre-Dame de Paris) ; japonais (1938, Kyojin-den, adaptation des Misérables dans un cadre japonais, sous l'ère Meiji) ; égyptien (1978, Al Bo'asa, autre adaptation des Misérables) ; italien (1966, L'Uomo che ride, adaptation de L'Homme qui rit), etc.

L'Histoire d'Adèle H. de François Truffaut est un des rares films biographiques qui évoque indirectement l'exil de Victor Hugo (qui n'apparaît pas dans le film) à travers le destin de sa fille Adèle Hugo. L'écrivain apparaît dans le film de Sacha Guitry Si Paris nous était conté interprété par Émile Drain.

En 2016, le film documentaire Ouragan, l'odyssée d'un vent a repris le texte de Hugo intitulé La Mer et le Vent[308] pour constituer l'essentiel de la narration, accompagnant les images dédiées à l'ouragan.

Télévision

Un nombre important d'adaptations d'œuvres de Victor Hugo a été réalisé pour la télévision. Pour la télévision française Jean Kerchbron réalisa les adaptations de Marion de Lorme, Torquemada et L'Homme qui rit, en 2000 Josée Dayan fit une adaptation des Misérables avec Gérard Depardieu, Christian Clavier et John Malkovich.

Opéra

Une centaine d'opéras ont été inspirés par l'œuvre de Victor Hugo. Signalons, entre autres, parmi les plus connus :

  • 1833 : Lucrezia Borgia, de Gaetano Donizetti, d'après Lucrèce Borgia.
  • 1837 : Il Giuramento, Saverio Mercadante, d'après Angelo, tyran de Padoue.
  • 1844 : Ernani de Verdi, tiré de la pièce Hernani.
  • 1851 : Rigoletto de Verdi, d'après la pièce Le Roi s'amuse.
  • 1879 : Maria Tudor de Carlos Gomes, d'après le drama Marie Tudor
  • 1885 : Marion Delorme d'Amilcare Ponchielli, d'après la pièce Marion de Lorme
  • 1943 : Torquemada de Nino Rota, d'après la pièce Torquemada

Sur ces opéras et d'autres, on se reportera au numéro hors série de L'Avant-scène opéra, Hugo à l'opéra, dirigé par Arnaud Laster, spécialiste des rapports de Victor Hugo avec la musique et des mises en musique de ses œuvres[309].

Contrairement à ce que l'on a souvent prétendu, Victor Hugo n'était pas hostile à la mise en musique de ses poèmes ni aux opéras inspirés par ses œuvres sauf quand on ne signalait pas qu'il était l'auteur de l'œuvre adaptée[aa],[ab]. Néanmoins, lors des premières représentations d'Ernani, Hugo insista pour que le titre et le nom des personnages soient changés[310].

Son ami Franz Liszt composa plusieurs pièces symphoniques inspirées de ses poèmes : Ce qu'on entend sur la montagne, tiré des Feuilles d'automne, et Mazeppa, tiré des Orientales.

Mélodies

De nombreux compositeurs ont mis en musique des poèmes de Victor Hugo : Gounod (Sérénade), Bizet (Guitare ; Les Adieux de l'hôtesse arabe), Lalo (Guitare), Delibes (Églogue), Jules Massenet (Soleils couchants), Franck (S'il est un charmant gazon), Fauré (Le Papillon et la Fleur ; L'Absent ; Puisqu'ici bas), Wagner (L'Attente), Liszt (Ô quand je dors ; Comment, disaient-ils), Saint-Saëns (Soirée en mer ; La Fiancée du timbalier), Maude Valerie White (Chantez, chantez, jeune inspirée), Reynaldo Hahn (Si mes vers avaient des ailes ; Rêverie)[311],[312].

  • Thierry Escaich : Guernesey, cycles de trois mélodies pour ténor et piano d'après Victor Hugo, et Djinns, dans Les Nuits hallucinées pour mezzo-soprano et orchestre

Comédies musicales

  • 1980 : Les Misérables (adaptation d'Alain Boublil et Claude-Michel Schönberg) pour Robert Hossein, est devenue l'une des plus populaires comédies musicales à partir de 1985 où elle a été montée à Londres en anglais et où elle est toujours à l'affiche[313] : jouée dans 40 pays, traduite en 21 langues et vue par plus de 55 millions de spectateurs au total, elle a été jouée (en anglais) au théâtre du Châtelet à Paris dans une mise en scène de Trevor Nunn et John Caird, en 2010[314].
  • 1999 : Notre-Dame de Paris (adaptation Luc Plamondon et Richard Cocciante).

Films d'animation

Plusieurs succès, dont les plus célèbres :

  • 1996 : Le Bossu de Notre-Dame (The Hunchback of Notre Dame, par les studios Disney)
  • 1979 : Les Misérables, film d'animation japonais.

Chansons

Plusieurs chanteurs ont repris des poèmes de Victor Hugo. Citons :

  • Georges Brassens : Gastibelza, La Légende de la Nonne
  • Julos Beaucarne : Je ne songeais pas à Rose
  • Colette Magny : Les Tuileries, Chanson en canot
  • Malicorne : La fiancée du timbalier
  • Pierre Bensusan : Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne
  • Gérard Berliner : Composition théâtrale Mon Alter Hugo[315], qui donnera aussi lieu à l'album Gérard Berliner chante Victor Hugo
  • Serge Reggiani : La Chanson de Maglia, sur une musique de Serge Gainsbourg en 1961.

Victor Hugo lu à l'étranger

En Russie et en URSS

Dès les années 1820, les œuvres de Victor Hugo attirent l’intérêt du public lettré, qui maîtrise souvent le français. Certains sont élogieux, d’autres beaucoup plus critiques, comme le poète Pouchkine[316]. Dans les années 1860, Tolstoï et Dostoïevski s’enthousiasment pour ses romans[317].

Les Misérables redoublent l’intérêt pour Victor Hugo : la première partie du roman paraît dans cinq revues en 1862, l’année même de sa publication en français (après quoi le roman est interdit[318]). Les autres romans sont également traduits et publiés à plusieurs reprises avant la Révolution de 1917. La poésie et le théâtre, en revanche, intéressent moins[319].

Certaines œuvres sont victimes de la censure, par exemple Notre-Dame de Paris, dont la traduction ne paraît qu’en 1862, et le roman Les Misérables, interdit de 1862 à 1880 (même si le texte circule en français). Cependant, d’autres textes sont publiés sans encombre, par exemple Quatrevingt-treize, et on trouve des adaptations inspirées de ces textes censurés, notamment de nombreuses adaptations scéniques de Notre-Dame de Paris. Les cas de censure se font très rares à partir des années 1880[318].

Dès les années 1880, le public des œuvres de Victor Hugo s’élargit, notamment grâce à des éditions bon marché destinées au peuple et à la jeunesse. Victor Hugo acquiert un statut de classique recommandé par les pédagogues et même par les autorités[320],[321].

Victor Hugo consolide son statut de classique après la Révolution de 1917. Il fait son apparition dans certains programmes scolaires et ses romans sont diffusés massivement : certaines éditions de Notre-Dame de Paris sont publiées à 800 000 exemplaires. La popularité de Victor Hugo tient également à la publication de deux adaptations pour la jeunesse inspirées des Misérables : Cosette et Gavroche, qui connaissent des tirages allant jusqu’à 2 millions d’exemplaires par édition. Victor Hugo est ainsi un des écrivains étrangers les plus lus en URSS[322].

Dans les années 1990, après la chute de l’URSS, l’intérêt pour Victor Hugo s’estompe et les éditions de ses œuvres sont moins nombreuses. On observe un regain d’intérêt pour les romans dans les années 2000. Victor Hugo ne fait actuellement plus partie des écrivains français les plus lus (il cède le pas aux écrivains contemporains) mais conserve son statut de classique.

En Angleterre[323]

Victor Hugo s'attire l’attention du public anglais dans les années 1830 en tant que chef de file du mouvement romantique. Le roman Notre-Dame de Paris, traduit en 1833, connaît un certain succès. Victor Hugo est l’objet de nombreuses critiques : beaucoup jugent ses œuvres indécentes.

La poésie lyrique passe assez inaperçue. En revanche, la publication de La Légende des siècles et ce qui est considéré comme de l’irrévérence envers la religion suscite une vague de désapprobation.

Quoique désapprouvé par les critiques qui le jugent immoral, le roman Les Misérables est un succès commercial, surtout à partir du moment où paraissent des éditions à un shilling.

L’Homme qui rit, dont l’action se déroule dans l’Angleterre de la fin du XVIIe siècle et du début du XVIIIe siècle, donne lieu à une grande controverse, le portrait de l’Angleterre dressé par l’auteur n’étant que peu flatteur. Le roman est publié en 1870 dans une version qui ne conserve que l’intrigue et élude les passages historiques et philosophiques.

Après la mort de l’auteur, les éditions de ses romans se multiplient, notamment les éditions bon marché qui permettent l’élargissement du public. De 1885 à 1915, on compte au moins 36 éditions de Notre-Dame de Paris (vendues entre 30 shillings et 3 pences) et 24 éditions des Misérables.

Iconographie

(liste non exhaustive)

  • Portrait de Victor Hugo , pastel de Joseph François Paris, s.d., conservé au Musée des beaux-arts de Troyes;

Deux portraits en buste de Hugo gravés par Auguste Rodin (pointes-sèches, 1884 et 1886) figuraient sous les numéros 219 et 220 du catalogue de dessins et d'estampes de la SA Paul Prouté de 1985. Le sculpteur reçut deux commandes de l'Etat pour des statues de l'écrivain, une "'assis sur un rocher" pour le jardin du Palais du Luxembourg à Paris et qui finalement fin 19096 - soit 27 ans après sa commande - fut placée dans celui du Palais-Royal et en 1886 une autre destinée au Panthéon, où le corps de l'écrivain était entré l'année précédente; il réalisa également le buste de lui (cf. Bernard Champigneulle, Rodin, Somogy, 1985) qui est reproduit supra.


Bibliographie

Œuvres complètes, éditions de référence

  • 1880-1892 : Édition Hetzel – Albert Quantin, dite « ne varietur ». Œuvres complètes de Victor Hugo. Édition définitive d'après les manuscrits originaux. – J. Hetzel et Cie ; A. Quantin, 1880-1889. – 48 vol. in-−8°. I. Poésie (16 vol.) – II. Philosophie (2 vol.) – III. Histoire (3 vol.) – IV. Voyages (2 vol.) – V. Drame (5 vol.) – VI. Roman (14 vol.) – VII. Actes et paroles (4 vol.) – VIII Œuvres diverses (2 vol.)
  • 18??-1880 : Éditions Rouff. L'Œuvre de Victor Hugo. Édition populaire, 227 vol. in-32.
  • 1904-1952 : Éditions Ollendorff et Albin Michel, dite « de l'imprimerie nationale » Œuvres complètes de Victor Hugo, P. Ollendorff ; Albin Michel ; Imprimerie nationale, 1902-1952, 45 vol. – Portraits, planches en noir et en couleurs, fig. fac-similés, couvertures imprimées. Éditeurs intellectuels successifs : Paul Meurice (1904-1905), Gustave Simon (1905-1928) et Cécile Daubray (1933-1952). Édition critique, avec pour la première fois la Correspondance de Victor Hugo ainsi que de nombreux textes inédits.
  • 1967-1970 : Édition chronologique Massin, au Club Français du livre Œuvres complètes de Victor Hugo : édition chronologique publiée sous la direction de J. Massin. Club Français du Livre, 1967-1970, 18 vol.
  • 1985 : Collection « Bouquins » aux éditions Robert Laffont. Textes proches de l'édition Massin, et revus pour le centenaire de la mort de Hugo. Œuvres complètes de Victor Hugo dirigée par Jacques Seebacher et Guy Rosa ; en collaboration avec le Groupe inter-universitaire de travail sur Victor Hugo-Paris VII, Robert Laffont, 15 vol.

Études générales

Sources anciennes
  • Adèle Foucher (Adèle Hugo), Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie, Paris, Bruxelles, Leipzig, Librairie internationale A. Lacroix, Verboeckhoven & Cie, éditeurs, 2 t. in-8°, 1863[ac].
  • Augustin Cabanès, Victor Hugo mégalomane et spirite, dans Grands névropathes, tome 2, Albin Michel, 1931 [lire en ligne].
  • Juliette Drouet, Mille et une lettres d'amour à Victor Hugo (choisies, préfacées et annotées par Paul Souchon), Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1951.
  • Paul Lafargue, « La Légende de Victor Hugo de 1817 à 1873 », dans Revue socialiste, 1885 [lire en ligne].
    Pamphlet virulent, écrit par un ancien communard, et à contre-courant, accusant l'écrivain de n'être qu'un bourgeois opportuniste.
  • Richard Lesclide, Propos de table de Victor Hugo, E. Dentu, 1885.
Sources récentes
  • Jean Revol, Victor Hugo dessinateur, La Nouvelle Revue française, mars 1964
  • Jean-Louis Cornuz, Hugo, l'homme des "Misérables", Lausanne, P.-M. Favre, 1985
  • Alain Decaux, Victor Hugo, Éditions Perrin, 2001.
  • Max Gallo, Victor Hugo, XO éditions, 2001, 2 tomes.
  • Pierre Gamarra, La Vie prodigieuse de Victor Hugo, Temps actuels, 1985.
  • Danièle Gasiglia-Laster, Victor Hugo « Sa vie, son œuvre », Frédéric Birr, coll., 1984.
  • Danièle Gasiglia-Laster, , Victor Hugo, celui qui pense à autre chose, coll. « Petites biographies », Portaparole, Rome, 2006.
  • Yves Gohin, Victor Hugo, Presses universitaires de France (Que sais-je ?), 1987.
  • Sophie Grossiord, Victor Hugo : et s’il n’en reste qu’un…, Gallimard/Découvertes - Paris-musées, 1998.
  • Henri Guillemin, Victor Hugo par lui-même, Collections Microcosme "Écrivains de toujours", Paris, Le Seuil, 1951, rééd. 2002.
  • Jean-Marc Hovasse, Victor Hugo, Avant l'exil : 1802-1851, Fayard, 2001.
  • Jean-Marc Hovasse, Victor Hugo, Pendant l'exil : 1851-1864, Fayard, 2008.
  • Hubert Juin, Victor Hugo, 3 vol., Flammarion, 1980-1986.
  • Jean-François Kahn, Victor Hugo, un révolutionnaire, Paris, Fayard, 2001, 960 p. (ISBN 97822136-10962).
  • Arnaud Laster , Pleins feux sur Victor Hugo, Comédie-Française, 1981
  • Arnaud Laster, Victor Hugo, éditions Belfond, 1984.
  • André Maurois, Olympio ou la Vie de Victor Hugo, Hachette, 1985.
  • Henri Meschonnic, Écrire Hugo, 2 tomes, Gallimard, 1977.
  • Henri Meschonnic, Hugo, la poésie contre le maintien de l’ordre, Paris, Maisonneuve & Larose, 2002.
  • Annette Rosa, Victor Hugo, l'éclat d'un siècle, éditions Messidor, 1985 [lire en ligne].
  • Philippe Van Tieghem, Victor Hugo : un génie sans frontières : dictionnaire de sa vie et de son œuvre, Larousse, 1985.

Monographies

  • Corinne Charles, Victor Hugo, visions d'intérieur : du meuble au décor, Paris, éditions Paris-Musées, 2003 (ISBN 2-87900-768-2).
  • Christian Chelebourg, Victor Hugo, le châtiment et l'amour - Sens de l'exil, Lettres Modernes Minard, « Archives des Lettres Modernes », 2010.
  • Annie Le Brun, Les Arcs-en-ciel du noir : Victor Hugo, Paris, Gallimard, 2012.
  • Frédéric Lenormand, Les Fous de Guernesey ou les amateurs de littérature, Robert-Laffont, 1991, sur l'exil à Saint-Pierre-Port.
  • Martin Feller, Der Dichter in der Politik. Victor Hugo und der deutsch-französische Krieg von 1870/71. Untersuchungen zum französischen Deutschlandbild und zu Hugos Rezeption in Deutschland, Thèse Marburg, 1988.
  • Jérôme Picon et Isabel Violante, Victor Hugo contre la peine de mort, avant-propos de Robert Badinter, Paris, éditions Textuel, 2001.
  • Gérard Pouchain et Robert Sabourin, Juliette Drouet ou La dépaysée, Fayard, 1992.
  • Baldine Saint Girons, Les Monstres du sublime : Hugo, le génie et la montagne, éditions Paris-Méditerranée, 2005, rééd. Max Milo.
  • Jacques Seray, Richard Lesclide, du « Vélocipède illustré » à « La Table de Victor Hugo », Vélizy, Seray, 2009.
  • Marieke Stein, « Victor Hugo vient de mourir. Les Funérailles du siècle », dans Dans les secrets de la police, éditions l'Iconoclaste, 2008, (ISBN 9782913366206).
  • Anne Ubersfeld, Le Roi et le Bouffon, étude sur le théâtre de Hugo de 1830 à 1839, Librairie José Corti, 1974.
  • Frank Wilhelm, Victor Hugo et l'Idée des États-Unis d'Europe, Luxembourg, éd. par les Amis de la Maison de Victor Hugo à Vianden, 2000.
  • Victor Hugo et la musique, La Revue Musicale, Éditions Richard Masse, numéro 378.
  • Alfred Jamaux, Victor Hugo en Bretagne, (" Fougères, Dol-de-Bretagne, Saint-Malo, Dinan, Le Mont-Saint-Michel en compagnie de Juliette Drouet "), Saint-Malo : Éd. Cristel , 2002, 156.p. (ISBN 2-84421-025-2)

Documentaires

  • Jean-Pierre Montier, Victoria Tébar Avila, Patrice Roturier, Toujours en ramenant la plume, «Les Travailleurs de la mer», l'œuvre graphique de Victor Hugo, webdocumentaire, production : UOH/Université Rennes 2, 2014 lire en ligne

Notes et références

Notes

  1. Certains biographes donnent la date du 28 juillet - vide Annette Rosa dans Victor Hugo ou l’éclat d’un siècle ou André Maurois dans Olympio ou la Vie de Victor Hugo, Hachette, 1954, p. 189 – tandis que d’autres, vide Henri Gourdin (Adèle, l’autre fille de Victor Hugo p. 35) ou Auguste Rey (Villégiature de la famille Hugo à Saint Prix in La revue de l’histoire de Versailles et de Seine et Oise (1906), p. 129) tiennent pour la date du 24 août.
  2. Le poème écrit en 1823, chante l’héroïsme des soldats des armées napoléoniennes.
  3. Actuellement le 88.
  4. Maison détruite en 1904. Le lieu correspond actuellement entre le no 23 et le no 35 de la rue.
  5. Voir aussi Exposition de la BnF, manuscrit de Hugo ainsi légendé : La date anniversaire du 16 février, sera désormais fêtée chaque année par un message de Victor Hugo dans le petit livre rouge de Juliette, baptisé le « Livre de l'Anniversaire ».
  6. Lire dans Lettres parisiennes, vol. 3 d'Émile de Girardin les tentatives de Thiers pour concilier le parti de Jouy et les contusions qu'il a peur d'en recevoir.
  7. Théâtre peu propice aux spectacles d'envergure et réticences des comédiens français devant les audaces de ses drames.
  8. « Ceux qui ont reçu en dépôt pour le peuple […], le serment du 20 décembre 1848, […] avait assumé en même temps que leur mandat deux devoirs. Le premier c'était le jour où se serment serait violé, de se lever […] pour combattre et jeter bas l'usurpateur […] le second devoir, c'était après avoir accepté le combat et toutes ses chances, d'accepter la proscription et toutes ses misères » Victor Hugo, Napoléon le Petit, chap. II, Mandats des représentants.
  9. « Je dirai : la dictature est un crime. Ce crime, je vais le commettre. J'en porterai la peine. Après l'œuvre faite, que j'échoue ou que je réussisse, quand même j'aurais sauvé la République et la Patrie, je sortirai de France pour n'y plus rentrer. Coupable du crime de dictature, je m'en punirai par l'exil éternel. » (Cité par Julien Gracq, cf. infra.)
  10. Voir le chapitre « The Four Winds of the Spirit (les Quatre Vents de l'Esprit, 1881) » p. 291 Selected Poems of Victor Hugo: A Bilingual Edition, Victor Hugo, E. H. Blackmore & A. M. Blackmore, University of Chicago, 2001 - Extrait: « Despite his stroke, he was able to maintain his customary publication schedule by delving into that pile and issuing some of its contents. »
  11. Flaubert l'appelle l'immense vieux et il a droit à des funérailles nationales telles que Barrès évoqua à ce propos la hugolâtrie du peuple français dans René Souriac, Patrick Cabanel : Histoire de France, 1750-1995: Société, culture.
  12. « Le 2 août 1883, Victor Hugo avait remis à Auguste Vacquerie, dans une enveloppe non fermée les lignes testamentaires suivantes, qui constituaient ses dernières volontés pour le lendemain de sa mort : Je donne cinquante mille francs aux pauvres. Je désire être porté au cimetière dans leur corbillard. Je refuse l'oraison de toutes les églises ; je demande une prière à toutes les âmes. Je crois en Dieu. Actes et paroles - Depuis l'exil 1876-1885, 1885, I. Mort de Victor Hugo, Extrait du Rappel..
  13. Myriam Roman : la romancière explique en quoi le roman hugolien se démarque du roman scottien : « Il [Victor Hugo] se propose de dépasser les cadres posés par Scott : ouverture du genre romanesque sur l'épopée et le grandiose, dilatation du réel vers l'idéal. » dans Victor Hugo et le roman historique, sur le site du Groupe Hugo.
  14. La curiosité, l'intérêt, l'amusement, le rire, les larmes, l'observation perpétuelle de tout ce qui est nature, l'enveloppe merveilleuse du style, le drame doit avoir tout cela, sans quoi il ne serait pas le drame ; mais, pour être complet, il faut qu'il ait aussi la volonté d'enseigner, en même temps qu'il a la volonté de plaire, écrit-il dans la préface d'Angelo ; la même pensée anime Balzac ; in Pierre Laubriet : L'intelligence de l'art chez Balzac: d'une esthétique balzacienne p. 372.
  15. Ces digressions lui furent d'ailleurs reprochées, comme étant envahissantes par Armand de Pontmartin dans les premières critiques du roman : p. 720, « Le Correspondant », vol. 292.
  16. Anne Ubersfeld parle de « Viol du public » pour les tentatives de Victor Hugo de convaincre le public dans Anne Ubersfeld, 1974 Ibid., p. 178 et 224.
  17. Anne Ubersfeld parle de son désir d'unifier les publics, dans Anne Ubersfeld, 1974 Ibid., p. 389.
  18. Anne Ubersfeld parle du système A et non A - Anne Ubersfeld, 1974 Ibid., p. 411 et suivantes.
  19. Victor Hugo, dans la préface de Lucrèce Borgia, rappelle que dans Le Roi s'amuse, le bouffon possède une difformité physique, mais une âme qui souffre, et dans Lucrèce Borgia, l'héroïne possède une difformité morale, mais rayonne par son amour maternel.
  20. Une seule fois en 1832, suivie d'une reprise sans grand succès 50 ans plus tard, dans Anne Ubersfeld, 1974, Ibid., p. 156.
  21. L’Expiation dans les Châtiments, Booz endormi dans la Légende des siècles, pour ne citer que ces deux exemples.
  22. Voir - entre autres - le commentaire de Ludmila Charles-Wurtz sur le site Gallimard. Extrait : « Les Contemplations sont le chef-d'œuvre de la poésie lyrique de Hugo, parce que le recueil se donne à lire comme une autobiographie universelle. C'est une œuvre d'exil - écrite en exil, mais aussi produite par l'exil. Cet exil est d'abord politique ; il est aussi intérieur. À la catastrophe du coup d'État, Hugo associe la mort de sa fille : le proscrit qui parle dans Les Contemplations est exilé hors de son pays et hors de lui-même, si bien que chaque lecteur peut s'identifier à lui. »
  23. Vide Victor Hugo et les graveurs de son temps de Gérard Blanchard dans Communication & Langages, 1984, no 62, p. 65-85; - Extraits : « Victor Hugo, côté plastique, commence à dessiner comme tout le monde des « carnets de voyage ». Il aime l'eau-forte alors que la mode est aux bois gravés. (…) Mais qu'arrive le malheur (la mort de Léopoldine, le 4 septembre 1848 (…), l'exil (Jersey d'abord, de 1852 à 1855 avec l'expérience spirite) et voilà un autre Hugo qui se révèle à lui-même. Avec un certain bonheur, il se livre aux vagues de l'inconscient. Il pratique alors le dessin comme une sorte d'exercice spirituel, comme une calligraphie zen. »
  24. Lire « http://www.fdlm.org/fle/article/319/jfkahn.php3 »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) l'interview de] Jean-François Kahn, auteur de Victor Hugo, un révolutionnaire (2002)- Extraits:« On commence gauchiste et on finit conservateur d’habitude ! Lui était conservateur et il prend parti tout d’abord pour la République, la démocratie et finalement pour la révolution. Il va même devenir une sorte de prophète révolutionnaire. (…) C'est surtout un réformiste. (…) Dans sa vie, ses prises de position sont également complexes. Il est absolument contre le colonialisme quand il s'agit de pays qui ont une vieille culture comme l'Égypte ou Cuba, mais il le justifie pour l'Afrique Noire, car il pense que c'est une terre vide et sans histoire ».
  25. « Il faut, pour que l’univers soit en équilibre, qu’il y ait en Europe, comme la double clef de voûte du continent, deux grands États du Rhin, tous deux fécondés et étroitement unis par ce fleuve régénérateur ; l’un septentrional et oriental, l’Allemagne, s’appuyant à la Baltique, à l’Adriatique et à la mer Noire, avec la Suède, le Danemark, la Grèce et les principautés du Danube pour arcs-boutants ; l’autre, méridional et occidental, la France, s’appuyant à la Méditerranée et à l’océan, avec l’Italie et l’Espagne pour contreforts. », Victor Hugo, Le Rhin, Conclusion - Lire en ligne.
  26. « La correspondance de Baudelaire nous confirme que chez Hugo, il n'aime pas la poésie politique, l'engagement… », dans David Ellison, Ralph Heyndels, les modernités de Victor Hugo, p. 162.
  27. Hans Christian Andersen and music: the nightingale revealed: In general, literary historians have presented Hugo as being rather hostile toward music, but this is something as a misconception. It is true that Hugo generally opposed the production of musical works based on his plays, but he nonetheless revered music quite highly, especially what he referred to as "retrospective music. vide p. 44 in Hans Christian Andersen and music: the nightingale revealed, Anna Harwell Celenza, Ashgate Publishing, 2005.
  28. Arnaud Laster précise qu'on n'a jamais trouvé la fameuse formule que l'on lui prête : Défense de déposer de la musique le long de mes vers . Il n'était sans doute pas si hostile que cela à la mise en musique de ses textes comme en témoigne La Esmeralda de Louise Bertin. dans Groupe Hugo, séance du 25 janvier 1997.
  29. L'édition originale des souvenirs réunis par Adèle Hugo. On la préfère à l'édition bruxelloise publiée l'année précédente, parce qu'elle est moins fautive et qu'elle comporte quelques additions. Quoique Victor Hugo se soit toujours défendu d'avoir participé à la rédaction de ce livre, on sait qu'il lui apporta un soutien actif, sinon même qu'il en rédigea quelques passages.

Références

  1. « Victor » est son prénom d’usage et « Marie » est son 2e prénom (typographie conforme aux préconisations du Lexique, p. 151) : voir son acte de naissance) et la signature du poète qui était « Victor Hugo ».
  2. fiche sur le site du sénat consultée le 28 avril 2013.
  3. fiche sur le site de l'assemblée nationale consultée le 28 avril 2013.
  4. http://www.operavenir.com/cours/docs/Hugo.doc.
  5. « (PDF) Laissez-vous conter Victor Hugo », sur besancon.fr, Villes et Pays d’art et d’histoire Besançon, février 2002 (consulté le 29 avril 2010), Une vie d'exception, p. 4
  6. « Préface de Cromwell où l’auteur se pose en théoricien et en chef de file du romantisme. À la tragédie classique, il oppose le drame moderne, qui doit mêler, comme le fait la nature-même, le sublime et le grotesque, ces deux éléments de la réalité. » Gaëtan Picon, Dictionnaire des auteurs, Laffont-Bompiani, 1990, t. II, p. 550, (ISBN 978-2-221-50156-6).
  7. « Après Charles Baudelaire, des tenants de la poésie nouvelle lui ont parfois reproché l’impureté de son lyrisme, son caractère narratif, son manque de rigueur et sa densité. Gaëtan Picon, Dictionnaire des auteurs, Laffont-Bompiani, 1990, t. II, p. 551, (ISBN 978-2-221-50156-6). »
  8. « (PDF) Laissez-vous conter Victor Hugo », sur besancon.fr, Villes et Pays d’art et d’histoire Besançon, février 2002 (consulté le 29 avril 2010), Une vie d’exception, p. 5
  9. Raymond Escholier, Victor Hugo raconté par ceux qui l'ont vu, Paris, Librairie Stock, 1931, 415 p., p. 11
  10. Diario de Madrid, 11 octobre 1811.
  11. « http://www.chronologievictorhugo.com/corpchronoexpress.htm »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  12. Anne-Martin Fugier, « Victor Hugo : la face cachée du grand homme », émission Secrets d'histoire sur France 2, 10 juillet 2012.
  13. Adèle Hugo, Victor Hugo, Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie, Paris, Bruxelles, Leipzig, Librairie Internationale A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, éditeurs, 2 tomes, in-8°, 1863 ; t. 1, p. 233.
  14. Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 1, p. 233.
  15. Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 1, p. 339.
  16. Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 1, p. 331-347.
  17. Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 1, p. 362.
  18. Recueil de l'Académie des jeux floraux, Toulouse, imprimeur M.-J. Dalles, 1820. Moïse sur le Nil Lire sur Gallica
  19. Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 2, p. 1.
  20. Recueil de l'Académie des jeux floraux, Toulouse, imprimeur M.-J. Dalles, 1821. "Maître-ès-Jeux Floraux" de 1820, sur Gallica
  21. Recueil de l'Académie des jeux floraux, Toulouse, imprimeur M.-J. Dalles, 1823. Le "Maître-ès-Jeux Floraux" de 1821 est Chateaubriand, sur Gallica
  22. Administrator, « Historique », sur louislegrand.org (consulté le 4 mars 2016)
  23. Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 2, p. 62.
  24. Adèle Hugo, 1863, Ibid., t. 2, chap. XXXV - La mort de la mère.
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  207. Henri Guillemin, Hugo, Paris, Seuil, Ecrivains de toujours, 191 p. (ISBN 2-02-000001-6), p.81
  208. Lire par exemple Les quatre vents de l'esprit, XXVI, Les bonzes, 26 juillet 1874.
  209. En 1880, il est président d'honneur de l'union de propagande anticléricale (voir Lalouette Jacqueline. Dimensions anticléricales de la culture républicaine (1870-1914) dans Histoire, économie et société, 1991, 10e année, no 1, Le concept de révolution, p. 127-142.)
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  213. André Maurois, Prométhée ou la vie de Balzac, p. 592.
  214. Voir p. 24 in A Victor Hugo encyclopedia, John A. Frey, Greenwood Press, 1999.
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  217. Jean de Mutigny, Victor Hugo et le spiritisme, Nathan, 1981, 126 p. (ISBN 2092994026).
  218. Plus exactement, « Les morts sont les invisibles, mais ils ne sont pas les absents. » discours sur la tombe d'Émilie de Putron, 19 janvier 1865(s:Actes et paroles/Pendant l’exil/1865).
  219. Jacques Lantier, Le spiritisme, Grasset, 1971, chapitre : la mort de Victor Hugo ou bien « La Revue Spirite, 1885, numéro 11 »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?).
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  224. Voir, à titre d'illustration, la controverse « Dumas-Cassagnac » p. 196-199, Alexandre Dumas - His Life and Works, F. Davidson, Hesperides Press, 2006.
  225. Voir p. 59 et suiv. in Victor Hugo, Marieke Stein, Le Cavalier Bleu, 2007.
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  321. Myriam Truel, L'oeuvre de Victor Hugo en Russie et en URSS, thèse de doctorat en études slaves dirigée par Mm. Serge Rolet et Vincent Vivès, soutenue le 8 juin 2017 à l'université de Lille 3
  322. (ru) Myriam Truel, « Gavroš i Kozetta, sovetskie rasskazy ? (k probleme osvoenija romana na russkoj počve) », Detskie čtenija,‎ 2014, tome 6, p. 349-365.
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  • Recueil de l'Académie des jeux floraux, Toulouse, imprimeur M.-J. Dalles, 1819.

Voir aussi

Articles connexes

  • Maison de Victor Hugo - Musée Victor-Hugo
  • Dix francs Victor Hugo : une pièce commémorative de dix francs français a été émise en 1985 à l’occasion du centenaire du décès de l’écrivain
  • Général Trochu

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